Un nouvel ouvrage photographique de Sami Karkabi : «Tyr, passé et présent». L’album est présenté simultanément à Paris (expo de l’Ima) et à Beyrouth (Salon Lire…). Plus de 200 photos réparties en deux : passé et présent. Sami Karkabi a entrepris une quarantaine d’expéditions, déambulant dans les ruelles de la vieille ville, appareil photo au poing. Tout en recherchant les traces d’un passé prestigieux, l’auteur s’est intéressé à la ville d’aujourd’hui. Des colonnes aux fines nervures reposent couchées sur le rivage. Les thermes, les citernes, l’arène entourée de cinq gradins… Autant de vestiges qui témoignent. Sami Karkabi fait des haltes sur le port, dans les souks. Il traque le présent. Pour ce faire, il prend le temps d’écouter, de regarder. Avec patience, il met son appareil photo au service de la lumière. Les maisons anciennes lui offrent alors des murs, où malgré la décrépitude, se devinent encore les couleurs vives d’antan. Sans oublier les scènes de rue : vieillards jouant au tric-trac; femme époussetant une nappe sur un balcon; famille réunie autour d’un café… Et les sourires des gamins. Expressions qu’on essaye de soustraire à l’œil inquisiteur de la caméra. Sami Karkabi note, parlant de la vieille ville de Tyr, que «le bombardement de l’aviation israélienne en 1982 a profondément dénaturé les lieux. Les maisons coiffées de leurs magnifiques toits de tuiles rouges qui agrémentaient la façade maritime et le cœur de la ville sont à présent détruites, livrées à l’usure des intempéries et aux caprices des vents marins». Mais son objectif réussit quand même à capter quelques coins paisibles. Sur le port, des gestes millénaires se déclinent en gros plans : rapiéçage de filets; pêche de jour à la senne ou «jarûfet el-barr»; fabrication de bateaux… Parallèlement à la pêche en barque, principale ressource de la ville, les pêcheurs à la pêche essaiment.