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Archéologie - Les pillages remontent au XIXe siècle Sidon: riche bilan pour les fouilles 98 (photos)
Par MAKAREM May, le 20 novembre 1998 à 00h00
Les fouilles de sauvetage entreprises par la direction générale des Antiquités à Saïda portent uniquement sur les chantiers de construction. Dès qu’un permis de construire est délivré, la direction de l’Urbanisme avertit la DGA qui envoit sur place des représentants pour effectuer un carottage sur les parcelles. Les fondations de l’immeuble ne seront posées qu’après une exploration minutieuse. Ainsi en 1998, à l’est de Saïda, Abra, Haret Saïda, Bqousta et Hay el-Wastani ont livré, dès les premiers coups de pioche, des vestiges romains et byzantins. Mais à l’exception de Abra, toutes les parcelles avaient, semble-t-il, été pillées au siècle dernier. En janvier 1998, sur une parcelle située à Hay el-Wastani, sur l’autoroute-est de Saïda, des fouilles menées à une profondeur de 2,5 mètres ont permis la découverte de trois sarcophages de marbre datant de l’époque romaine (proconnésian). Les pilleurs avaient déjà pratiqué un trou à l’extrémité des couvercles pour ramener les objets contenus dans le cercueil… Les sarcophages, portant des reliefs de formes géométriques sculptées, reposent aujourd’hui dans les sous-sols de la DGA. Fresque et inscriptions grecques Le caveau funéraire de Abra s’étend sur à peine neuf mètres carrés. Datant de l’époque antérieure romaine, il est composé de quatre cellules, dont une entièrement couverte d’une fresque. Dans une pièce adjacente – l’entrée représentant un portail à colonnes et chapiteau moulés dans une pierre à plâtre – s’étalent des inscriptions grecques datant des Ier et IIe siècles après JC. «Ces inscriptions sont étonnamment bien conservées», souligne Dalida Chamseddine, représentante de la DGA à Saïda. Les deux autres chambres funéraires contiennent des sarcophages taillés dans la paroi rocheuse et d’autres en terre cuite (1,80 m de long et 40 cm de haut), avec un couvercle formé de quatre blocs de terre cuite également. L’exploration de la grotte n’a pas été menée jusqu’au bout. «On suppose que derrière ces pièces se profilent encore d’autres chambres funéraires», indique Bahija Traboulsi, également cadre de la DGA, de Saïda. Épargnée par les vandales, la grotte de Abra a quand même subi, selon la déléguée de la DGA, des dégâts, causés par le propriétaire exproprié de la parcelle. «Mais ils ne sont pas irrémédiables», dit Mlle Traboulsi. «La restauration de la grotte funéraire et son exploration se poursuivront l’année prochaine, en collaboration avec l’Unesco», ajoute-t-elle. Découverte au printemps dernier, la grotte de Abra est actuellement interdite d’accès au public. Sur une superficie de 100 m2, une nécropole romano-byzantine a surgi à Haret Saïda, à l’est de la vieille ville. Là aussi, des sarcophages ont jailli au milieu de la terre : les uns sont en pierre ramlé; les autres sont taillés dans de la pierre. Parmi ces derniers, un détail retient l’attention : «Les couvercles présentent les éléments restant des arcs-brisés ou encore des arcs semi-sphériques», signale Mlle Chamseddine. Par ailleurs, «des sarcophages en bois ont dû probablement exister», dit la responsable de la DGA. «Nous avons découvert des squelettes humains entourés de clous, de charnières de bronze et d’anses de fer… La terre humide n’a pu préserver ces cercueils de bois qui, au fil des âges, se sont effrités», ajoute-t-elle. La trace de Cardo-maximos Toujours à l’est de la vieille ville, plus précisément à Bqousta, deux grottes funéraires datant de l’époque romaine ont été mises au jour. La première grotte contenait huit sarcophages en pierre. Son ouverture présente la trace d’un arc semi-sphérique et d’une voûte sculptée dans le rocher et couverte d’enduit. La deuxième grotte, à laquelle on accède par des escaliers donnant sur quatre chambres funéraires, a été entièrement pillée. Sa datation a pu être réalisée grâce aux objets en terre cuite trouvés sur place. Non loin de «maqam Saïdoun», dans l’emplacement dit Dekermann, a été mise au jour une petite trace de la voie romaine Cardo-Maximos : ensemble de dalles d’un pavement, colonnes, chapiteaux, bases en marbre et en granite; le tout dispersé sur 240 m2. «On suppose que sur l’emplacement d’un ancien chantier, ces éléments ont été répandus dans les remblais». Le restant a été transporté dans des dépôts. Toujours, dans la même parcelle, des morceaux de mosaïques tapissant autrefois les habitations romaines ont été découverts. Mais ils seront réensevelis «puisque la partie manquante de ces tapis de tesselles se trouve immobilisée par l’infrastructure constituant la route nationale de Saïda», explique Dalida Chamseddine. La nécropole de Magharet Abloun, la nécropole royale de Aaya, la nécropole de Aïn el-Hélwé et celle d’el-Merah… Depuis près de cent cinquante ans, Sidon livre une variété surprenante de sarcophages et au gré des explorations, le sol ne cesse de révéler des trésors de richesses.
Les fouilles de sauvetage entreprises par la direction générale des Antiquités à Saïda portent uniquement sur les chantiers de construction. Dès qu’un permis de construire est délivré, la direction de l’Urbanisme avertit la DGA qui envoit sur place des représentants pour effectuer un carottage sur les parcelles. Les fondations de l’immeuble ne seront posées qu’après une exploration minutieuse. Ainsi en 1998, à l’est de Saïda, Abra, Haret Saïda, Bqousta et Hay el-Wastani ont livré, dès les premiers coups de pioche, des vestiges romains et byzantins. Mais à l’exception de Abra, toutes les parcelles avaient, semble-t-il, été pillées au siècle dernier. En janvier 1998, sur une parcelle située à Hay el-Wastani, sur l’autoroute-est de Saïda, des fouilles menées à une profondeur de 2,5 mètres ont...
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