Pour la première fois depuis près de deux ans, Israël doit évacuer ce matin une partie des territoires occupés en Cisjordanie. Le gouvernement de Benjamin Netanyahu, réuni à Jérusalem, a donné son feu vert final à l’opération prévue par l’accord de Wye Plantation, conclu le mois dernier avec les Palestiniens. Mais le Premier ministre israélien a parallèlement servi un véritable cadeau empoisonné à l’Autorité palestinienne en décidant la libération de 150 criminels et autres détenus de droit commun palestiniens sur les 250 prévus. Les Palestiniens ont vigoureusement protesté et accusé Israël de ne pas respecter l’accord en s’apprêtant à libérer seulement 100 détenus politiques. Il reste qu’avec ce retrait, l’Autorité palestinienne va ainsi étendre son contrôle sur 28 bourgades situées autour de la ville autonome de Jénine, dans le nord du territoire. Plusieurs centaines de Palestiniens sont descendus dans les rues de Jénine pour célébrer à l’avance le retrait. Deux cents policiers palestiniens en armes ouvraient la marche au son des fanfares militaires. Après des semaines de récriminations et d’hésitations, M. Netanyahu et son Conseil des ministres ont pris leur décision par 7 voix pour, 5 contre, ainsi que 3 abstentions. Cette courte majorité montre le peu de soutien dont dispose M. Netanyahu dans son propre gouvernement et jette une ombre sur la suite de l’application de l’accord de Wye Plantation. L’Autorité palestinienne, quant à elle, a pris deux décrets pour se conformer à ses engagements de lutter contre le terrorisme. L’un, publié jeudi, interdit toute forme d’incitation à la violence et, l’autre, pris la veille, lutte contre la détention illégale d’armes dans les zones autonomes. Ces décisions n’ont pas empêché la branche militaire clandestine du Hamas de publier un communiqué pour afficher sa volonté de poursuivre la lutte armée contre Israël «quels que soient les risques».