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Actualités - CHRONOLOGIE

Espace - Vendredi, lancement du premier élément Un laboratoire au-dessus de la terre

La station spatiale internationale, dont le premier élément sera lancé demain vendredi du cosmodrome de Baïkonour (Kazakhstan), deviendra en 2004 la plus grande structure jamais assemblée en orbite, laboratoire ouvert aux chercheurs et cosmonautes de 16 pays partenaires. Malgré les difficultés financières de la Russie, qui menacent de retarder gravement le programme, les concepteurs de l’ISS (International Space Station) ont décidé de maintenir au 20 novembre le lancement du module Zaria («l’Aube»). Cette décision est une marque de confiance envers les Russes. Car Zaria, un vaisseau cargo multifonctionnel, dispose d’une autonomie limitée, et retombera sur terre si la Russie ne parvient pas à lancer d’ici 500 jours le «module de service», véritable cœur de la future station, qui n’est toujours pas terminé. Le retard dans la construction de ce module, pour des raisons financières, a déjà repoussé de six mois l’ensemble du programme. La NASA, maître d’œuvre du projet ISS, a débloqué cette année 60 millions de dollars pour permettre aux Russes d’avancer, et a promis encore 600 millions sur les quatre prochaines années. Selon l’actuel agenda, le module de service doit être lancé en juillet 1999. Le premier équipage doit pendre la crémaillère de la station en janvier 2000. Autour du segment russe de la station viendront ensuite s’articuler des laboratoires scientifiques et des modules de vie américains, européens, japonais, ainsi que des éléments de structure. Un mécano géant de plus de 100 pièces au total, d’un poids de 460 tonnes, acheminé en orbite par 45 vols de fusées ou de navettes. Une fois terminée, l’ISS sera habitée en permanence par six ou sept cosmonautes qui pourront s’y livrer à des expériences de médecine, de physique, d’observation de la terre... Avec ses immenses panneaux solaires, elle ressemblera à une gigantesque chauve-souris de l’envergure d’un terrain de football, et sera visible à l’œil nu depuis la terre, grosse étoile filante à quelque 400 kilomètres d’altitude. Passes d’armes Il aura fallu, pour en arriver là, dépenser de 40 à 60 milliards de dollars, et surmonter les rivalités et les tensions induites par une coopération internationale unique en matière civile. La composition du premier équipage, qui s’entraîne depuis fin 1996, a donné lieu à elle seule à de rudes passes d’armes. Les États-Unis ont finalement obtenu le poste de commandant de bord, qui sera confié à William Shepherd. Mais ses deux équipiers seront les Russes Iouri Gidzenko et Sergueï Krikaliev. Les deux pays avaient d’ailleurs imaginé séparément leur avenir spatial dans les années 80. En 1984, le président Ronald Reagan a lancé le projet d’une station américaine «Freedom», au moment même où les Russes s’apprêtaient à lancer Mir. Face aux difficultés budgétaires, les États-Unis ont finalement cherché des partenaires. En 1993, leur projet rebaptisé ISS a accueilli les Russes, incapables de leur côté de financer le rêve d’une station «Mir 2». Aux côtés des deux grands sont aujourd’hui engagés Japon, Canada, Brésil, plus les onze membres de l’ESA (Agence spatiale européenne), Belgique, Danemark, France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Norvège, Espagne, Suède, Suisse et Royaume-Uni. La première étape du projet ISS a consisté à organiser des rendez-vous entre la station Mir russe et les navettes américaines, et à faire séjourner des astronautes américains et européens sur Mir. La phase deux du projet, le montage de la station internationale, peut désormais commencer: les Russes y apportent leur expérience unique en matière de gestion d’une station spatiale, les Occidentaux y ajoutent une technologie de pointe et le financement. La durée de vie théorique de l’ISS est de quinze ans. Mais l’exemple de la station russe Mir, lancée pour cinq ans et habitée sans interruption depuis treize ans, incite plutôt à l’optimisme.
La station spatiale internationale, dont le premier élément sera lancé demain vendredi du cosmodrome de Baïkonour (Kazakhstan), deviendra en 2004 la plus grande structure jamais assemblée en orbite, laboratoire ouvert aux chercheurs et cosmonautes de 16 pays partenaires. Malgré les difficultés financières de la Russie, qui menacent de retarder gravement le programme, les concepteurs de l’ISS (International Space Station) ont décidé de maintenir au 20 novembre le lancement du module Zaria («l’Aube»). Cette décision est une marque de confiance envers les Russes. Car Zaria, un vaisseau cargo multifonctionnel, dispose d’une autonomie limitée, et retombera sur terre si la Russie ne parvient pas à lancer d’ici 500 jours le «module de service», véritable cœur de la future station, qui n’est toujours pas terminé. Le...