Actualités - CHRONOLOGIE
Indonésie - Amnesty appelle Habibie à circonscrire la violence Des milliers d'étudiants manifestent contre l'armée (photo)
le 19 novembre 1998 à 00h00
Des milliers d’étudiants ont manifesté mercredi dans plusieurs villes d’Indonésie, dont la capitale Djakarta, pour exiger des réformes et protester contre les violences de l’armée, ont indiqué des témoins et des résidents. Parmi les demandes des protestataires, figurent la mise en jugement de l’ex-président Suharto, la démission du commandant en chef de l’armée, le général Wiranto, ainsi que le remplacement de Jusuf Habibie à la tête du pays par une présidence collégiale chargée d’organiser des élections. Ces manifestations, quotidiennes depuis la semaine dernière, ont culminé vendredi avec des violences des forces de l’ordre qui ont fait 14 morts et plus de 440 blessés, tous civils, provoquant une vive émotion dans la population qui en rend l’armée responsable. Environ 300 à 400 étudiants se sont rassemblés sur une des places centrales de Djakarta, avant de marcher en cortège vers l’Université Atmajaya, à environ 2 kilomètres de là, scène principale des affrontements les plus violents de la semaine dernière. Les soldats présents, qui étaient une trentaine, ne sont pas intervenus, alors que les manifestants déposaient des gerbes et chantaient en chœur à la mémoire de leurs camarades. À Solo, localité du centre de Java secouée en mai dernier par des affrontements extrêmement violents, plusieurs milliers d’étudiants — 5 000, selon plusieurs estimations — ont manifesté contre la brutalité des forces de l’ordre en défilant en cortège devant le quartier général régional de l’armée. Plusieurs centaines de militants des deux principaux partis de la région –opposés au pouvoir en place – avaient joint le cortège pour éviter toute provocation ou incident, a-t-on appris auprès de résidents. Amnesty condamne À Yogyakarta, la cité historique et universitaire à 60 km de Soloa, plusieurs centaines de protestataires ont également manifesté mercredi, se rassemblant devant la station régionale de la radio pour exiger de pouvoir s’exprimer sur les ondes. Selon les habitants, aucune force de l’ordre, à part quelques officiers en civil parmi la foule, n’était présente, et il n’y a pas eu d’incident. À Ujung Pandang, la capitale des Célèbes du Sud, des manifestations ont eu lieu dans 3 campus universitaires différents. Les forces de l’ordre sont restées invisibles, selon le représentant d’une organisation locale des droits de l’homme. Amnesty International a appelé mercredi le président indonésien Jusuf Habibie à «briser le cycle de violences» qui a ressurgi dans l’archipel. «En cette fragile période de transition politique en Indonésie, le gouvernement doit briser le cycle de violences et de répression et faire la preuve de sa sincérité dans ses efforts pour améliorer la situation des droits de l’homme en Indonésie et au Timor oriental», déclare Lucia Withers, membre d’Amnesty-Indonésie, dans un communiqué publié à Londres. Amnesty cite les violents affrontements entre forces de l’ordre et étudiants qui ont fait quinze morts la semaine dernière à Djakarta, mais dénonce également des atteintes répétées aux droits de l’homme dans d’autres régions de l’archipel, notamment dans la province d’Aceh (nord) et sur l’île de Sumatra. La province d’Aceh était sous surveillance militaire depuis 1989, date à laquelle les troupes gouvernementales sont intervenues pour mater une insurrection musulmane. L’armée s’en est retirée en août dernier.
Des milliers d’étudiants ont manifesté mercredi dans plusieurs villes d’Indonésie, dont la capitale Djakarta, pour exiger des réformes et protester contre les violences de l’armée, ont indiqué des témoins et des résidents. Parmi les demandes des protestataires, figurent la mise en jugement de l’ex-président Suharto, la démission du commandant en chef de l’armée, le général...
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