Actualités - CHRONOLOGIE
Le rôle controversé de Kofi Annan (Photo)
le 19 novembre 1998 à 00h00
Kofi Annan a-t-il une nouvelle fois sauvé Saddam Hussein? Publiquement ou à mots couverts, l’accusation est portée par des responsables américains mais rejetée avec vigueur par l’Onu. Les durs de l’administration américaine et du Congrès «recherchent un bouc-émissaire» après la volte-face de Bagdad, a affirmé un proche collaborateur du secrétaire général de l’Onu. Depuis samedi, des critiques se sont en effet élevées aux États-Unis contre le fait qu’une initiative de dernière minute de Kofi Annan ait obligé le président Bill Clinton à annuler des frappes aériennes massives contre l’Irak. L’Irak a annoncé la reprise inconditionnelle de sa coopération après avoir reçu vendredi soir une lettre du secrétaire général qui «exhortait» le président Saddam Hussein de reprendre sa coopération avec les inspecteurs en désarmement de l’Onu. Pour le responsable de l’Onu, il s’agit d’une «querelle de politique intérieure américaine». «Nous nous attendions à cela», a-t-il dit, en ajoutant que Kofi Annan ne veut pas s’en mêler. Le magazine Time s’est fait l’écho lundi de ces critiques en affirmant que les États-Unis étaient opposés à sa démarche vendredi soir. «Nous nous sommes opposés avec ténacité à cette lettre», a déclaré un responsable américain sous couvert de l’anonymat, cité par Time. M. Annan «a agi absolument de son propre chef», a-t-il dit. Des diplomates occidentaux présents lors de la réunion vendredi soir du Conseil de sécurité affirment au contraire que les quinze membres du Conseil – y compris les États-Unis – avaient discuté longuement du contenu de la lettre que M. Annan devait envoyer. Ce n’est qu’en fin de séance que le chargé d’affaires américain Peter Burleigh a informé le Conseil qu’il «avait reçu de nouvelles instructions de Washington et qu’il ne pouvait accepter une lettre». C’est à ce moment que Kofi Annan a alors déclaré qu’il «prendrait ses responsabilités», ont indiqué les diplomates. Cette version est confirmée par le porte-parole des Nations unies, Fred Eckhard, qui a «catégoriquement démenti» lundi soir que Kofi Annan ait agi sans le soutien du Conseil. «Il n’y a pas eu d’objections» quand M. Annan a déclaré qu’il enverrait une lettre, ni de «protestations privées» des États-Unis, a ajouté M. Eckhard. Un sentiment d’urgence régnait au sein du Conseil, note également un diplomate occidental. «De combien de temps je dispose» pour assurer la protection du personnel de l’Onu en Irak? a demandé Kofi Annan au représentant américain. Celui-ci n’a pas répondu, pas plus qu’il ne l’a fait quand le délégué russe lui a demandé : «C’est pour quand?». Tous les membres du Conseil ont cependant eu «l’impression» qu’une attaque était imminente, affirme le diplomate. «Nous avons fait un travail remarquable en isolant Saddam (Hussein) et le secrétaire général a sapé» ce travail, s’est plaint un responsable américain cité par Time. Selon le journal, le président Bill Clinton et le secrétaire d’État Madeleine Albright «ont été toute la semaine en contact téléphonique avec M. Annan» pour éviter toute initiative de sa part, et en particulier qu’il se rende à Bagdad comme il l’avait déjà fait en février pour désamorcer une précédente crise.
Kofi Annan a-t-il une nouvelle fois sauvé Saddam Hussein? Publiquement ou à mots couverts, l’accusation est portée par des responsables américains mais rejetée avec vigueur par l’Onu. Les durs de l’administration américaine et du Congrès «recherchent un bouc-émissaire» après la volte-face de Bagdad, a affirmé un proche collaborateur du secrétaire général de l’Onu. Depuis samedi, des critiques se sont en effet élevées aux États-Unis contre le fait qu’une initiative de dernière minute de Kofi Annan ait obligé le président Bill Clinton à annuler des frappes aériennes massives contre l’Irak. L’Irak a annoncé la reprise inconditionnelle de sa coopération après avoir reçu vendredi soir une lettre du secrétaire général qui «exhortait» le président Saddam Hussein de reprendre sa coopération avec...
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