Actualités - CHRONOLOGIE
Irak-ONU - Le président US a attendu une heure de trop pour attaquer Clinton se voit reprocher d'avoir raté le coche (photo)
le 19 novembre 1998 à 00h00
Le gouvernement américain affirme qu’il peut encore frapper à tout moment l’Irak si Bagdad ne tient pas ses promesses mais certains lui reprochent d’avoir manqué une occasion rêvée de mettre au pas le président irakien Saddam Hussein. «Le monde observe Saddam Hussein pour voir s’il mettra ses actions au diapason de ses paroles. Nos forces restent prêtes (à agir) s’il ne le fait pas», a déclaré lundi soir le président Bill Clinton. Il en a profité pour justifier sa décision de renoncer in extremis à une opération militaire prévue samedi dernier, en échange du retour à Bagdad des inspecteurs de l’Unscom. «C’est la meilleure solution», a-t-il dit, à condition que les inspecteurs puissent faire leur travail sans entraves. Plusieurs commentateurs et responsables du Congrès spécialisés dans la politique étrangère et la défense ne l’entendent pas ainsi. Ils reprochent à Clinton de ne pas avoir saisi l’occasion d’affaiblir le régime irakien par des raids aériens intensifs. À partir du moment, soulignait lundi en une le New York Times, où Saddam Hussein avait annoncé qu’il faisait volte face et «qu’une bonne partie du monde était prête à lui laisser le bénéfice du doute», Bill Clinton était «pris au piège». Frapper l’Irak dans ces conditions aurait provoqué un tollé à l’étranger et «peut-être même aux États-Unis». «De ce point de vue, conclut l’éditorialiste du Times, (Bill Clinton) a attendu 24 heures de trop pour ordonner une attaque». Une opinion partagée par James Baker, l’ex-secrétaire d’État de George Bush. «Nous avions une occasion, nous l’avons manquée», estime-t-il. Il explique que depuis le début de la crise le 5 août, Saddam Hussein avait mis à rude épreuve la patience des pays les mieux disposés envers lui, comme la Russie et la France. Les États-Unis étaient donc mieux placés que jamais pour donner une leçon au maître de Bagdad. La prochaine fois, car il y aura une prochaine fois, prévient M. Baker, «nous n’aurons sans doute pas une aussi belle occasion de frapper». Les responsables gouvernementaux se gardent bien de critiquer ouvertement le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan ou les pays membres du Conseil de sécurité de l’Onu qui ont joué à fond la carte de la diplomatie comme Paris, Moscou et Pékin. Mais certains ne peuvent s’empêcher de laisser percer une pointe d’amertume. Le porte-parole du département d’État James Rubin déplore «la facilité avec laquelle certains ont accepté le oui» de l’Irak à l’Onu. «Ce week-end, dit-il, certains pays étaient absolument ravis de saisir le moindre signe d’une volte-face des Irakiens». À un journaliste qui lui demande si le cabinet était divisé sur des frappes, M. Rubin répond que «tous les conseillers du président soutiennent la décision du président». Mais il refuse de dire quel a été «l’avis personnel» de Mme Albright, laissant planer le doute. Selon la presse américaine, Mme Albright, le secrétaire à la Défense William Cohen, le chef de l’état-major interarmes Henry Shelton et le vice-président Al Gore voulaient bombarder, alors que M. Berger avait recommandé de suspendre les raids. Frustrés d’une attaque, certains cherchent des boucs émissaires. Le sénateur républicain John McCain a accusé à mots couverts la France d’avoir averti Bagdad de l’imminence d’un bombardement américain samedi. Le magazine Time, publié lundi, cite un responsable américain anonyme qui accuse Kofi Annan d’avoir «saboté» le travail des Américains pour isoler Saddam Hussein. Les États-Unis, explique-t-il, avaient tout fait pour s’assurer que l’Irak ne s’en tirerait pas aussi facilement qu’en février, quand M. Annan lui avait déjà évité une attaque en organisant une médiation in extremis. Mais Washington, affirme-t-il, n’a pas pu empêcher Kofi Annan d’envoyer vendredi «de son propre chef» une lettre au gouvernement irakien qui a permis de dénouer la crise.
Le gouvernement américain affirme qu’il peut encore frapper à tout moment l’Irak si Bagdad ne tient pas ses promesses mais certains lui reprochent d’avoir manqué une occasion rêvée de mettre au pas le président irakien Saddam Hussein. «Le monde observe Saddam Hussein pour voir s’il mettra ses actions au diapason de ses paroles. Nos forces restent prêtes (à agir) s’il ne le fait pas», a déclaré lundi soir le président Bill Clinton. Il en a profité pour justifier sa décision de renoncer in extremis à une opération militaire prévue samedi dernier, en échange du retour à Bagdad des inspecteurs de l’Unscom. «C’est la meilleure solution», a-t-il dit, à condition que les inspecteurs puissent faire leur travail sans entraves. Plusieurs commentateurs et responsables du Congrès spécialisés dans la politique...
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