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Actualités - CHRONOLOGIE

Energie - Dégradation des cours du brut L'Iran s'enfonce dans la crise économique

L’Iran, confronté à l’effondrement de ses recettes pétrolières, à un important déficit budgétaire et à la chute de sa monnaie, connaît à nouveau de sérieuses difficultés de paiement vis-à-vis de ses créanciers, relève-t-on dans les milieux économiques étrangers à Téhéran. «La crise de liquidités est désormais officielle», affirme un banquier européen, prenant acte de la multiplication des incidents de paiement tant pour la dette publique que pour les contrats avec les firmes privées. La dégradation des cours du pétrole, qui se vend autour de 11 dollars le baril contre 16 dollars prévus dans le budget de l’année en cours, constitue la principale raison des graves difficultés du gouvernement du président réformateur Mohammad Khatami. L’Iran, deuxième producteur de l’Opep avec 3,6 millions de barils/jour (dont 2,5 sont exportés), tire 85% de ses ressources en devises fortes des hydrocarbures, qui représentent la moitié de ses ressources budgétaires. Le manque à gagner – 1 dollar de baisse des cours mondiaux représente un milliard de dollars de rentrées en moins pour l’Iran – explique pour l’essentiel l’aggravation du déficit budgétaire, officiellement chiffré à 6,3 milliards de dollars. Les exportations non pétrolières, au premier rang desquelles les tapis, sont évaluées à 3 milliards de dollars à peine pour l’année en cours par les analystes étrangers, et devraient continuer de stagner. Sauf rentrées exceptionnelles, l’Iran a besoin de 3 à 5 milliards de dollars pour équilibrer sa balance des paiements, selon ces experts. Après plusieurs années vertueuses où l’Iran s’est astreint à une sévère cure de rigueur pour rembourser sa dette extérieure, les difficultés de paiement, hantise des créanciers étrangers, ont refait leur apparition. Téhéran n’a pas été en mesure d’honorer fin septembre la totalité de ses échéances auprès des banques de ses trois principaux pays bailleurs de fonds, l’Allemagne, le Japon et l’Italie, selon des sources occidentales. Le gouvernement iranien a parallèlement approché ces trois pays pour tenter d’obtenir de toute urgence des crédits d’un montant total de 3 milliards de dollars, pour pouvoir honorer ses engagements plus anciens. L’Italie a déjà annoncé dans le courant de l’été un prêt de 1,2 milliard de dollars, mais hésite à le débloquer, préférant voir l’argent aller à des investissements, plutôt que de servir à boucler les fins de mois difficiles de l’État iranien. Bonn et Tokyo n’ont pas encore annoncé de réponse positive, et ne semblent pas pressés de voler au secours d’un pays qui n’a jusqu’à présent entrepris aucun effort de réformes structurelles. Quant à la France, qui a déjà apporté 1,5 milliard de crédit de pré-financement pétrolier cette année, elle estime avoir «déjà donné», estime un économiste français. La dette iranienne à moyen et long terme est évaluée à 11 milliards de dollars, selon les derniers chiffres de la Banque centrale, et 22 milliards si on y inclut les engagements commerciaux à court terme. Les firmes étrangères privées sont elles aussi inquiètes. «Depuis la fin juillet, les entreprises sont confrontées à des demandes de reports de paiement de la part de leurs partenaires iraniens», qui ont de plus en plus de mal à obtenir des devises auprès de la Banque centrale.
L’Iran, confronté à l’effondrement de ses recettes pétrolières, à un important déficit budgétaire et à la chute de sa monnaie, connaît à nouveau de sérieuses difficultés de paiement vis-à-vis de ses créanciers, relève-t-on dans les milieux économiques étrangers à Téhéran. «La crise de liquidités est désormais officielle», affirme un banquier européen, prenant acte de...