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Actualités - CHRONOLOGIE

Sommet de l'APEC - Le libre échange mis en veilleuse L'Asie-Pacifique change radicalement ses priorités (photo)

Le sommet du Forum économique de l’Asie-Pacifique (Apec) qui s’est achevé mercredi a consacré un changement radical dans ses priorités, qui ne sont plus le libre-échange mais la lutte contre le chômage, la pauvreté et les autres maux de la crise asiatique. Ce sixième sommet des chefs d’État et de gouvernement des vingt et un pays de l’Apec organisé depuis sa naissance, en 1989, a d’autre part illustré la paralysie croissante de ce forum, plus que jamais incapable de dépasser les antagonismes entre ses membres. Réunis deux jours dans deux complexes hôteliers de luxe dans la banlieue de Kuala Lumpur, les dirigeants de la région ont adopté avant de se séparer une longue déclaration conjointe, dans laquelle ils soulignent «l’urgence» de faire face à la crise. Celle-ci «a provoqué un coût social élevé pour les économies touchées, qui connaissent un chômage en hausse et une chute des revenus réels, infligeant un revers à des décennies de progrès». Leur déclaration conjointe brille cependant par l’absence de mesures concrètes pour pallier la crise. Ils se contentent d’énumérer des intentions, des recommandations, des souhaits et des demandes. Il est ainsi demandé aux pays riches de relancer leurs économies pour importer davantage et au Fonds monétaire international (FMI) de faire preuve de souplesse dans l’application des mesures d’austérité imposées aux pays en crise en échange d’aides financières. Absence de mesures concrètes Mais par la voix du vice-président Al Gore, les États-Unis, dont les déficits commerciaux ont explosé, ont dit qu’ils ne pourraient pas rester «l’importateur de dernier recours» pour absorber les exportations asiatiques gonflées par la dévaluation des monnaies de la région. Le sommet a presque passé sous silence la dynamique de l’ouverture des marchés, qui était pourtant la priorité des priorités de l’Apec jusqu’au sommet de l’an dernier à Vancouver (Canada). Avec la crise, les doutes se sont en effet accumulés en Asie sur les bienfaits prêtés au libre-échange. L’impréparation des pays asiatiques à l’ouverture aux mouvements des capitaux à court terme est considérée comme l’un des facteurs ayant déclenché la crise asiatique. Le sommet de Kuala Lumpur s’est terminé sur un constat d’échec total pour le volet de la négociation commerciale, qui a capoté dimanche au niveau des ministres des Affaires étrangères et du Commerce. Les pressions américaines n’y ont rien changé. Le Japon n’a pas eu de difficultés à trouver des soutiens dans la région dans son refus de s’engager dans un processus de «libéralisation avancée» (EVSL) sur neuf secteurs dont Washington avait fait son cheval de bataille. La poursuite de cette négociation a été confiée à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), un aveu de la paralysie de l’Apec sur un sujet qui est pourtant au cœur des objectifs déclarés du forum. En 1994, le sommet de Bogor avait annoncé la couleur: les échanges commerciaux et les investissements devront être totalement libres d’ici 2010 pour les pays industrialisés et 2020 pour les autres. Le forum de 1999 aura lieu en Nouvelle-Zélande. L’Apec regroupe l’Australie, Brunei, le Canada, la Chine, le Chili, la Corée du Sud, les États-Unis, Hong Kong, l’Indonésie, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, la Papouasie Nouvelle-Guinée, les Philippines, Singapour, Taiwan, la Thaïlande, le Vietnam, le Pérou et la Russie.
Le sommet du Forum économique de l’Asie-Pacifique (Apec) qui s’est achevé mercredi a consacré un changement radical dans ses priorités, qui ne sont plus le libre-échange mais la lutte contre le chômage, la pauvreté et les autres maux de la crise asiatique. Ce sixième sommet des chefs d’État et de gouvernement des vingt et un pays de l’Apec organisé depuis sa naissance, en 1989, a d’autre part illustré la paralysie croissante de ce forum, plus que jamais incapable de dépasser les antagonismes entre ses membres. Réunis deux jours dans deux complexes hôteliers de luxe dans la banlieue de Kuala Lumpur, les dirigeants de la région ont adopté avant de se séparer une longue déclaration conjointe, dans laquelle ils soulignent «l’urgence» de faire face à la crise. Celle-ci «a provoqué un coût social élevé...