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Correspondance Les merveilles de la langue arabe, selon Raja Nasr Quand les sons et le sens se répondent
Par MOSALLI Irène, le 19 novembre 1998 à 00h00
En écoutant Raja Nasr on ne peut plus dire que l’on est, ou pas, doué pour les langues ou, quelle est difficile la langue arabe!... Il a donné une conférence chez l’ambassadeur du Liban à Washington M. Mohammad Chatah sur «les merveilles de la langue arabe, des sons aux proverbes». L’auditoire s’est enthousiasmé pour cette nouvelle approche de l’expression, car Raja Nasr accorde une très grande importance à la phonologie dont il est un vétéran. À son actif, un doctorat en éducation linguistique et en littérature américaine et, aujourd’hui, une chaire en pédagogie et en linguistique appliquée à l’Université de Marymont (État de la Virginie). Il avait aussi été directeur du centre «English Language Presearh», à l’AUB, et professeur d’Éducation et de linguistique appliquée au BUC Rresearh. Une riche expérience qu’il a retranscrite dans une cinquantaine d’ouvrages dont «Al-Moufid», un dictionnaire anglais-arabe qui lui avait pris 24 années de travail. Une somme de savoir qu’il sait rendre accessible à tous. C’est ainsi, qu’au cours de sa conférence, il a mis en relief le fait que la langue arabe est belle et facile à apprendre et à enseigner : de ses sonorités à son vocable et à sa grammaire. Il a précisé que si l’idée contraire est plus répandue, c’est parce que traditionnellement on abordait le côté informatif de la grammaire sans insister sur son usage pratique. Pour exemple, on définit le verbe «Kâna» (était) comme un «simili verbe», car il peut bouleverser le sens d’une phrase. Quant à l’adverbe «Imma», il double le verbe car il est fait pour le renforcer... Alors, qu’on pourrait faire de ces nuances grammaticales des indicateurs et les enseigner aux enfants à la manière d’un jeu. Ainsi, ces notions seront facilement assimilées et appliquées correctement. C’est d’ailleurs cette méthode qui est utilisée pour enseigner la langue arabe à des adultes étrangers. Pour ce qui est de la phonétique, M. Nasr explique que dans la langue arabe il y a une grande corrélation entre les lettres et leurs sons. L’intonation, le rythme et l’accentuation concordent pour mettre en valeur le sens d’une tournure. Et de citer le cas de la lettre «lam» qui se prononce toujours d’une manière gutturale, lorsque précédée des consonnes «saad», «daad», «tah» et «zah». Seule exception à cette règle, le mot «Allah» qui s’articule de la même manière, bien que ne comportant aucune de ces lettres. Parallèlement, la formulation des proverbes et des dictons suit le mécanisme des langues. La signification est souvent obtenue par la percussion des mots et des rimes, tels ces adages libanais, «si tu veux provoquer son inimitié, loue pour sa voisine ton amitié» et «le coup — douleur de l’aimé a du raisin la saveur». Parce qu’il est un amoureux des langues (il en a analysé 27) Raja Nasr conjugue bien érudition et esprit ludique. Il évoque cet histoire de Jeha. Un soir, ce personnage, à la fois sage et fou, n’a que trois piastres à dépenser pour son dîner. Il n’a pu acheter que trois pommes, chacune valant une piastre. Il rentre chez lui, allume sa lampe, lave ses fruits et coupe une pomme. Il la trouve véreuse. Idem pour la seconde. De peur de dormir l’estomac vide, il éteint la lumière et croque la troisième à pleines dents. Comme dirait un proverbe anglais, «l’ignorance est une bénédiction».
En écoutant Raja Nasr on ne peut plus dire que l’on est, ou pas, doué pour les langues ou, quelle est difficile la langue arabe!... Il a donné une conférence chez l’ambassadeur du Liban à Washington M. Mohammad Chatah sur «les merveilles de la langue arabe, des sons aux proverbes». L’auditoire s’est enthousiasmé pour cette nouvelle approche de l’expression, car Raja Nasr accorde une très grande importance à la phonologie dont il est un vétéran. À son actif, un doctorat en éducation linguistique et en littérature américaine et, aujourd’hui, une chaire en pédagogie et en linguistique appliquée à l’Université de Marymont (État de la Virginie). Il avait aussi été directeur du centre «English Language Presearh», à l’AUB, et professeur d’Éducation et de linguistique appliquée au BUC Rresearh. Une...