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Actualités - REPORTAGE

Le père du Petit Spirou à Beyrouth Tome : toute série a le droit d'évoluer

Il y a Tom et Jerry. Il y a Tome et Janry. Un couple inséparable de la bande dessinée. Le premier à la plume, le deuxième au crayon. Célèbres à cause de Spirou. C’est Tome qui est à Beyrouth. Avec son complice, il a créé le «Petit Spirou». Pas le fils du célèbre groom, mais lui-même, dans son enfance. Au Salon du Livre, le scénariste belge a signé ses différentes publications et rencontré de nombreux écoliers. Né à Bruxelles en 1957, Tome y réside avec son épouse Cécile et leur fille de huit ans, Zoé. Aujourd’hui, il signe les scénarios de cinq séries et travaille en tandem avec cinq dessinateurs différents. «J’ai démarré, il y a vingt ans, avec l’espoir de devenir un auteur complet, c’est-à-dire à la fois scénariste, dessinateur et coloriste», se souvient-il. «Toutefois, j’ai rencontré des personnes aux talents impressionnants, notamment Janry qui est un très grand dessinateur. Petit à petit, je me suis associé avec ces artistes, j’ai commencé à moins dessiner, pour me consacrer davantage au texte. Je suis ainsi devenu auteur à part entière». En 1984, Tome et Janry reprennent «Les aventures de Spirou et Fantasio». En 1987, ils créent «Le Petit Spirou» qui raconte, avec humour, les aventures de Spirou enfant. Tome signe aussi «Soda», avec le dessinateur Warnant (pour les deux premiers albums) puis avec Gazzotti. «Soda est un personnage “double”, un peu comme Superman mais plus réaliste», rappelle l’auteur. «Pour ne pas faire de peine à sa maman, qui le croit pasteur, il ne lui avoue pas qu’il est policier. Ce sujet m’intéresse parce que nous avons tous, dans notre personnalité, un aspect que l’on révèle et un autre caché, qui met plus de temps à apparaître, pour une raison ou une autre». Diversité Par la suite, Tome travaillera, le temps de quatre albums du «Gang Mazda», avec le dessinateur Darasse. «Cette série s’est arrêtée récemment parce qu’elle avait un public assez restreint», indique-t-il. La série humoristique « Les minoukinis» (toujours avec Darasse) fait suite à une expérience personnelle, lors de la visite des îles Baléares et de plages où le nudisme est toléré. «Enfin, dans un autre domaine, raconte-t-il, j’ai récemment imaginé “Berceuse Assassine”, une série dramatico-policière destinée à un public adulte. Il s’agit de la partie dramatique de mon travail. D’un homme et d’une femme qui ne s’aiment plus. Leur couple “coule”, leurs rapports deviennent de plus en plus violents. En bref, comment on peut passer de l’amour à la haine …». Pourquoi cette diversité ? «J’ai le sentiment que mon inspiration n’est pas inépuisable», répond Tome. «Je préfère donc essayer, lorsque je m’attaque à une nouvelle série, de choisir un sujet fondamentalement différent de ce que j’ai pu faire auparavant. Sinon, mes séries risqueraient de s’épuiser l’une l’autre et contribueraient à tarir la source». Le travail d’équipe, c’est avant tout une affaire d’harmonie. «Lorsqu’il me faut choisir un collaborateur, j’essaye avant tout de trouver quelqu’un dont j’admire le travail, mais aussi quelqu’un avec qui je puisse m’entendre», dit-il. Le dernier album (n°46) de «Spirou et Fantasio», qui devrait être publié à la fin de ce mois, a nécessité deux ans et demi de travail. «Pour cet épisode intitulé “Machine qui rêve”, Janry et moi avons décidé de faire radicalement évoluer la série en changeant considérablement le style du dessin et en utilisant pour cette occasion un récit un peu plus réaliste», explique Tome. «Cette adaptation — et l’accueil très surpris de l’éditeur lorsqu’il a vu arriver les pages — ont contribué à ralentir le rythme de notre production. De plus, nous avons pris le temps de peaufiner». Changer un «classique», cela ne demande-t-il pas du courage ? «Janry et moi-même avons été extrêmement chanceux de pouvoir reprendre un personnage qui avait déjà son public», souligne Tome. «Nous avons également eu le bonheur de voir ce public nous suivre et même s’agrandir. Aujourd’hui, nous vendons à peu près deux fois plus d’albums que ce qui se vendait au moment où nous avons repris “Spirou et Fantasio”. Dans cet ensemble de chances, cela n’aurait pas été juste que nous ne prenions aucun risque. Je pense même que c’était nécessaire», insiste-t-il. «Toute série a le droit d’évoluer. Ce n’est pas parce qu’une série a du succès qu’elle doit être figée». Signe encourageant : le dernier album du « Petit Spirou» a été vendu à 400 000 exemplaires dans l’ensemble des pays francophones…
Il y a Tom et Jerry. Il y a Tome et Janry. Un couple inséparable de la bande dessinée. Le premier à la plume, le deuxième au crayon. Célèbres à cause de Spirou. C’est Tome qui est à Beyrouth. Avec son complice, il a créé le «Petit Spirou». Pas le fils du célèbre groom, mais lui-même, dans son enfance. Au Salon du Livre, le scénariste belge a signé ses différentes publications et rencontré de nombreux écoliers. Né à Bruxelles en 1957, Tome y réside avec son épouse Cécile et leur fille de huit ans, Zoé. Aujourd’hui, il signe les scénarios de cinq séries et travaille en tandem avec cinq dessinateurs différents. «J’ai démarré, il y a vingt ans, avec l’espoir de devenir un auteur complet, c’est-à-dire à la fois scénariste, dessinateur et coloriste», se souvient-il. «Toutefois, j’ai rencontré...