Actualités - CHRONOLOGIE
Le Congrès donne son feu vert au paiement des arriérés US à l'ONU Mais une clause anti-avortement, étrangère au texte, risque de torpiller l'ensemble du projet de loi
le 30 avril 1998 à 00h00
Le Sénat américain s’est prononcé en faveur d’une proposition de loi visant à régler les arriérés à l’ONU, mais la législation particulièrement controversée pourrait se heurter à un veto présidentiel en raison de l’introduction d’une clause anti-avortement. Le Sénat s’est prononcé en faveur de la législation par une courte majorité de 51 voix contre 49 et la mesure, déjà acceptée par la Chambre, doit être approuvée par le président Bill Clinton pour devenir effective. Ce dernier avait menacé de la rejeter en raison d’une clause anti-avortement sans rapport avec la législation elle-même. Le sénateur républicain Jesse Helms a averti qu’un veto présidentiel mettrait fin aux efforts du Congrès, à majorité républicaine, pour régler la question de la dette américaine à l’ONU. Si tel est le cas, «nous n’agirons ni sur la question des arriérés, ni sur quoi que ce soit qui intéresse le président», a menacé l’influent président de la commission des Affaires étrangères. M. Clinton a encore réitéré mardi ses appels au Congrès en faveur de l’attribution de quelque 18 milliards de dollars supplémentaires au Fonds monétaire international (FMI) pour parer à toute extension de la crise financière en Asie. Si le président veut «des ennuis (...) qu’il impose son veto et je lui promets des difficultés», avait encore affirmé vendredi M. Helms. Et d’ajouter que les aspects de la clause visant à couper les fonds publics aux organisations de planning familial qui militent en faveur de l’interruption volontaire de grossesse à l’étranger «sont tellement limités que le fait de les accepter ne constituerait guère plus qu’une concession symbolique de la part du gouvernement Clinton». Une législation en otage Mais M. Clinton en a fait une question de principe, affirmant que la mesure anti-avortement est contraire à la liberté d’expression. Le sénateur démocrate Joseph Biden, qui a voté contre la législation, a souligné pour sa part qu’il s’agissait avant tout d’éviter que les ultras républicains, notamment à la Chambre, ne prennent une législation en otage en y ajoutant des amendements sans rapport avec la loi envisagée. Il s’agit «d’envoyer un message à la Chambre que nous (au Sénat) n’accepterons pas le chantage législatif», a affirmé M. Biden pour qui son rejet de la loi était uniquement «tactique». La législation adoptée par le Sénat intégrerait l’agence pour le désarmement et le contrôle des armes (ACDA) et l’agence d’information américaine (USIA), deux organismes datant de la Guerre froide, au département d’Etat. Elle réglerait également le problème de la dette américaine aux Nations Unies en versant sur plusieurs années quelque 930 millions de dollars en échange de réformes administratives à l’ONU, y compris une réduction montant de la contribution américaine. La législation sur l’ONU, objet d’un savant compromis entre la majorité républicaine au Congrès et l’administration du président démocrate, a été discutée au Congrès pendant près d’un an et son rejet par la Maison-Blanche obligerait les parties à repartir de zéro. Le compromis sur l’ONU avait été accepté par le Sénat l’an dernier par un vote de 90 voix contre 5, mais les républicains à la Chambre avaient alors rajouté à la législation la mesure anti-avortement. L’ambassadeur américain à l’ONU, Bill Richardson, a récemment encore averti que les Nations Unies refuseraient de réduire les contributions futures américaines si le Congrès n’approuvait pas le remboursement de la dette. Et, à terme, Washington pourrait même perdre son droit de vote à l’assemblée générale. (AFP)
Le Sénat américain s’est prononcé en faveur d’une proposition de loi visant à régler les arriérés à l’ONU, mais la législation particulièrement controversée pourrait se heurter à un veto présidentiel en raison de l’introduction d’une clause anti-avortement. Le Sénat s’est prononcé en faveur de la législation par une courte majorité de 51 voix contre 49 et la mesure,...
Les plus commentés
Naïm Kassem affiche sa combativité face à Israël, sa formation joint l’acte à la parole
Au Liban-Sud, la loi du plus fort (3/3)
Cinq semaines plus tard, le point sur l’offensive terrestre israélienne