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Actualités - CHRONOLOGIE

Inquiétude des jeunes face à l'avenir (photo)

Les jeunes Israéliens voient leurs espoirs de paix avec les Arabes sérieusement ébranlés après le meurtre en 1995 par un jeune juif du premier ministre Yitzhak Rabin. Les centaines de jeunes adolescents, qui se sont relayés nuit et jour sur le théâtre du meurtre à Tel-Aviv, expriment aujourd’hui leur inquiétude face à l’avenir, notamment avec l’arrivée au pouvoir en 1996 du premier ministre de droite Benjamin Netanyahu. Pour ces jeunes, qui voyaient dans les accords d’Oslo sur l’autonomie palestinienne (1993) l’annonce d’une prochaine réduction de la durée du service militaire, l’assassinat de Rabin constitue un tournant. «L’événement marquant de notre vie, c’est l’assassinat de Rabin», affirme, à Tel-Aviv, Adi Shanon, 17 ans. «Nous regardons tout ce qui était avant Rabin comme menant à la paix et tout ce qui est après lui comme une détérioration», ajoute l’adolescent. «Avant l’assassinat, 60% des jeunes Israéliens prévoyaient une nouvelle guerre contre les Arabes dans les dix ans. Depuis, ils sont encore moins optimistes», estime Ofra Mayseless, professeur à l’université de Haïfa. Pour les jeunes de toutes tendances politiques, y compris ceux qui sont opposés au Parti travailliste de Rabin, son assassinat a affaibli la démocratie et prouvé à quel point la société israélienne manquait de tolérance. Pour Arieh Kofeld, un adolescent de 16 ans qui vit à Jérusalem-est, la partie arabe de la ville occupée depuis 1967, et se réclame de la droite israélienne dirigée par M. Netanyahu, le meurtre a «accentué les divergences» entre Israéliens. «Au lieu de nous rassembler, l’assassinat nous a divisés et le gouffre qui nous sépare est énorme», approuve Meital Brochine, 16 ans, rencontré dans la banlieue de Tel-Aviv. Frustrés Un sondage effectué deux mois après l’assassinat de Rabin avait révélé que 27% de jeunes Israéliens de 14 à 18 ans se présentant comme juifs pratiquants, approuvaient l’assassinat, contre 4,5% des jeunes laïques du même âge. Selon l’auteur du sondage, le Dr David Green, professeur de psychologie clinique à l’université Bar Illan de Tel-Aviv, les adolescents considéraient alors l’assassinat «comme une catastrophe naturelle inattendue mais inévitable». L’assassin, Yigal Amir, âgé de 27 ans au moment des faits, a expliqué avoir tué Yitzhak Rabin pour stopper le transfert à l’Autorité palestinienne de zones que les juifs pratiquants considèrent comme «des terres bibliques». A l’exception des ultra-orthodoxes, 80% des jeunes croient qu’Israël devrait maintenir une armée forte, quel que soit le sort du processus de paix, selon Mme Mayseless. En revanche, parmi les jeunes Arabes israéliens (20% de la population), peu sont fiers des exploits de l’Etat hébreu, sauf des progrès vers la paix réalisés par Rabin. «Les célébrations ne nous concernent nullement, parce que nous ne sentons pas de véritable coexistence en Israël. Nous avions commencé à le sentir sous Rabin, mais sa mort nous a frustrés», confie à Jaffa une jeune fille de 15 ans qui se présente sous le nom de Noëlle. Les écoles des juifs orthodoxes ne fermeront pas le 30 avril pour les festivités de l’Etat «séculier» qu’ils refusent de reconnaître, affirme à Jérusalem Esther Refael, 17 ans. (AFP)
Les jeunes Israéliens voient leurs espoirs de paix avec les Arabes sérieusement ébranlés après le meurtre en 1995 par un jeune juif du premier ministre Yitzhak Rabin. Les centaines de jeunes adolescents, qui se sont relayés nuit et jour sur le théâtre du meurtre à Tel-Aviv, expriment aujourd’hui leur inquiétude face à l’avenir, notamment avec l’arrivée au pouvoir en 1996 du premier ministre de droite Benjamin Netanyahu. Pour ces jeunes, qui voyaient dans les accords d’Oslo sur l’autonomie palestinienne (1993) l’annonce d’une prochaine réduction de la durée du service militaire, l’assassinat de Rabin constitue un tournant. «L’événement marquant de notre vie, c’est l’assassinat de Rabin», affirme, à Tel-Aviv, Adi Shanon, 17 ans. «Nous regardons tout ce qui était avant Rabin comme menant à la...