Depuis l’arrivée en Palestine des premiers juifs fuyant les pogroms en Europe à la fin du XIXe, personne ne détient le monopole de la violence dans une lutte pour une terre que les modérés étaient prêts à partager mais que les extrémistes ne pouvaient pas imaginer appartenant à d’autres. La violence sporadique entre villages arabes et juifs a dégénéré en émeutes antijuives dans les années 20 pour devenir en 1936 un soulèvement organisé contre l’immigration juive. La réponse des juifs a été prompte, menée par deux immigrants originaires de Pologne, Menahem Begin et Yitzhak Shamir. En 1938, le mouvement terroriste Irgoun, que Begin dirigera quelques années plus tard, assassine des dizaines de Palestiniens dans des fusillades aveugles ou des attentats à la bombe sur des marchés, au grand dam des dirigeants de l’Agence juive, comme David Ben Gourion. Shamir prendra par la suite la tête d’une dissidence de l’Irgoun, le groupe Stern. Au cours de campagnes parallèles contre les forces du mandat britannique, l’Irgoun fait sauter en 1944 une aile de l’hôtel King David à Jérusalem, faisant quelque 90 morts, tandis que le groupe Stern exécute deux soldats britanniques par pendaison et bourre leurs corps d’explosifs. Pendant les violences entre juifs et Arabes précédant la proclamation de l’Etat hébreu, le 14 mai 1948, l’Irgoun et le Stern mènent le massacre le plus tristement célèbre de l’histoire d’Israël: plus de 100 Palestiniens, dont femmes et enfants, massacrés au village de Deir Yassine, près de Jérusalem. Begin et Shamir, par la suite premiers ministres, seront les plus farouches opposants à tout dialogue avec le dirigeant palestinien Yasser Arafat, le chef de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Le Fateh, dirigé par Arafat, entame sa guérilla contre Israël en décembre 1964. A partir de septembre 1970, une faction de gauche de l’OLP, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), détourne cinq avions de ligne. La plus célèbre des opérations a été l’exécution de 12 athlètes israéliens aux Jeux olympiques de Munich par l’organisation palestinienne Septembre noir, considérée comme proche du Fateh. Israël réplique en prenant pour cible les proches d’Arafat dont plusieurs conseillers sont assassinés par des agents israéliens à partir de 1973 à Beyrouth, puis d’autres à Tunis, où le quartier général de l’OLP sera détruit en 1985 par un raid israélien. Arafat évoluait alors vers la solution de «deux Etats», qui aboutira en 1993 aux accords israélo-palestiniens d’Oslo. Parallèlement, les années 80 ont vu l’émergence d’un nouvel extrémisme des deux côtés, combinant nationalisme et religion. Des groupes d’extrême-droite israéliens, religieux ou ultra-nationalistes, multiplient les attaques contre des Palestiniens. L’acte le plus meurtrier a été l’assassinat en février 1994, par le colon Baruch Goldstein, de 29 fidèles en prière à la mosquée de Hébron, en Cisjordanie. Mais le fait le plus marquant et sans précédent dans l’histoire d’Israël restera l’assassinat en novembre 1995 par un juif extrémiste de la droite religieuse, Yigal Amir, du premier ministre Yitzhak Rabin, dans l’espoir d’anéantir le processus de paix avec les Palestiniens. Ces dernières années, le mouvement de résistance islamique Hamas et le Jihad islamique en Palestine luttent pour la création d’un Etat islamique dans toute la Palestine. En 1994, le Hamas a introduit les attentats-suicide à la bombe qui ont fait des dizaines de morts israéliens. (AFP)