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Actualités - CHRONOLOGIE

Soudan : référendum sur une constitution mettant les partis en liberté surveillée

Dix millions de Soudanais de plus de 18 ans sont appelés aux urnes à partir de vendredi et jusqu’au 20 mai pour approuver par référendum une constitution mettant en liberté très surveillée les partis politiques après neuf ans d’interdiction. L’opposition nordiste et la guérilla sudiste ont appelé au boycottage du scrutin qui se déroulera dans 810 bureaux de votes, y compris dans le sud ravagé par une guerre civile. Depuis 25 ans, un conflit oppose le Nord arabo-musulman au Sud à dominante chrétienne et animiste. Le projet soumis à référendum ne précise par explicitement le rétablissement du multipartisme et reste flou sur les contours des formations qui seront autorisées après la promulgation de la constitution. Selon le président soudanais Omar el-Béchir, arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat en 1989, la constitution autorisera les partis politiques respectant la future loi fondamentale, ce qui exclut l’opposition qui y est hostile. Le texte décrit l’islam «comme la religion de la majorité mais il y a un nombre considérable de chrétiens et d’animistes». «La liberté de pensée et de religion est assurée et tous sont égaux en droit et en devoir devant la loi. Il ne peut y avoir de discrimination ethnique ou religieuse et tous peuvent occuper des postes dans la fonction publique», affirme le projet. Ce référendum est un nouveau pas du régime pour renforcer sa légitimité après les élections législatives et présidentielle de mars 1996. La dernière constitution promulguée en 1985 par le président Gafaar Nimeiry avait été suspendue en juin 1989. «Nous avons distribué 10 millions de cartes d’électeurs, y compris dans le Sud, et les Soudanais se trouvant dans des secteurs sous contrôle de la guérilla devront tenter de se rendre dans les régions gouvernementales», a affirmé le président de la commission électorale, Abdel Mounim al-Zein al-Nahas. Vert et rouge Ils devront choisir entre un bulletin vert pour dire oui au projet et un rouge pour rejeter la constitution. L’organisation du scrutin a coûté 560.00 dollars, selon la commission électorale. Pour la première fois, les Soudanais vivant à l’étranger pourront voter. Aucun chiffre officiel n’est disponible, mais leur nombre est estimé à trois millions. Ils résident principalement en Egypte, en Arabie Séoudite et en Libye. Les résultats du référendum seront connus fin mai, et la nouvelle constitution sera ratifiée le 30 juin par le président Béchir, neuf ans jour pour jour après son coup d’Etat. Au Caire, M. Salah Galal, représentant pour le Proche-Orient du parti Oumma, la principale formation d’opposition nordiste, a jugé «ce référendum sans intérêt». «Nous le rejetons car la constitution proposée représente la position du Front national islamique (FNI de Hassan Tourabi) et ne laisse aucun droit d’expression aux autres formations politiques», a-t-il dit. Le chef du parti Oumma, Sadek al-Mahdi, avait été premier ministre démocratiquement élu en 1986 avant d’être renversé en 1989 par le général Béchir appuyé par les islamistes du FNI. Depuis son indépendance en 1956, le pays a connu trois périodes de démocratie et trois régimes militaires. Pour sa part, M. Daniel Kodi, chef du bureau du Caire de l’Armée de libération des peuples du Soudan (SPLA, de John Garang), a «rejeté totalement cette constitution qui ne représente pas le point du vue du peuple soudanais et ne permet pas au peuple de choisir son avenir». Il a reproché à la constitution de refuser le multipartisme et la démocratie et de ne pas mentionner le respect des droits de l’homme. (AFP)
Dix millions de Soudanais de plus de 18 ans sont appelés aux urnes à partir de vendredi et jusqu’au 20 mai pour approuver par référendum une constitution mettant en liberté très surveillée les partis politiques après neuf ans d’interdiction. L’opposition nordiste et la guérilla sudiste ont appelé au boycottage du scrutin qui se déroulera dans 810 bureaux de votes, y compris dans le sud ravagé par une guerre civile. Depuis 25 ans, un conflit oppose le Nord arabo-musulman au Sud à dominante chrétienne et animiste. Le projet soumis à référendum ne précise par explicitement le rétablissement du multipartisme et reste flou sur les contours des formations qui seront autorisées après la promulgation de la constitution. Selon le président soudanais Omar el-Béchir, arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat...