Actualités - REPORTAGE
Pantomime ce soir au Goethe Institut Suzanne Leinweber : porte-parole silencieux des femmes (photos)
Par GHANDOUR Maya, le 30 avril 1998 à 00h00
Ce que d’autres n’osent pas exprimer par les mots, Suzanne Leinweber le dit par les gestes .Ce professeur et interprète de pantomime est née en Suisse mais se considère allemande par adoption, et citoyenne de «ce grand village qu’est la Terre» par conviction. Leinweber transpose sur scène les soucis quotidiens de tout un chacun, raillant les travers, montrant le grotesque de certaines situations. Dans le spectacle qu’elle présente ce soir au Gœthe Institut Manara à 20h, elle traite un thème qui lui tient particulièrement à cœur: la femme. Native de Zurich, Suzanne Leinweber a grandi dans une maison «multi-artistique. Petite, mon père me rejouait les films de Chaplin. C’est ma première impression théâtrale. Mes parents m’emmenaient très souvent au théâtre. C’était donc très naturel pour moi de faire du spectacle. Les membres de ma famille constituèrent mes premiers spectateurs. Pour moi, c’était comme un jeu. D’autres enfants jouent au ballon, aux poupées, moi je faisais des pièces: mon père jouait du violon, ma mère chantait. Je n’aimais pas les contes pour enfants qu’on nous racontait. Je leur trouvais un aspect trop triste. J’en changeais alors la trame, à ma fantaisie». Plus tard, elle écrira des poèmes, de courts récits, des contes pour enfants. «L’écriture est ma grande passion que je n’ai pas encore commercialisée». Avec ce bagage et cette passion pour la scène, il était tout à fait normal qu’elle fît l’école d’art dramatique. «Mais interpréter de beaux textes n’a pas suffi à étancher ma soif. Je voulais toujours inventer, innover. C’est durant les cours de mime que je me suis le plus éclatée». Acte donc: elle se rend à Paris pour suivre des cours spécialisés. Ensuite en Suède où elle rejoint une troupe de mime. Puis à Rome où elle perfectionne sa technique d’improvisation. Enfin en Allemagne où elle trouve ce qu’elle cherchait: une langue puissante qui exprime les choses telles quelles. «L’allemand n’est peut-être pas une langue aussi belle que le français ou aussi pratique que l’anglais, mais il est précis et sa phonétique est très puissante... Je me suis donc déclarée citoyenne de cœur de l’Allemagne. Cela dit, je considère que ma nationalité est internationale. Je suis pour l’égalité entre les peuples. Quand je voyage, je refuse de me comporter comme un touriste. J’adopte la manière de vivre des locaux. «Les sujets qui me passionnent sont à propos des femmes». D’où le thème du spectacle de pantomime qu’elle présente à Beyrouth. «Les femmes sont esclaves de la beauté. Elles ont la hantise de la vieillesse. Cette peur les mène à faire des choses absurdes. Au lieu de vivre dignement ou de profiter de l’expérience qu’elles ont acquise. Ces sketches montrent l’absurdité de cet acharnement dans la poursuite d’un idéal qui n’existe que sur les papiers glacés des magazines». «Pourquoi dépenser toute cette énergie, ce temps et cet argent pour des buts aussi futiles, alors qu’il serait beaucoup plus satisfaisant de développer des aspects de sa propre personnalité, de puiser dans ses propres richesses. Il y a beaucoup de morts- vivants dans les sociétés occidentales mais aussi partout ailleurs. Les gens deviennent obnubilés par les apparences et cela cause un stress considérable. C’est un spectacle déplorable». Que Suzanne Leinweber transforme, accompagnée de Bernard Bartlakowski, en spectacle mimique... Sinon unique.
Ce que d’autres n’osent pas exprimer par les mots, Suzanne Leinweber le dit par les gestes .Ce professeur et interprète de pantomime est née en Suisse mais se considère allemande par adoption, et citoyenne de «ce grand village qu’est la Terre» par conviction. Leinweber transpose sur scène les soucis quotidiens de tout un chacun, raillant les travers, montrant le grotesque de certaines situations. Dans le spectacle qu’elle présente ce soir au Gœthe Institut Manara à 20h, elle traite un thème qui lui tient particulièrement à cœur: la femme. Native de Zurich, Suzanne Leinweber a grandi dans une maison «multi-artistique. Petite, mon père me rejouait les films de Chaplin. C’est ma première impression théâtrale. Mes parents m’emmenaient très souvent au théâtre. C’était donc très naturel pour moi de faire...