Actualités - CONFERENCES INTERNATIONALES
Gervais : la francophonie doit aussi être quelque chose qui se vend (photo)
le 30 avril 1998 à 00h00
M. Michel Gervais, président de l’AUPELF-UREF, a prononcé hier la première allocution à la séance d’ouverture du colloque sur la mondialisation et la francophonie. Nous en reproduisons ci-dessous de larges extraits: «C’est une tradition de nos assemblées générales de se réunir autour d’un colloque traitant d’un thème particulièrement porteur pour l’ensemble de nos établissements membres. Nous avons pensé que le moment était venu de nous interroger, comme universitaires et comme francophones sur la mondialisation. «je remercie vivement, à cet égard, Monsieur le président de la République qui a bien voulu accorder son haut patronage à ce colloque. «Je vous remercie, M. le président, d’avoir bien voulu honorer de votre présence la séance d’ouverture... «L’économie générale du colloque se comprend aisément. les deux conférences inaugurales poseront les problèmes liés aujourd’hui au double mouvement qui nous conduit en direction de l’international et du mondial, d’une part, qui remettent les identités des peuples et des cultures en question et font naître, en contrecoup, la revendication d’identité sur tous les plans, d’autre part. «La première table ronde consacrée aux enjeux et défis de la globalisation définira les termes de celle-ci et les conséquences de son avancée sur l’économie, la politique, les équilibres régionaux et environnementaux, et donnera une carte géopolitique des résistances qu’elle suscite de tous côtés. «La deuxième table ronde intitulée «Promouvoir nos valeurs, nouer des alliances» précisera les contrepoids qui sont mis en place, volontairement, pour tempérer un mouvement aveugle et faire en sorte que les cultures et les peuples s’approprient la globalisation pour la rendre mieux conforme aux valeurs universelles de pluralisme culturel, linguistique et de solidarité que nous défendons. «Promouvoir des valeurs et inscrire celles-ci dans des programmes d’action, tel est l’apport original de la francophonie dans le débat. «C’est un point essentiel de se convaincre des atouts très importants dont disposent les francophones; de surmonter les inerties qui risquent fort de nous paralyser, si nous n’y prenons garde; de proposer à la francophonie, mais aussi au monde entier, les rêves et les imaginaires dont on sait bien que ce sont eux qui conduisent aux choix de société et aux comportements collectifs ou individuels. L’université «Il est naturel que ce soit l’université qui réfléchisse sur le mouvement de mondialisation en cours. Il est naturel que ce soit l’université des réseaux francophones qui réfléchisse à la façon dont la francophonie participe au mouvement et l’infléchit en référence à des valeurs — de partage, de solidarité par exemple — qui sont celles de la francophonie. «Et, dans cet effort pour promouvoir des valeurs, la francophonie se tourne vers tous ceux qui sont en mesure de soutenir sa campagne dans les médias, dans l’économique, dans l’éducation par exemple, et de fortifier sa présence mondiale et son approche originale, innovante dans la globalisation en cours. Son alliance avec l’hispanophonie, la lusophonie sont nécessaires. «La troisième table ronde est consacrée à la reconfiguration de l’université. «Celle-ci ne reste pas à l’abri, naturellement, de cette transformation complète des modes de transmission et d’acquisition des savoirs, comme nous l’a montré avec brio Michel Serres qui s’est adressé à notre assemblée lundi matin. «Nos intervenants montreront comment les formations, le maintien et la recherche de l’excellence, l’acquisition des diplômes, seront profondément reconfigurés pour les adapter aux transformations fulgurantes que connaîtront, dans la mondialisation, cela est sûr, nos universités. «Nous dirons aussi un mot de la responsabilité de l’université et de la recherche dans les sociétés où elles évoluent.. L’université n’est plus dans une tour d’ivoire, elle est entièrement ouverte au monde. «Notre réseau universitaire francophone affiche en plus des objectifs qui sont ceux de la francophonie. «Telles sont les orientations que nous avons voulu donner au débat et les questions qui nous interpellent comme universitaires et comme francophones. «Nous voulons jouer un rôle actif et positif dans la mondialisation, c’est à dire promouvoir les inflexions nécessaires pour qu’elle ne contredise pas les valeurs que nous défendons; c’est-à-dire, aussi, contribuer à allier nos valeurs, nos rêves au succès de nos économies. En un mot, osons dire que la francophonie doit aussi être quelque chose qui se vend, qui rapporte et qui fait rêver. Ceci vaut aussi pour nos universités».
M. Michel Gervais, président de l’AUPELF-UREF, a prononcé hier la première allocution à la séance d’ouverture du colloque sur la mondialisation et la francophonie. Nous en reproduisons ci-dessous de larges extraits: «C’est une tradition de nos assemblées générales de se réunir autour d’un colloque traitant d’un thème particulièrement porteur pour l’ensemble de nos établissements membres. Nous avons pensé que le moment était venu de nous interroger, comme universitaires et comme francophones sur la mondialisation. «je remercie vivement, à cet égard, Monsieur le président de la République qui a bien voulu accorder son haut patronage à ce colloque. «Je vous remercie, M. le président, d’avoir bien voulu honorer de votre présence la séance d’ouverture... «L’économie générale du colloque se...