Actualités - CHRONOLOGIE
Russie : l'équipe Kirienko accueillie avec réserve (photo)
le 30 avril 1998 à 00h00
Réserve et prudence étaient manifestes, hier, vingt-quatre heures après la mise en place de l’ossature du nouveau gouvernement russe, qui sera complété dans la journée d’aujourd’hui jeudi. C’est que la nouvelle équipe est constituée d’éléments trop jeunes et donc inexpérimentés. En outre, elle ne dispose pas d’une assise politique assez large, ni du temps nécessaire pour mener à bien la tâche immense qui l’attend. Les milieux économiques ne s’y sont pas trompés d’ailleurs et le manque d’enthousiasme des marchés était évident hier. Dans un premier temps, les commentaires paraissaient favorables. «Ils sont jeunes et ils comprennent tous l’économie et les affaires», disait ainsi un banquier, en allusion à la troïka de réformateurs constituée par Serguei Kirienko (chef de gouvernement), Boris Nemtsov et Viktor Khristenko (vice-premiers ministres). Des analystes allaient même jusqu’à se féliciter: «Cette équipe est beaucoup plus homogène que la précédente; on n’y voit aucun indice de Cabinet de coalition. Le gouvernement a le potentiel de faire beaucoup plus que son prédécesseur». Mais dans la journée, un autre son de cloche commençait à se faire entendre, dont les tenants faisaient valoir ce qui suit: l MM. Kirienko, Nemtsov et Khristenko partagent, outre des conceptions économiques et une origine provinciale communes, une faible expérience gouvernementale. Les deux premiers sont arrivés en mars 1997 au gouvernement, le troisième en juillet 1997. «Pour qu’un gouvernement de technocrates puisse travailler efficacement, il lui faut un soutien politique fort, qui n’existe pas aujourd’hui», estime Nikolaï Petrov, du centre d’analyse Carnegie. Pronostic d’un kremlinologue: humiliée par Boris Eltsine qui lui a tordu le bras pour imposer son premier ministre, la Douma (Chambre basse du Parlement) cherchera à se venger en harcelant le gouvernement. En outre, la population est épuisée par les réformes et les sacrifices, comme le révèle la récente percée du général contestataire Alexandre Lebed lors d’une élection régionale en Sibérie. Enfin, Boris Eltsine lui-même n’a pas la même position de force qu’en 1991 quand il avait soutenu à bout de bras le gouvernement réformateur de l’époque. La nouvelle équipe a à peine plus d’un an pour prendre les mesures économiques réclamées par le FMI: obliger les entreprises et les particuliers à payer leurs impôts, effectuer des coupes claires dans les dépenses publiques, prévaloir leurs intérêts aux dépens de ceux de l’Etat. La Russie plongera ensuite dans une longue période électorale, avec les élections législatives de décembre 1999, puis le scrutin présidentiel prévu en juin 2000. Le PIB a très légèrement progressé en 1997 (0,4%) pour la première fois depuis l’effondrement de l’URSS. Pour 1998, l’OCDE prévoit une hausse de 2% sous réserve de nouveaux progrès dans les réformes, en particulier dans les domaines fiscal et budgétaire. «La chose la plus importante est d’équilibrer le budget. Les ressources sont insuffisantes, les impôts inadaptés et il y a un trou dans le budget en raison de la chute des prix du pétrole», explique un économiste. Le déficit budgétaire a été fixé à 4,7% pour 1998. Tenir un tel objectif exigera une grande discipline, en particulier du côté des régions pour éviter les dérapages.
Réserve et prudence étaient manifestes, hier, vingt-quatre heures après la mise en place de l’ossature du nouveau gouvernement russe, qui sera complété dans la journée d’aujourd’hui jeudi. C’est que la nouvelle équipe est constituée d’éléments trop jeunes et donc inexpérimentés. En outre, elle ne dispose pas d’une assise politique assez large, ni du temps nécessaire pour mener à bien la tâche immense qui l’attend. Les milieux économiques ne s’y sont pas trompés d’ailleurs et le manque d’enthousiasme des marchés était évident hier. Dans un premier temps, les commentaires paraissaient favorables. «Ils sont jeunes et ils comprennent tous l’économie et les affaires», disait ainsi un banquier, en allusion à la troïka de réformateurs constituée par Serguei Kirienko (chef de gouvernement),...
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