Actualités - CHRONOLOGIE
Nouvel épisode de la lutte modérés-conservateurs en Iran Le chef des pasdaran critique Khatami
le 30 avril 1998 à 00h00
Le conflit entre modérés et conservateurs iraniens, mis en veilleuse avec le règlement provisoire de l’affaire du maire de Téhéran, a resurgi à la faveur d’une mise en garde lancée par le commandant des Gardiens de la révolution contre toute contestation interne qui menace, selon lui, la sécurité du pays. Le général Yahia Rahim Safavi a mis en cause deux ministres proches du courant Khatami et critiqué les appels du président à une détente avec l’Occident. «Pouvons-nous résister aux menaces et à la volonté de domination des Etats-Unis avec une politique de détente? Pouvons-nous contrer les périls qui viennent de l’Amérique par le dialogue entre les civilisations?», s’est-il interrogé, dans une allusion claire aux propos tenus par le chef de l’Etat, en décembre dernier, dans le cadre d’une interview accordée à la chaîne de télévision américaine CNN. «Serons-nous en mesure de protéger la République islamique du sionisme international en signant des conventions sur l’interdiction de la prolifération des armes chimiques et atomiques?», a ajouté le commandant des Pasdaran, cité par deux journaux de la tendance modérée, «Hamchahri» (organe de la mairie de Téhéran) et «Jameh» (proche du président Khatami). Une version abrégée de ce discours — prononcé dans la ville sainte de Qom — publiée dans d’autres journaux et par l’agence officielle IRNA ne contient pas ces attaques virulentes. Le journal de la gauche islamique «Salam» n’a pas non plus publié ces propos, mais indiqué que le général avait «pris parti dans les développements politiques actuels» en Iran. «Les libéraux, a encore dit le général Safavi, font désormais intrusion avec de l’artillerie culturelle. Ils ont pris le contrôle de nos universités, et notre jeunesse lance des slogans contre le despotisme». «On publie aujourd’hui des journaux qui menacent notre sécurité nationale. Ils contiennent les mêmes choses que les journaux américains», a déclaré le chef des Pasdaran, qui constituent les troupes d’élite du régime islamique. «Nous devons chercher à déraciner les contre-révolutionnaires où qu’ils soient. Il faut couper la tête à certains, et la langue à d’autres», a-t-il ajouté. Il a notamment critiqué les ministres de la Culture Ataollah Mohadjerani et de l’Intérieur Abdollah Nouri, deux figures de proue de la tendance réformatrice au sein du gouvernement du président Mohammad Khatami, dont les prises de position font l’objet de vives critiques dans le camp conservateur. «J’ai dit à Mohadjerani que sa façon de faire menaçait la sécurité nationale et lui ai demandé: «Savez-vous où vous allez»?», a affirmé le général. Le commandant des Pasdaran a également mis en cause le ministre de l’Intérieur à propos de l’agitation dans une localité du centre de l’Iran, Najafabad, ville natale de l’ayatollah contestataire Hossein Ali Montazéri, ex-dauphin désigné de l’ayatollah Khomeyni, écarté du pouvoir en 1989.
Le conflit entre modérés et conservateurs iraniens, mis en veilleuse avec le règlement provisoire de l’affaire du maire de Téhéran, a resurgi à la faveur d’une mise en garde lancée par le commandant des Gardiens de la révolution contre toute contestation interne qui menace, selon lui, la sécurité du pays. Le général Yahia Rahim Safavi a mis en cause deux ministres proches du courant Khatami et critiqué les appels du président à une détente avec l’Occident. «Pouvons-nous résister aux menaces et à la volonté de domination des Etats-Unis avec une politique de détente? Pouvons-nous contrer les périls qui viennent de l’Amérique par le dialogue entre les civilisations?», s’est-il interrogé, dans une allusion claire aux propos tenus par le chef de l’Etat, en décembre dernier, dans le cadre d’une...
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