Actualités - CHRONOLOGIE
Le projet porte sur un retrait israélien de 13% Arafat accepte le plan US pour la Cisjordanie Nouvelle rencontre pour rien Ross-Netanyahu (photo)
le 30 avril 1998 à 00h00
Le premier ministre israélien paraît de plus en plus isolé alors que lui-même et Yasser Arafat doivent rencontrer séparément, lundi prochain à Londres, le secrétaire d’Etat Madeleine Albright. En outre, les appels se font pressants pour qu’il accepte de relancer le processus de paix avec les Palestiniens, lesquels pour leur part multiplient les gestes de conciliation, le dernier en date étant l’acceptation par le président de l’Autorité de la proposition américaine d’un retrait israélien de 13% du territoire cisjordanien. Pour la première fois, en effet, M. Arafat a déclaré publiquement qu’il acceptait la proposition US et confirmé qu’elle portait sur 13% de la Cisjordanie occupée. «Conformément à un accord (conclu avec les Israéliens), les deux premières phases du redéploiement devaient porter sur 40% de la rive Ouest. Cela a été ensuite ramené à 30% puis à 13%», a déclaré M. Arafat lors d’une conférence de presse conjointe à Gaza avec le chef de la diplomatie égyptienne Amr Moussa. «Nous l’avons accepté dans un esprit positif», a-t-il ajouté. «Nous ne voulons pas laisser une seule possibilité (à Israël) d’échapper à l’application» des accords sur le retrait, a encore dit M. Arafat. Mercredi, l’émissaire américain au Proche-Orient Dennis Ross s’est entretenu pour la sixième fois depuis le début de sa nouvelle mission avec M. Netanyahu sans parvenir à le convaincre d’accepter la proposition américaine. En fin d’après-midi, M. Ross devait rencontrer M. Arafat à Ramallah, en Cisjordanie. Maintien des colonies «Nous espérons et prions pour parvenir à un accord lors des rencontres de Londres», a déclaré M. Arafat. M. Netanyahu s’est montré plus réservé en affirmant souhaiter que «les consultations de Londres n’échouent pas et marquent un progrès». Face aux exigences palestiniennes et au plan américain, M. Netanyahu a encore haussé le ton en répétant mercredi qu’Israël n’accepterait «aucun diktat», dans une interview à la radio publique. «Tout ceux qui ont intérêt à la réussite de cette rencontre doivent comprendre qu’ils doivent également remplir leur part, et ne pas seulement attendre d’Israël qu’il le fasse», a poursuivi M. Netanyahu en référence à la lutte contre les extrémistes armés palestiniens réclamée par Israël. Le premier ministre israélien n’en a pas moins soutenu que les colonies juives dans les territoires palestiniens seront en place dans cinquante ans, «quand notre pays fêtera le centenaire de sa création». Interrogé par le quotidien «Jerusalem Post» sur le point de savoir s’il croyait que des juifs vivraient toujours dans cinquante ans en Cisjordanie, M. Netanyahu a répondu par l’affirmative. «Je ne vais pas vous dessiner une carte, mais nous insistons pour le maintien de toutes les colonies. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons des difficultés» dans le processus de paix avec les Palestiniens, a déclaré M. Netanyahu. Le dirigeant israélien a estimé que la sécurité des 144 implantations juives en Cisjordanie pouvait être assurée sans que cela signifie que les territoires contrôlés par l’Autorité palestinienne se limiteront à de petites enclaves isolées, comme c’est le cas aujourd’hui. M. Netanyahu s’est en outre engagé à garantir que l’enclave où vivent 400 colons extrémistes au cœur de la ville palestinienne de Hébron restera en place «dans 250 ans et peut-être plus». «Il y a eu une présence juive à Hébron depuis l’époque biblique, avec quelques interruptions douloureuses au cours de ce siècle, et je n’ai pas l’intention de voir cette expérience se répéter», a-t-il dit. «Il s’agit du plus ancien site de colonisation sur terre. Nous n’allons pas l’abandonner», a-t-il ajouté. La mission Ross Pour les observateurs, les propos extrémistes de M. Netanyahu tout autant que l’attitude conciliante du président de l’Autorité palestinienne renforcent l’isolement de l’Etat hébreu et expliquent surtout l’essoufflement de la mission Ross. En fin de semaine, l’émissaire américain passera le relais au vice-président Al Gore, attendu aujourd’hui en Israël à l’occasion des festivités du cinquantenaire. Ce dernier doit rencontrer M. Netanyahu vendredi et M. Arafat samedi à Ramallah. De son côté, le ministre égyptien des Affaires étrangères Amr Moussa a accusé M. Netanyahu de mettre en avant les besoins de sécurité d’Israël afin de bloquer le processus de paix, au point mort depuis plus d’un an. «L’argument de sécurité est devenu de plus en plus inacceptable pour de nombreux pays, car nous savons tous que la sécurité va de pair avec la paix», a notamment déclaré M. Moussa. A Copenhague où il venait d’achever une visite officielle et peu avant son départ pour Tunis, le roi Hussein de Jordanie a appelé Israël à «respecter tous les accords conclus jusque-là afin de sortir le processus de paix de l’impasse». «Il n’y a pas d’alternative à ces accords, basés sur le respect mutuel», a-t-il dit, ajoutant: «Les perspectives, sinon, seront effrayantes et le danger réside dans le manque d’espoir». Selon le monarque hachémite, les entretiens séparés, le 4 mai à Londres, entre le secrétaire d’Etat et MM. Arafat et Netanyahu constituent un pas crucial sur la voie de la paix. «En cas d’échec, selon lui, on assistera à un développement très sérieux. Le reste du monde aura le droit de dire que cela ne peut pas continuer ainsi». Selon le ministre palestinien de l’Education supérieure Hanane Achraoui, le rôle de parrain des Etats-Unis pourrait être réexaminé par les pays arabes si les entretiens de Londres ne produisaient aucun résultat. «C’est vraiment l’épreuve finale pour le rôle US dans le processus de paix», a estimé Mme Achraoui. Pour sa part, le guide spirituel du Hamas, cheikh Ahmed Yassine, a déclaré que sa formation comptait «durcir ses frappes» contre Israël. Dans une interview au quotidien «al-Hayat», il a indiqué s’attendre à «un gel total» du processus de paix. En Israël enfin, le président Ezer Weizman a appelé le premier ministre à «reconnaître les signes des temps» pour relancer le processus de paix, dans une interview au magazine allemand «Stern» à paraître jeudi. M. Netanyahu doit agir «comme Menahem Begin, qui est allé à l’encontre de ses convictions en rencontrant l’ennemi et s’est montré prêt à conclure la paix contre son propre parti, ou comme Yitzhak Rabin, qui a serré la main d’Arafat alors que cela lui en coûtait», a estimé M. Weizman.
Le premier ministre israélien paraît de plus en plus isolé alors que lui-même et Yasser Arafat doivent rencontrer séparément, lundi prochain à Londres, le secrétaire d’Etat Madeleine Albright. En outre, les appels se font pressants pour qu’il accepte de relancer le processus de paix avec les Palestiniens, lesquels pour leur part multiplient les gestes de conciliation, le dernier en date étant l’acceptation par le président de l’Autorité de la proposition américaine d’un retrait israélien de 13% du territoire cisjordanien. Pour la première fois, en effet, M. Arafat a déclaré publiquement qu’il acceptait la proposition US et confirmé qu’elle portait sur 13% de la Cisjordanie occupée. «Conformément à un accord (conclu avec les Israéliens), les deux premières phases du redéploiement devaient porter sur...
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