Le directeur de publication de l’hebdomadaire «Paris-Match», Roger Thérond, a été condamné hier à 50.000 FF d’amende par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir publié les photos d’un baiser entre Dodi al-Fayed et la princesse Diana, le 21 août dernier, quelques jours avant le décès du couple. Roger Thérond, reconnu coupable «d’atteinte à l’intimité de la vie privée», devra en outre verser 50.000 FF de dommages et intérêts à Mohamed al-Fayed, père de Dodi. Celui-ci, la princesse Diana et leur chauffeur Henri Paul ont été tués dans un accident de voiture le 31 août dernier à Paris. Le jugement devra en outre être publié dans le magazine. A l’audience le 3 mars, les avocats de Mohamed al-Fayed avaient demandé 400.000 FF de dommages et intérêts. L’homme d’affaires égyptien n’était pas présent à l’audience. Le cliché, pris au téléobjectif sur le pont d’un bateau lors des vacances du couple à Saint-Tropez, avait été publié d’abord dans la presse anglaise le 10 août. Il avait révélé au monde la liaison entre Dodi et la princesse Diana. Me Bernard Dartevelle, avocat de Mohamed al-Fayed, avait estimé dans sa plaidoirie en mars que la publication de la photo était la traduction du «déchaînement» des paparrazzi et d’une «course-poursuite» et a affirmé que la publication du cliché par «Paris-Match» s’étaient faite malgré une sommation des al-Fayed. Mes Marie-Christine de Percin et Paul Lombard, avocats de «Paris-Match», avaient souligné que Diana avait, avant cette affaire, étalé sa vie privée à la télévision en expliquant à la BBC en novembre 1995 ses problèmes avec Charles et son adultère. «Diana ne faisait que mélanger privé et public. la vie de Diana n’a été faite que d’images consenties, organisées», avait dit Marie-Christine de Percin. Les avocats avaient estimé que Diana et Dodi s’étaient laissé photographier et auraient discuté avec les photographes à Saint-Tropez, ce que contestaient leurs adversaires. Me Bernard Dartevelle avait précisé en mars que les éventuelles réparations financières seraient «reversées à des œuvres de charité». Dans l’enquête sur la mort de Diana et Dodi, neuf photographes et un motard de presse sont mis en examen pour «homicides et blessures involontaires» et «non-assistance à personne en danger».