Actualités - CHRONOLOGIE
Natation Dopage : deux allemandes témoignent des pratiques en RDA
le 29 avril 1998 à 00h00
Deux anciennes nageuses de haut niveau de la RDA, Jane Lang et Kerstin Olm, ont raconté à Berlin comment, alors qu’elles étaient dopées à leur insu, leur voix est subitement devenue grave à l’adolescence. «Un jour, c’était une pilule de plus, le lendemain une de moins», a expliqué Kerstin Olm, qui témoignait aux procès de quatre anciens entraîneurs de natation et deux médecins sportifs de la RDA, accusés d’avoir dopé des nageuses mineures à leur insu jusqu’à la chute du Mur de Berlin en 1989. «A 14 ans, ma voix est subitement devenue grave», a raconté Kerstin Olm, âgée aujourd’hui de 35 ans. Elle a longtemps pensé que c’était à cause de l’humidité régnant dans les piscines, avant de se souvenir d’une injection qu’on lui avait faite avant une compétition. C’était vraisemblablement la cause de son changement de voix, estime aujourd’hui la nageuse, qui a retrouvé depuis un timbre plus aigu. Kerstin Olm a également raconté avoir souvent pris des «pilules bleues», l’un des principaux produits dopants utilisés en RDA, selon l’acte d’accusation. Bourrées d’hormones masculines à l’âge de 13-14 ans, les nageuses est-allemandes ont souvent développé une voix grave, une musculature excessive ou un système pileux anormal. «Nous ne pouvions pas vraiment chanter. Notre professeur de musique était très triste», a ajouté une autre camarade du SC Dynamo Berlin, Jane Lang, 36 ans, qui s’est elle aussi découvert une voix grave à l’époque. Lang a confirmé avoir reçu des pilules de deux entraîneurs, Rolf Glaeser et Volker Frischke, ainsi que des injections du médecin Dieter Binus. Tous trois sont présents dans le box des accusés mais ont jusqu’ici gardé le silence sur les accusations portées à leur encontre. Comme l’ancienne nageuse olympique Christine Knacke-Sommer (médaillée de bronze à Moscou en 1980), Lang et Olm ont accepté de se prêter à des examens médicaux approfondis afin de déceler d’éventuelles séquelles dues au dopage. Au total, 19 nageuses ont été appelées à comparaître comme témoin. L’ancienne championne du monde Sylvia Gerasch, qui a toujours nié avoir été dopée, même à son insu, doit être entendue le 25 mai. M. Samaranch appelle les Fédérations à joindre le CIO dans la lutte antidopage Le président du Comité international olympique (CIO), Juan Antonio Samaranch, a appelé les Fédérations sportives internationales à rejoindre le CIO dans la lutte contre le dopage, mardi à Sydney, notamment en se prononçant clairement pour l’interdiction des drogues sociales. «Nombre d’organisations sportives n’ont pas pris de mesures pour combattre ce fléau», a déclaré M. Samaranch lors de l’ouverture des travaux communs de la Commission exécutive du CIO et de l’ASOIF, l’Association des Fédérations internationales olympiques d’été. «Se doper, c’est tricher. Et tricher n’a pas sa place dans le monde du sport», a ajouté le président du CIO. La Commission exécutive du CIO a annoncé à Sydney que les drogues dites sociales (cannabis, marijuana, crack, ecstasy, etc.) seraient interdites aux J.O. de l’an 2000. Pour que cette décision ne reste pas lettre morte, il faudra que les Fédérations internationales annoncent clairement que ces produits seront interdits aux J.O. de Sydney, afin d’éviter que ne se reproduise le cas du snowboarder canadien Ross Rebaglaiti aux Jeux de Nagano, à qui sa médaille d’or avait été rendue malgré un contrôle positif à la marijuana, faute d’accord clair entre la Fédération internationale de ski et le CIO à ce sujet.(AFP)
Deux anciennes nageuses de haut niveau de la RDA, Jane Lang et Kerstin Olm, ont raconté à Berlin comment, alors qu’elles étaient dopées à leur insu, leur voix est subitement devenue grave à l’adolescence. «Un jour, c’était une pilule de plus, le lendemain une de moins», a expliqué Kerstin Olm, qui témoignait aux procès de quatre anciens entraîneurs de natation et deux médecins sportifs de la RDA, accusés d’avoir dopé des nageuses mineures à leur insu jusqu’à la chute du Mur de Berlin en 1989. «A 14 ans, ma voix est subitement devenue grave», a raconté Kerstin Olm, âgée aujourd’hui de 35 ans. Elle a longtemps pensé que c’était à cause de l’humidité régnant dans les piscines, avant de se souvenir d’une injection qu’on lui avait faite avant une compétition. C’était vraisemblablement la...