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Actualités - CHRONOLOGIE

Mgr José Juan Gerardi venait de terminer un rapport sur les autorités de la guerre civile Un évêque , militant des droits de l'homme, assassiné au Guatemala (photo)

Un évêque catholique, qui venait de terminer une étude sur les atrocités commises lors de la longue guerre civile guatémaltèque, a été sauvagement assassiné pour des motifs apparemment politiques. Les services de secours ont indiqué qu’un agresseur inconnu avait tué l’archevêque José Gerardi, âgé de 72 ans, en lui fracassant la tête de 11 coups portés avec un bloc de ciment. L’évêque revenait du domicile de sa sœur et sortait de sa voiture qu’il avait garée dans le parking de sa résidence de Guatemala. Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a condamné ce meurtre dans «les termes les plus forts». Le journal du Vatican, «l’Observatore Romano», a déploré le décès de l’un des «plus grands défenseurs des droits de l’homme». Washington a de son côté condamné cet «acte de violence insensé» et appelé les autorités du Guatemala à mener une enquête approfondie. «Nous excluons le vol des mobiles possibles. La façon de procéder est celle d’un assassinat politique», a déclaré Edgar Gutierrez, qui travaillait aux côtés de Gerardi sur le projet historique de restauration de la mémoire dirigé par l’Eglise catholique. Gerardi avait conçu et dirigé ce projet qui est la première tentative au Guatemala de collecte exhaustive d’informations sur les violations des droits de l’homme, les assassinats et les massacres qui ont été commis lors des 36 années de guerre civile. Des milliers de témoignages collectés pendant trois ans ont permis la réalisation d’un ouvrage intitulé «Plus jamais» qui a été présenté lors d’une cérémonie organisée dans la plus grande cathédrale de Guatemala. Selon ce rapport, 50.000 personnes ont été tuées pendant la guerre, la plupart par l’armée ou des groupes paramilitaires. D’autres estiment que ce bilan serait trois fois plus important. Cet ouvrage montre aussi que la guérilla a tué des civils pendant la guerre qui s’est terminée en décembre 1996 par la conclusion d’un accord de paix entre le gouvernement et les rebelles de gauche. Gutierrez a expliqué que, malgré la nature controversée de ce rapport, il ne s’attendait pas à des répercussions aussi violentes. «Je m’attendais à une campagne de désinformation contre le rapport, à ce qu’il soit discrédité, mais pas à un assassinat», a expliqué Gutierrez. Trois jours de deuil national Les violations des droits de l’homme étaient particulièrement répandues au Guatemala dans le passé. La commission des droits de l’homme des Nations Unies avait déclaré au début du mois que le Guatemala ne faisait plus désormais partie de la liste des pays dans lesquels est pratiquée une politique gouvernementale de terreur et de répression. Le président du Guatemala Alvaro Arzu a annoncé trois jours de deuil national en l’honneur de l’archevêque José Juan Gerardi. Il a également promis la création d’une commission pour enquêter sur ce meurtre, tout en exprimant sa «profonde douleur» et sa «consternation» après l’assassinat, assurant que le gouvernement mettrait «tout son acharnement» à découvrir les assassins. M. Arzu a souligné que toutes les forces de sécurité étaient mobilisées pour «tenter d’identifier et capturer» les assassins de cet ardent défenseur des droits de l’homme. «Nous allons y mettre tout notre acharnement» et «nos plus grands efforts», a-t-il dit à la presse. Dans la journée, le Bureau des droits de l’homme de l’archevêché de Guatemala (ODHA) avait donné 72 heures au gouvernement pour faire la lumière sur l’assassinat de Mgr Gerardi. Si «l’impunité prévaut, le gouvernement souffrira de graves conséquences», avait dit l’ODHA. Ce meurtre constitue «une agression sans pitié contre l’Eglise du Guatemala et contre tout le peuple, et un coup sévère au processus de paix», avait-il ajouté. Cette action a été aussitôt attribuée aux escadrons de la mort par le prix Nobel de la Paix (1992), Rigoberta Menchu. La dépouille mortelle de l’évêque a été emmenée dans la grande cathédrale de Guatemala où quelque 2.000 personnes se sont rassemblées pour une messe en son honneur. (Reuters, AFP)
Un évêque catholique, qui venait de terminer une étude sur les atrocités commises lors de la longue guerre civile guatémaltèque, a été sauvagement assassiné pour des motifs apparemment politiques. Les services de secours ont indiqué qu’un agresseur inconnu avait tué l’archevêque José Gerardi, âgé de 72 ans, en lui fracassant la tête de 11 coups portés avec un bloc de ciment. L’évêque revenait du domicile de sa sœur et sortait de sa voiture qu’il avait garée dans le parking de sa résidence de Guatemala. Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a condamné ce meurtre dans «les termes les plus forts». Le journal du Vatican, «l’Observatore Romano», a déploré le décès de l’un des «plus grands défenseurs des droits de l’homme». Washington a de son côté condamné cet «acte de violence...