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Actualités - CHRONOLOGIE

Volte-face de Yilmaz : pas d'élections anticipées en Turquie

La confusion régnait hier en Turquie sur l’éventualité d’élections anticipées en 1999, le premier ministre Mesut Yilmaz ayant fait machine arrière après qu’un accord mal ficelé entre lui et un leader social-démocrate eut déclenché une vive controverse. M. Yilmaz a affirmé hier que ni son parti ni ses partenaires de la coalition gouvernementale n’étaient pour des législatives anticipées en mars 1999, remettant ainsi en cause un accord intervenu jeudi dernier entre lui-même et Deniz Baykal, chef du Parti républicain du peuple (CHP) qui soutient au Parlement son gouvernement minoritaire. A l’issue d’une rencontre entre les deux hommes jeudi dernier, M. Baykal avait annoncé qu’ils s’étaient mis d’accord pour organiser des législatives le 28 mars 1999, en même temps que les municipales, et pour former en octobre un gouvernement de transition dirigé par une personnalité neutre pour préparer ces scrutins. «Mon parti (Mère Patrie, droite) et mon gouvernement ne pensent pas que des élections anticipées profiteront au pays (...) Notre premier objectif est de servir le peuple et de répondre à ses besoins», a déclaré M. Yilmaz hier. Cette volte-face est le dernier épisode d’un feuilleton qui occupe la classe politique depuis plus d’un mois, discrédite ses leaders et jette une ombre sur l’avenir du cabinet Yilmaz. M. Baykal, dont le soutien est essentiel pour la survie du gouvernement minoritaire, réclame inlassablement des législatives anticipées au plus tôt, de préférence dès l’automne prochain. Les dernières élections en Turquie datent de décembre 1995, les prochaines étaient normalement prévues pour fin 2000. On prête à M. Baykal le calcul, si les élections se tiennent le plus tôt possible, d’améliorer le score de son parti par rapport aux précédentes (10%), grâce à l’image très pro-laïque du CHP, après l’épisode controversé du gouvernement à dominante islamiste de Necmettin Erbakan, évincé du pouvoir au bout d’un an en juin 1997 sous la pression des militaires qui lui reprochaient d’encourager le fondamentalisme musulman. Mais les trois partis de l’actuelle coalition s’opposent catégoriquement à des élections dès cette année et sont même réticents à les tenir en 1999, arguant que le gouvernement fonctionne. Les militaires, qui réclament du gouvernement la poursuite de la lutte contre le fondamentalisme, ne sont pas favorables non plus à des élections trop tôt. Pour faire pression sur M. Yilmaz, M. Baykal avait fait voter par son parti, mercredi dernier au Parlement, une motion de l’opposition demandant l’ouverture d’une enquête sur la fortune personnelle de celui-ci. Le lendemain, M. Baykal rencontrait M. Yilmaz et annonçait leur accord. Mais celui-ci était fragile dès le départ car ni l’un ni l’autre n’avait consulté les instances de son parti et M. Yilmaz n’avait pas consulté ses partenaires de la coalition, les partis de la Gauche démocratique DSP, gauche nationale) de Bulent Ecevit et pour une Turquie démocrate (DTP, droite) de Husamettin Coindoruk. Or le choix de la date des élections est du ressort du seul Parlement, et la nomination d’un premier ministre est la prérogative du chef de l’Etat et non des chefs de parti. Enfin, le 28 mars prochain, choisi par MM. Yilmaz et Baykal, coïncide avec le début de la fête musulmane du Sacrifice, rendant impossible la tenue d’élections. Depuis, les critiques pleuvent sur MM. Baykal et Yilmaz pour ce qui apparaît comme une certaine désinvolture. M. Cindoruk les a épinglés en estimant qu’ils avaient fait «une plaisanterie du 23 avril». Ce jour, date de l’accord Yilmaz-Baykal, est en Turquie la fête de l’Enfance, où les politiciens invitent symboliquement les enfants à gouverner à leur place. (AFP - Reuters)
La confusion régnait hier en Turquie sur l’éventualité d’élections anticipées en 1999, le premier ministre Mesut Yilmaz ayant fait machine arrière après qu’un accord mal ficelé entre lui et un leader social-démocrate eut déclenché une vive controverse. M. Yilmaz a affirmé hier que ni son parti ni ses partenaires de la coalition gouvernementale n’étaient pour des législatives anticipées en mars 1999, remettant ainsi en cause un accord intervenu jeudi dernier entre lui-même et Deniz Baykal, chef du Parti républicain du peuple (CHP) qui soutient au Parlement son gouvernement minoritaire. A l’issue d’une rencontre entre les deux hommes jeudi dernier, M. Baykal avait annoncé qu’ils s’étaient mis d’accord pour organiser des législatives le 28 mars 1999, en même temps que les municipales, et pour former en...