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La séance d'ouverture de la XIIe assemblée générale de l'AUPELF-UREF placée sous le signe de la coopération nord-sud Trois idées maîtresses : les défis de la globalisation , la coopération économique multilatérale, l'innovation scientifique francophone (photos)
Par MAKAREM May, le 28 avril 1998 à 00h00
C’est le chef de l’Etat, M. Elias Hraoui, qui a ouvert hier la XIIe «Assemblée générale de la Francophonie», au palais de l’UNESCO. Etaient présents à la séance inaugurale la vice-présidente de la République socialiste du Vietnam, Mme Nguyen Thi Binh actuellement présidente en exercice de la Francophonie; le secrétaire général M. Boutros Boutros-Ghali auquel le président Hraoui a remis le Grand Cordon de l’Education nationale en signe de reconnaissance pour sa prise de position lors de la tragédie de Cana; M. Michel Gervais, président de l’«Association des universités partiellement ou entièrement de langue française et Université des réseaux d’expression française» (AUPELF-UREF, opérateur direct de la Francophonie); les ministres de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur de la Belgique, du Sénégal, du Québec, de la Côte-d’Ivoire et du Vietnam; le représentant du secrétaire général de la Ligue arabe, M. Nassif Hittin; le directeur du cabinet, adjoint du ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie de la République française Christian Connan; le sénateur canadien Pierre de Bané; les ambassadeurs des pays ayant le français en partage; et un aréopage de recteurs, vice-recteurs et présidents d’universités revêtus pour la circonstance de leur robe académique. En bref, plus de 500 professionnels de l’éducation représentant quelque 400 établissements d’enseignement supérieur et de centres de recherche dans le monde vont plancher jusqu’au 30 avril sur trois idées maîtresses: «Les défis de la globalisation», «La coopération économique multilatérale» (Nord-Sud), «L’innovation scientifique francophone». Jusqu’au 30 avril, la capitale libanaise sera le laboratoire de la francophonie du troisième millénaire. Beyrouth aura rarement connu une aussi vaste participation internationale. Solidarité et complémentarité A cette occasion, M. Elias Hraoui a rappelé les nombreux engagements pris auprès des institutions francophones pour «renforcer l’enseignement universitaire et technologique en vue de former un citoyen productif et créatif; promouvoir les recherches scientifiques et la mise en place des banques de données; faire face aux défis contemporains engendrés par la mondialisation et lutter contre l’uniformisation des pays du monde...». Et le chef de l’Etat de faire observer que les relations entre les nations et les Etats devraient se baser sur la solidarité et la complémentarité et non sur des rapports de domination et d’hégémonie. «L’importance de la culture réside surtout dans sa capacité de créer les conditions nécessaires au règne de l’Etat de droit et à l’avènement d’une paix universelle», a-t-il dit. M. Hraoui devait ensuite rendre un vibrant hommage au secrétaire général de la Francophonie, M. Boutros Boutros-Ghali, qui avait sacrifié son poste à l’ONU en raison des principes politiques et humains qu’il avait défendus lors de la tragédie de Cana. La vice-présidente de la République socialiste du Vietnam, Mme Nguyen Thi Binh, s’est arrêtée sur les risques de dérive ou de marginalisation que le courant de la mondialisation pourrait faire subir à certains pays de l’espace francophone. Elle a estimé que «le projet d’Université virtuelle répondra aux enjeux d’une francophonie moderne et interactive reposant sur le co-développement, les réseaux et l’excellence...». En ouvrant cette assemblée, les premiers mots de Boutros Boutros-Ghali ont été pour le Liban «un des plus solides piliers du monde francophone». Le secrétaire général qui place son mandat sous le signe de l’ouverture aux autres communautés linguistiques comme l’hispanique, l’anglophone et la lusophone, a souligné que la réunion de Beyrouth est «l’expression d’un dialogue entre le monde arabe et le monde francophone». C’est dans cet esprit qu’il a signé la semaine dernière au Caire le premier accord de coopération entre la Ligue arabe et l’Organisation internationale de la Francophonie. «En créant le poste de secrétaire général que j’occupe aujourd’hui, les Etats et gouvernements ont voulu donner une dimension politique à la Francophonie. Celle-ci est désormais au service de la paix et du rapprochement entre les peuples...». M. Boutros-Ghali a déclaré haut et fort qu’il allait œuvrer pour le respect des grands idéaux de la communauté internationale, tels qu’ils s’expriment notamment au sein de l’Organisation des Nations Unies. Il a également insisté sur «le plurilinguisme et le dialogue des cultures» mais aussi sur une «politique multilatérale» c’est-à-dire une coopération économique Nord-Sud. Il devait ensuite rendre hommage à l’action dynamique de l’AUPELF-UREF, «opérateur direct et reconnu» de la Francophonie, qui vient de lancer un espace social universitaire virtuel utilisant les techniques les plus modernes de l’information . Quant à la mondialisation, le secrétaire général de la Francophonie estime que nous ne devons pas la craindre. «Mais nous devons agir pour qu’elle soit un espace de solidarité et non pas un lieu d’exclusion des plus faibles et des plus démunis», a-t-il conclu. Chaîne d’expérimentation académique Prenant à son tour la parole, le président de l’AUPELF-UREF, M. Michel Gervais, a rappelé que son agence a pour mission de composer une véritable chaîne d’expérimentation académique, stratégique, programmatique et scientifique dans des pays ayant des niveaux de développement très différents. Les échanges de professeurs et d’étudiants entre le Nord et le Sud ont été multipliés. De même la création d’«instituts de niveau international», en Asie du Sud-Est et en Europe centrale et orientale. L’information scientifique favorisée à travers les centres SYFED-REEFER a permis aux universités du Sud d’avoir accès à l’inforoute... L’AUPELF-UREF vise «une coopération efficace, axée sur le développement et profondément attachée au caractère multilatéral de son action et de son fonctionnement... Elle ne perd pas de vue les exigences de la fraternité» a expliqué Michel Gervais. Le président de l’AUPELF-UREF a mis également l’accent sur le nouveau concept d’Université virtuelle francophone, manière contemporaine de faire véhiculer le savoir. Quant à M. Assaad Diab, recteur de l’Université libanaise, il devait souligner la particularité de son établissement universitaire qui a pour mission première d’«assurer la démocratie» c’est-à-dire «égaliser les chances d’accès à l’enseignement supérieur...» Etant appelée comme toutes les autres universités à jouer la qualité pour se maintenir dans la compétition, l’UL souffre toutefois d’une «pénurie de moyens ressentie principalement par le corps professoral et par les chercheurs». Les ressources de l’UL se limitant à la contribution de l’Etat, «lequel est tenu de faire face à de multiples contraintes prioritaires...». La Francophonie veut aborder le troisième millénaire avec la certitude d’y jouer un rôle à la fois nécessaire et essentiel, engageant une œuvre commune de liberté . Il y a donc à se mobiliser puisque bien des pays ont encore un long chemin à faire sur la voie du développement... «Nos campus ne sont pas un bouillon de culture mais bien un lieu de contestation», a dit M. Saliou Touré, ministre de l’Enseignement supérieur de la Côte-d’Ivoire. «Nous demandons un enseignement de qualité qui donne à la recherche une place fondamentale», a-t-il encore ajouté. L’Assemblée générale de l’AUPELF-UREF est le moment privilégié pour «se rencontrer et construire des partenariats» comme disent les responsables et, donc, développer une nouvelle dynamique de coopération, dégager les perspectives d’avenir et répondre à l’attente des différents pays membres de la Francophonie.
C’est le chef de l’Etat, M. Elias Hraoui, qui a ouvert hier la XIIe «Assemblée générale de la Francophonie», au palais de l’UNESCO. Etaient présents à la séance inaugurale la vice-présidente de la République socialiste du Vietnam, Mme Nguyen Thi Binh actuellement présidente en exercice de la Francophonie; le secrétaire général M. Boutros Boutros-Ghali auquel le président Hraoui a remis le Grand Cordon de l’Education nationale en signe de reconnaissance pour sa prise de position lors de la tragédie de Cana; M. Michel Gervais, président de l’«Association des universités partiellement ou entièrement de langue française et Université des réseaux d’expression française» (AUPELF-UREF, opérateur direct de la Francophonie); les ministres de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur de la...