Actualités - CHRONOLOGIE
Désarmement - Premier test pour l'Irak Les inspecteurs de l'UNSCOM de retour au travail
le 18 novembre 1998 à 00h00
Les experts en désarmement de l’Onu ont repris le travail mardi à Bagdad pour tester l’engagement de coopération de l’Irak, que Washington et Londres menacent de frapper s’il ne tient pas sa promesse. Quatre-vingts experts de la Commission spéciale de l’Onu (Unscom) et six de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ont regagné Bagdad venant de Bahrein par un vol de l’Onu. La presse irakienne ne les avait pas attendus pour reprendre ses accusations d’espionnage et vilipender Richard Butler, le chef de la Commission spéciale. «Nous commençons le travail maintenant», a déclaré le porte-parole Caroline Cross. La priorité, a-t-elle indiqué, est de redémarrer le centre de contrôle continu des sites militaires et industriels qui peuvent servir à la fabrication d’armes de destruction massive. Elle a estimé que des techniciens pouvaient sortir dès hier pour vérifier la bonne marche des caméras et des instruments de détection posés dans les sites et qui transmettent leurs images et données au centre de contrôle. Mme Cross n’a pas avancé de date pour la reprise des inspections surprise, interrompues il y a cent jours sur une décision de l’Irak, annoncée le 5 août et suivie le 31 octobre par l’interdiction des activités de surveillance permanente de l’Unscom. Ces experts avaient quitté Bagdad mercredi, devant le risque de frappe américaine. Le président américain Bill Clinton a annulé la frappe après que l’Irak s’est engagé samedi à coopérer sans réserves avec les inspecteurs. Les États-Unis et la Grande-Bretagne se tiennent prêts à frapper sans avertissement si l’Irak entrave encore le travail des inspecteurs. «Le monde observe Saddam Hussein pour voir s’il mettra ses actions au diapason de ses paroles. Nos forces demeurent fortes et prêtes s’il ne le fait pas», a déclaré M. Clinton lundi à la Maison-Blanche. À Londres, le Premier ministre britannique Tony Blair a prévenu lundi devant la Chambre des communes qu’à «la prochaine interruption de la coopération» avec l’Onu, une opération militaire serait lancée «sans lettre de dernière minute et sans négociations». Inventaire des munitions chimiques Le secrétaire à la Défense William Cohen a averti que les États-Unis ne laisseraient plus le président irakien Saddam Hussein déclencher impunément une nouvelle crise sur le désarmement. «Je pense que tout le monde a bien compris qu’en ce qui concerne Saddam Hussein, c’est son dernier tour de piste», a-t-il déclaré. Coopérer sans réserve comme il s’y est engagé, «veut dire que Saddam devra produire des documents, il aura à montrer ce qu’il a refusé de montrer à ce jour, il devra autoriser des inspections sans conditions et sans entraves», a ajouté M. Cohen. Le représentant des États-Unis à l’Onu Peter Burleigh avait exigé lundi la remise à l’Unscom d’un document, faisant l’inventaire des munitions chimiques produites par l’Irak durant sa guerre contre l’Iran (1980-88). Ce document avait été découvert par les inspecteurs en juillet et confisqué par l’Irak. Richard Butler, qui a lui aussi déclaré que c’était pour l’Irak la «dernière chance» d’éviter des frappes aériennes, s’est de nouveau fait traiter de «chien enragé» par le quotidien Babel. Et ce journal, dirigé par le fils de Saddam Hussein Oudaï, a recommencé à accuser les experts de l’Unscom d’être des espions. L’hebdomadaire Al-Ittihad publie de son côté une interview d’un conseiller auprès du ministre irakien des Affaires étrangères, Akram al-Watri, qui réclame des sanctions contre M. Butler pour avoir évacué les inspecteurs de l’Unscom sur l’avis des États-Unis mais sans consulter le Conseil de sécurité. D’autre part, l’Onu a achevé mardi de ramener en Irak le personnel humanitaire qu’elle avait évacué sur la Jordanie.
Les experts en désarmement de l’Onu ont repris le travail mardi à Bagdad pour tester l’engagement de coopération de l’Irak, que Washington et Londres menacent de frapper s’il ne tient pas sa promesse. Quatre-vingts experts de la Commission spéciale de l’Onu (Unscom) et six de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ont regagné Bagdad venant de Bahrein par un vol de l’Onu. La presse irakienne ne les avait pas attendus pour reprendre ses accusations d’espionnage et vilipender Richard Butler, le chef de la Commission spéciale. «Nous commençons le travail maintenant», a déclaré le porte-parole Caroline Cross. La priorité, a-t-elle indiqué, est de redémarrer le centre de contrôle continu des sites militaires et industriels qui peuvent servir à la fabrication d’armes de destruction massive....
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