Actualités - REPORTAGE
OCDE - Révision à la baisse des prévisions économiques Pas de véritable reprise avant l'an 2000
le 18 novembre 1998 à 00h00
L’OCDE a fortement révisé à la baisse ses prévisions économiques pour les pays industrialisés en 1999 et elle voit peu de signes de reprise avant l’an 2000, les dangers d’une récession mondiale n’étant pas totalement écartés. La croissance moyenne dans les 29 pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques s’est nettement ralentie sous l’effet de la crise asiatique et de la Russie. L’OCDE table désormais sur une croissance de 2,2% cette année, alors qu’en avril elle prévoyait encore 2,4%. La révision est plus forte pour 1999 (-0,8 point) à 1,7%. En l’an 2000, la croissance devrait reprendre du poil de la bête avec une progression estimée de 2,3% du PIB pour la zone OCDE. L’Organisation est très prudente. Parallèlement à sa prévision centrale elle a prévu un scénario beaucoup plus pessimiste, même si «la probabilité qu’il se réalise est moins forte qu’il y a deux mois», a déclaré mardi Ignazio Visco, économiste en chef de l’OCDE. L’Organisation identifie plusieurs risques qui pourraient noircir le tableau, en particulier si la situation des banques japonaises se dégradait davantage. «La résolution des problèmes du secteur bancaire (au Japon) est essentielle pour écarter le risque d’une récession mondiale», souligne l’OCDE. «La situation au Japon est bien pire que ce que nous avions prévu (il y a six mois). La confiance s’est dégradée parce qu’on a tardé à mettre sur pied des solutions pour le système bancaire et que les effets des plans de relance prennent du temps avant de se faire sentir», a souligné M. Visco. Autre risque: une nouvelle chute des marchés financiers, qui ont déjà largement corrigé leur exubérance. Un recul marqué pourrait peser sur le moral des ménages, américains notamment, mais aussi sur celui des investisseurs. L’OCDE souligne à quel point l’économie mondiale est aujourd’hui imbriquée: quand un gros maillon craque il provoque des turbulences sur l’ensemble de la planète. Même si la croissance reste solide, «d’après les enquêtes prospectives auprès des entreprises et des ménages, la tourmente mondiale a entamé la confiance en Amérique du Nord et en Europe. Si cette tendance persistait, un certain repli de la demande intérieure pourrait venir s’ajouter à l’effet direct exercé sur les échanges (commerciaux) pour freiner la croissance économique dans l’ensemble de la zone», estime l’OCDE. Malgré les actions déjà prises, «il existe de nombreux aléas négatifs et d’autres mesures de politique économique seront sans doute nécessaires pour obtenir des résultats satisfaisants», a-t-elle souligné. Le scénario pessimiste que l’OCDE a fait tourner sur ses ordinateurs (nouvelle crise dans les pays émergents, baisse de la consommation au Japon, chute des places boursières,... aboutit à une croissance zéro l’année prochaine et de 1,75% en 2000, à taux d’intérêt inchangés. Dans ce cas de figure, même si la Réserve fédérale américaine et la Banque centrale européenne limitaient le choc en baissant leur loyer de l’argent, le PIB progresserait seulement de 0,5% en 1999 et de 2% en 2000.
L’OCDE a fortement révisé à la baisse ses prévisions économiques pour les pays industrialisés en 1999 et elle voit peu de signes de reprise avant l’an 2000, les dangers d’une récession mondiale n’étant pas totalement écartés. La croissance moyenne dans les 29 pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques s’est nettement ralentie sous l’effet de la crise asiatique et de la Russie. L’OCDE table désormais sur une croissance de 2,2% cette année, alors qu’en avril elle prévoyait encore 2,4%. La révision est plus forte pour 1999 (-0,8 point) à 1,7%. En l’an 2000, la croissance devrait reprendre du poil de la bête avec une progression estimée de 2,3% du PIB pour la zone OCDE. L’Organisation est très prudente. Parallèlement à sa prévision centrale elle a prévu un...