Actualités - CHRONOLOGIE
Irak - Les inspecteurs regagnent leur poste La guerre évitée, Washington maintient la pression sur Bagdad (photo)
le 17 novembre 1998 à 00h00
Les inspecteurs en désarmement de l’Onu retournent ce matin en Irak, mais Washington reste prêt à recourir immédiatement et sans préavis à la force si Bagdad rompt son nouvel engagement à coopérer. Dimanche, le président Bill Clinton a finalement désamorcé la crise avec l’Irak, jugeant que Bagdad avait donné durant le week-end aux États-Unis une série d’assurances «claires et sans ambiguïtés». L’Irak a échappé samedi in extremis à un bombardement américain massif qui avait été ordonné avant d’être annulé au dernier moment par Bill Clinton, à la suite d’une volte-face spectaculaire de Bagdad. Le chef de la Commission spéciale sur le désarmement (Unscom), Richard Butler, a déclaré à la presse que la centaine d’inspecteurs qui avaient quitté l’Irak mercredi dernier devant la menace de frappes aériennes retourneront «mardi matin» dans ce pays. Ils seront opérationnels mercredi, a-t-il précisé lors d’une réunion à huis clos du Conseil de sécurité de l’Onu. Les inspecteurs ne pouvaient plus se rendre librement sur des sites suspectés de receler des armes de destruction massive depuis trois mois et demi. Les quinze membres du Conseil de sécurité ont pris acte de la décision «claire et inconditionnelle» de l’Irak de reprendre une «coopération entière», a déclaré à la presse le président du Conseil, le chargé d’affaires américain Peter Burleigh. Cette déclaration, présentée par les États-Unis et la Grande-Bretagne, ne contient aucune menace de recours à la force contre l’Irak, ce qui a permis d’obtenir facilement un consensus, ont affirmé des diplomates. Auparavant, le président Clinton avait maintenu la pression sur Bagdad: «L’Irak a reculé mais ce n’est pas assez. L’Irak doit maintenant se conformer à ses obligations» envers l’Onu. En énumérant une série de conditions, dont un accès «sans entraves» à tous les sites suspects irakiens, il a prévenu que les inspecteurs allaient cette fois tester vigoureusement sur le terrain la bonne volonté irakienne. Faute de quoi, Washington n’hésiterait pas à déclencher des frappes militaires sans avertissement. Même écho de Londres: la crise entre la communauté internationale et l’Irak «n’est pas terminée et la Grande-Bretagne reste prête, disposée et capable de frapper» l’Irak, a déclaré le Premier ministre Tony Blair. Le président français Jacques Chirac a aussi déclaré que Bagdad doit comprendre «qu’en cas de nouvelle rupture de sa coopération avec l’Onu, la menace de l’usage de la force pèserait à nouveau immédiatement sur ce pays». Kofi Annan a dit également craindre que «s’il y avait une prochaine fois, nous n’aurions pas même le temps de lancer de nouvelles initiatives diplomatiques». En réponse aux exigences de Bill Clinton, le vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz a affirmé que l’Irak n’accepterait «aucune condition supplémentaire» non prévue par les résolutions de l’Onu. Tarek Aziz a aussi vivement condamné l’appel du président Clinton à un changement de gouvernement en Irak. «C’est une flagrante violation des conventions et de la loi internationales», a ajouté M. Aziz. Les États-Unis renforceront leurs efforts pour obtenir l’installation d’un gouvernement démocratique à Bagdad, a prévenu Bill Clinton. À Bagdad, la presse officielle a célébré «une nouvelle victoire» grâce à la «sage décision» des dirigeants irakiens, mais le gouvernement s’est gardé de tout triomphalisme. Le président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, a aussi salué avec célérité le dénouement pacifique de la crise irakienne. Dans un message au président irakien, M. Arafat a émis l’espoir qu’il pourrait un jour prier en sa compagnie à Jérusalem, dont il veut faire la capitale du futur État palestinien.
Les inspecteurs en désarmement de l’Onu retournent ce matin en Irak, mais Washington reste prêt à recourir immédiatement et sans préavis à la force si Bagdad rompt son nouvel engagement à coopérer. Dimanche, le président Bill Clinton a finalement désamorcé la crise avec l’Irak, jugeant que Bagdad avait donné durant le week-end aux États-Unis une série d’assurances «claires et sans ambiguïtés». L’Irak a échappé samedi in extremis à un bombardement américain massif qui avait été ordonné avant d’être annulé au dernier moment par Bill Clinton, à la suite d’une volte-face spectaculaire de Bagdad. Le chef de la Commission spéciale sur le désarmement (Unscom), Richard Butler, a déclaré à la presse que la centaine d’inspecteurs qui avaient quitté l’Irak mercredi dernier devant la menace de...