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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Environnement - Conférence à la LAU Chehayeb : limiter le gaspillage des ressources (photo)

À l’occasion de la première Journée libanaise de l’environnement, une conférence sur les différents sujets écologiques qui ont marqué le mandat du président Hraoui a été organisée par le département des sciences naturelles de la Lebanese American University. M.Akram Chehayeb, ministre de l’Environnement, M. Élie Skaff, député et président de la commission parlementaire pour l’Environnement et l’Agriculture, et M. Habib Maalouf, militant écologique et écrivain, y ont participé. M.Fouad Hamdane, représentant de Greenpeace, était présent, ainsi que d’autres représentants d’associations. M. Chehayeb a commencé par mettre l’accent sur les problèmes auxquels son équipe a dû faire face pendant les dernières années de travail, et a cité le nouveau code de l’environnement élaboré par son ministère et soumis au Parlement. Il a insisté sur les points suivants, nécessaires à ses yeux pour une protection efficace de la nature : —Les études de l’impact sur l’environnement. —La réparation des dégâts. «Il ne suffit pas de fermer un dépotoir comme celui de Bourj Hammoud (et il y en a beaucoup), il faut de plus traiter le site», a dit M. Chehayeb. —Une coordination entre le développement et la protection de l’environnement, notamment avec la préservation des ressources, l’adoption du principe du pollueur-payeur… «Pour cela, nous avons besoin de renforcer les institutions, qu’elles soient officielles (ministère, Conseil national de l’environnement…) ou civiles (associations et secteur privé), a-t-il précisé. Il faut unifier l’instance qui prend les décisions». M. Chehayeb a par ailleurs évoqué la nécessité de mettre au point des plans qui permettront de limiter le gaspillage des ressources écologiques, de lutter contre l’utilisation des produits polluants, mener des campagnes de prévention pour éviter les catastrophes, réparer les dégâts. Une personne de l’assistance, au cours de la discussion qui a suivi, a fait remarquer au ministre qu’il avait mis au point une nouvelle stratégie alors que les lois existantes ne sont pas appliquées, lui demandant s’il laissait le soin de l’application de ces lois à son successeur. M. Chehayeb a rétorqué que le respect des lois était une affaire de comportement de toute une société, trouvant qu’il est quand même important d’avoir des législations en la matière. Le grave problème des carrières, qui a été un véritable casse-tête pour le ministère, a été évoqué par M. Chehayeb. «Nous ne sommes pas contre l’exploitation des carrières et leur développement, mais nous voulons une réglementation par le biais d’un plan directeur qui tarde à être adopté et qui précisera les critères de travail : Comment? Où? Combien?». Le ministre de l’Environnement a également appelé à la réglementation de la construction, surtout dans certaines régions où les espaces verts sont menacés de disparition, comme la montagne de Harissa par exemple. Enfin, M. Chehayeb a cité les réserves qui ont été créées par son ministère et qui sont nécessaires pour la préservation des espaces verts. Il a également évoqué les projets de création de décharges sanitaires dans toutes les régions. Conflits d’intérêts M. Skaff pour sa part a évoqué l’action des trois équipes qui se sont succédé au ministère. «La première équipe, sous le ministre Samir Mokbel, était très occupée à s’installer et a eu des conflits ave d’autres ministères, notamment celui de l’Intérieur, a-t-il dit. On peut dire aujourd’hui que 90% du travail, notamment au niveau des législations, a été accompli par l’actuel ministère.» Il a fait remarquer que «quand nous nous sommes opposés à l’ouverture d’une carrière dans la Békaa, qui menaçait d’engloutir toute une montagne, nous nous sommes aperçus de l’existence d’un véritable lobby». Il a poursuivi : «Les intérêts de certains ministères ont limité notre liberté de mouvement». M. Skaff a relevé la rapidité de la dégradation de l’environnement. Il a parlé des dossiers traités par la commission qu’il préside : le retour des déchets toxiques découverts par Greenpeace, les projets d’incinérateurs qui sont tombés à l’eau (l’actuel ministère s’est déclaré hostile à l’incinération de déchets ménagers), l’interdiction de la chasse pendant trois ans… Pour sa part, M. Maalouf a relevé la franchise avec laquelle, pour la première fois, le ministère de l’Environnement a dénoncé le problème des carrières et la toute-puissance de leurs propriétaires. En ce qui concerne le problème de la chasse, il a soulevé le point suivant : «Le ministère de l’Environnement a décidé d’organiser la chasse, ayant constaté qu’il était impossible de l’interdire. Mais comment fera-t-il pour surveiller les chasseurs? Surtout que nombre d’entre eux sont justement des contrôleurs et des proches d’hommes politiques». Il s’est également demandé jusqu’à quand la collecte et le traitement de déchets seront monopolisés par une seule compagnie. Ligne rouge D’autre part, abordant le sujet des réserves naturelles, M. Maalouf a constaté qu’ «il s’agit d’une solution de facilité». «Pourquoi ne pas développer l’agriculture? Cela créera plus d’emplois, maintiendra les gens dans leurs villages et assurera le développement», a-t-il ajouté. Par ailleurs, plusieurs personnes ont posé des questions aux interlocuteurs. Interrogé sur la solution adoptée par l’État pour le traitement des déchets hospitaliers (la perspective de l’incinération avait suscité un conflit, notamment avec Greenpeace), M. Chehayeb a répondu : «Une étude sur le sujet a été commandée par le CDR et elle n’est pas encore terminée. J’espère que M. Hamdane me croira cette fois». À la question de savoir si, sous le mandat à venir, les responsables montreront plus d’intérêt pour les questions écologiques, M. Skaff a dit : «La troïka ne nous a pas beaucoup aidés, mais le nouveau président m’a assuré que l’environnement sera une de ses priorités». Répondant à la même question, M. Chehayeb a souligné : «En ce qui concerne l’écologie, nous avons atteint la ligne rouge. Nous devons tous être concernés par la question de l’environnement». Enfin, en réponse à une question posée par un habitant de Zouk, M. Chehayeb a dit : «Il n’y aura vraisemblablement pas de solution avant l’an 2005 dans le meilleur des cas!...».
À l’occasion de la première Journée libanaise de l’environnement, une conférence sur les différents sujets écologiques qui ont marqué le mandat du président Hraoui a été organisée par le département des sciences naturelles de la Lebanese American University. M.Akram Chehayeb, ministre de l’Environnement, M. Élie Skaff, député et président de la commission parlementaire pour l’Environnement et l’Agriculture, et M. Habib Maalouf, militant écologique et écrivain, y ont participé. M.Fouad Hamdane, représentant de Greenpeace, était présent, ainsi que d’autres représentants d’associations. M. Chehayeb a commencé par mettre l’accent sur les problèmes auxquels son équipe a dû faire face pendant les dernières années de travail, et a cité le nouveau code de l’environnement élaboré par son...