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Actualités - CHRONOLOGIE

Le Japon adopte le plan de relance le plus important de son histoire

Le gouvernement japonais a adopté vendredi un plan de relance massif de 16.600 milliards de yens (128 milliards de dollars), le plus important de l’histoire du pays, pour éviter que la deuxième économie mondiale ne sombre dans une récession lourde de conséquences pour toute la planète. Ces mesures comprennent 12.300 milliards de yens correspondant à des engagements budgétaires authentiquement nouveaux. Ce montant est plus important que ne l’avait laissé espérer le premier ministre Ryutaro Hashimoto, qui avait évoqué il y a deux semaines un montant «supérieur à 10.000 milliards de yens». «Je n’ai jamais entendu parler d’un plan de relance dans le monde dont l’impact sur la croissance puisse lui être comparé», a souligné le vice-ministre japonais des Finances Eisuke Sakakibara devant la presse. Tokyo espère que ces mesures entraîneront une augmentation de la croissance économique d’environ 2% en termes nominaux. Le gouvernement nippon table officiellement sur une croissance du Produit intérieur brut (PIB) de 1,9% pour l’année fiscale s’achevant fin mars, mais la plupart des économistes prévoyaient une croissance nulle ou négative avant l’annonce de ce plan. M. Sakakibara a défendu le recours massif aux grands travaux, dont l’utilité est contestée par nombre d’économistes, en soulignant que ceux-ci avaient un impact plus immédiat sur l’activité que les baisses d’impôts, défendues avec énergie par les partenaires occidentaux de l’archipel. Les mesures de relance de septembre 1995, qui incluaient 8.000 milliards de yens de dépenses réelles, ont poussé l’année suivante la croissance japonaise au-dessus des 3%. «Vous pouvez vous imaginer l’impact qu’un plan aussi énorme que celui annoncé aujourd’hui peut avoir» sur le PIB, s’est-il exclamé. Sur l’enveloppe de 7.700 milliards de yens consacrées aux infrastructures, plus de 80% seront débloqués dans la première moitié de l’année pour donner un véritable coup de fouet à l’économie nippone, espère le gouvernement. 4.000 milliards de yens seront consacrés, comme prévu, à des baisses d’impôts réparties sur 1998 et 1999. Des allégements fiscaux supplémentaires sont aussi prévus, à hauteur de 2620 milliards de yens, pour favoriser l’accès au logement et l’investissement des petites et moyennes entreprises. Malgré les appels en ce sens, le gouvernement japonais n’a pas pérennisé les baisses d’impôts promises pour cette année et l’année suivante. Le ministre des Finances Hikaru Matsunaga avait laissé entendre en matinée que le plan pourrait mentionner une telle possibilité mais sa proposition a été abandonnée dans les ultimes arbitrages, a précisé M. Sakakibara. Le plan se contente de promettre l’engagement cette année d’une réforme visant à créer un système fiscal «juste et transparent», capable de «motiver» la population. Pour mettre en œuvre sa nouvelle politique, le gouvernement nippon avait renoncé dans la matinée à son objectif de ramener le déficit des collectivités publiques à moins de 3% du PIB d’ici mars 2004. Il est actuellement de 7%. L’échéance a été repoussée de deux ans, ce qui a été aussitôt interprété par la presse nippone comme une volte-face lourde de conséquences pour l’avenir politique du premier ministre Ryutaro Hashimoto, qui avait fait de l’assainissement des finances publiques l’un des axes majeurs de sa politique. Selon M. Sakakibara, le plan de relance et les diverses mesures prises ces derniers mois pour assainir le système bancaire devraient permettre au Japon de renouer avec la croissance au deuxième semestre de cette année. Souvent agréablement surpris par l’ampleur du plan gouvernemental, nombre d’analystes doutent de l’efficacité de ses mesures pour sortir l’économie japonaise de son coma actuel. «Je suis tout simplement très, très sceptique sur l’efficacité de l’utilisation de fonds publics pour relancer la demande privée», relève Andrew Shipleyn, économiste chez Schroders Japan. Pour HSBC Japan, le plan gouvernemental «a la taille qu’il faut, mais pas le bon contenu». Selon ses économistes, qui ont maintenu leur prévision de croissance zéro pour le Japon, Tokyo a une nouvelle fois fait la part trop belle aux travaux d’infrastructure. «Si l’on voit les choses cyniquement, ces dépenses visent plus à permettre au Parti libéral-démocrate de recevoir le vote rural aux prochaines élections sénatoriales qu’à satisfaire les besoins de réforme structurelle de l’économie», ajoute la grande banque de Hong Kong. (AFP)
Le gouvernement japonais a adopté vendredi un plan de relance massif de 16.600 milliards de yens (128 milliards de dollars), le plus important de l’histoire du pays, pour éviter que la deuxième économie mondiale ne sombre dans une récession lourde de conséquences pour toute la planète. Ces mesures comprennent 12.300 milliards de yens correspondant à des engagements budgétaires authentiquement nouveaux. Ce montant est plus important que ne l’avait laissé espérer le premier ministre Ryutaro Hashimoto, qui avait évoqué il y a deux semaines un montant «supérieur à 10.000 milliards de yens». «Je n’ai jamais entendu parler d’un plan de relance dans le monde dont l’impact sur la croissance puisse lui être comparé», a souligné le vice-ministre japonais des Finances Eisuke Sakakibara devant la presse. Tokyo...