Surcoûts, accidents, craintes des défenseurs de la nature: un richissime allemand affronte depuis trois ans d’innombrables difficultés pour construire un hôtel de luxe à Frégate, une petite île des Seychelles, dans l’océan Indien. Avec ses 250 hectares de collines granitiques, recouvertes d’une végétation tropicale et entourées d’un anneau de sable blanc, Frégate a séduit il y a une vingtaine d’années Otto Happel, qui a acheté l’île par le biais d’une société suisse dont il est l’actionnaire principal. Outre la beauté du site, Frégate, située à une trentaine de miles nautiques à l’est de Victoria, la capitale des Seychelles, a la particularité d’abriter de nombreuses tortues géantes et un oiseau unique au monde, le mag pie robin, que les Seychellois surnomment le petit merle des îles. L’île, qui servit en son temps de refuge au pirate La Buse, abritait depuis quelques années un petit hôtel composé de quelques bungalows, explique Yvon Savy, le représentant de la société propriétaire à Victoria. Il y a trois ans, le propriétaire a décidé de se lancer dans la construction d’un établissement de luxe, composé de 16 petites villas nichées dans les arbres ou bordant la mer, construites avec des bois rares, meublées d’antiquités et bénéficiant d’un service correspondant à un hôtel de cinq étoiles, pour plus de 1.000 dollars la nuit, ajoute M. Savy. «Le projet a rencontré beaucoup d’opposition au début,», explique M. Savy. «Les gens imaginaient que nous allions faire du bétonnage», poursuit-il. Pour rassurer les défenseurs de la nature et obtenir le feu vert des autorités, les promoteurs ont réalisé des études trés poussées sur l’environnement de l’île. Rats bruns Résultat, outre l’hôtel, le projet comprend une pépinière où poussent les plantes et arbres spécifiques à Frégate, pour préserver l’éco-système dans lequel s’épanouit le petit merle des îles. Depuis cinq ans toutefois, des rats se sont introduits à Frégate. «Heureusement, il s’agit de rats bruns, qui ne grimpent pas aux arbres», précise M. Savy. «C’est un signal d’alarme. Cela montre que l’on doit être très vigilants», rappelle toutefois Kantilal Jivan Shah, l’un des plus célèbres défenseurs de l’environnement des Seychelles. Autre sujet d’inquiétude pour l’environnement, la construction d’un petit port, qui peut favoriser l’introduction de prédateurs dans l’île, déjà dotée d’une petite piste d’atterrissage. Censé à l’origine ouvrir en décembre dernier, l’hôtel est toujours en travaux et le chantier emploie 250 personnes, dont une trentaine de Seychellois. Deux navires transportant du matériel pour Frégate ont chaviré l’année dernière, entraînant la perte de quatre conteneurs et la mort d’un marin. Quant à la construction du port, elle a souffert de nombreux retards. «Nous avons dû renvoyer toutes les entreprises que nous avions contractées et nous avons décidé de finir nous-mêmes», explique David Rees, l’ingénieur sud-africain responsable des travaux. Au total, indique-t-il, le projet a coûté 25 millions de dollars à ses promoteurs. La date d’ouverture de l’établissement n’a pas été fixée, mais «les travaux devraient être finis en juin, si tout va bien», ajoute-t-il. Le tourisme représente l’une des principales ressources des Seychelles et les autorités privilégient le secteur haut de gamme, qui permet de faire rentrer des devises dont le pays a un besoin crucial. En 1996, le pays a accueilli 130.955 visiteurs et le produit du tourisme s’est élevé à 531 millions de roupies (100 millions de dollars). (AFP)
Surcoûts, accidents, craintes des défenseurs de la nature: un richissime allemand affronte depuis trois ans d’innombrables difficultés pour construire un hôtel de luxe à Frégate, une petite île des Seychelles, dans l’océan Indien. Avec ses 250 hectares de collines granitiques, recouvertes d’une végétation tropicale et entourées d’un anneau de sable blanc, Frégate a séduit il y a une vingtaine d’années Otto Happel, qui a acheté l’île par le biais d’une société suisse dont il est l’actionnaire principal. Outre la beauté du site, Frégate, située à une trentaine de miles nautiques à l’est de Victoria, la capitale des Seychelles, a la particularité d’abriter de nombreuses tortues géantes et un oiseau unique au monde, le mag pie robin, que les Seychellois surnomment le petit merle des îles....
