Actualités - CHRONOLOGIE
Un impératif pour Kirienko : le casse-tête de l'économie
le 25 avril 1998 à 00h00
Un endettement ahurissant, des marchés nerveux, des salariés non payés, des créanciers démoralisés, un budget en peau de chagrin..., le premier ministre potentiel Sergueï Kirienko n’aura guère le temps de savourer sa victoire. L’enfant prodige du libéralisme, que le président russe Boris Eltsine croit capable de faire redémarrer les rouages rouillés de l’économie, devra immédiatement adopter de sévères mesures de restriction budgétaire pour faire face au fardeau de la dette, estiment les analystes. Dès que le président Eltsine l’a proposé pour le poste le mois dernier, Kirienko a d’ores et déjà averti que le pays se trouve dans un état critique, et que ses priorités iraient à un plan de rigueur budgétaire, un rouble fort et une réforme des marchés financiers. En avant-goût de ce programme, Kirienko a annoncé une réduction des dépenses publiques de 6 milliards de dollars, soit 7% par rapport aux prévisions, afin de combler les trous laissés dans le budget russe par la crise asiatique et la baisse du prix du pétrole. Cette décision a été saluée par les économistes. «Le principal problème de l’économie russe est la charge de la dette, y compris les arriérés de salaires, qui plombent toute la machine», a souligné Roland Nash, économiste en chef de la banque d’investissement MFK-Renaissance. «Kirienko devra renforcer les droits des créanciers et décider si nécessaire des mises en faillites, pour restaurer la crédibilité du gouvernement en tant que créancier», selon lui. Autre handicap de taille, Kirienko risque de ne pas obtenir le soutien de la bureaucratie, indispensable pour appliquer son programme. «Kirienko sait ce qu’il faut faire, mais nous ne sommes pas sûrs qu’il parviendra à le mettre en œuvre. Si Tchoubaïs n’a pas réussi, pourquoi y parviendrait-il?» s’est interrogé Roland Nash. A part certains signes encourageants, comme la hausse de la production industrielle, «les taux d’intérêt réels, à 20%, sont absurdement trop élevés, avec une inflation à 8%. Personne ne peut emprunter à ce taux», a estimé Christopher Granville, de Fleming UCB Securities. Kirienko reste grave mais serein: «Je suis dans la situation d’un sapeur: je n’ai pas droit à l’erreur», a-t-il déclaré, selon le quotidien «Moskovsky Komsomolets». (AFP)
Un endettement ahurissant, des marchés nerveux, des salariés non payés, des créanciers démoralisés, un budget en peau de chagrin..., le premier ministre potentiel Sergueï Kirienko n’aura guère le temps de savourer sa victoire. L’enfant prodige du libéralisme, que le président russe Boris Eltsine croit capable de faire redémarrer les rouages rouillés de l’économie, devra immédiatement adopter de sévères mesures de restriction budgétaire pour faire face au fardeau de la dette, estiment les analystes. Dès que le président Eltsine l’a proposé pour le poste le mois dernier, Kirienko a d’ores et déjà averti que le pays se trouve dans un état critique, et que ses priorités iraient à un plan de rigueur budgétaire, un rouble fort et une réforme des marchés financiers. En avant-goût de ce programme,...