Actualités - CHRONOLOGIE
Nigéria : les élections de l'assemblée, aujourd'hui, dernière étape avant la présidentielle
le 25 avril 1998 à 00h00
Les élections de l’Assemblée nationale (bi-camérale) nigériane, aujourd’hui, sont la dernière phase importante du programme officiel de désengagement par étapes du pouvoir des militaires nigérians avant la présidentielle du 1er août. Un climat de crise s’est installé dans le pays à la veille de ce scrutin, les cinq formations politiques légales s’étant totalement discréditées aux yeux de l’opposition et d’une partie de la communauté internationale en invitant le chef de l’Etat nigérian, le général Sani Abacha, à être leur seul candidat à la présidentielle d’août. Par leur allégeance à l’homme fort du régime, les partis politiques ont porté atteinte à la crédibilité du processus de transition en cours que les Etats-Unis ont accusé le général Abacha de «manipuler». Bien que le général Abacha n’ait toujours pas fait connaître ses intentions à la suite de ces développements, la présidentielle du 1er août, dernière étape en vue du rétablissement de la démocratie promis pour le 1er octobre par les militaires, se retrouve aujourd’hui remise en question. Cette situation devrait, selon les observateurs, se traduire par un renforcement de l’apathie, déjà manifestée par les Nigérians lors du scrutin du 6 décembre dernier pour l’élection des Assemblées (Parlements) des Etats de la fédération. Très faible dans l’ensemble du pays, la participation avait été proche de zéro dans certains secteurs de Lagos. De plus, la campagne des cinq formations politiques en lice aura été pratiquement inexistante. Il n’est pas exclu non plus que l’opposition, scandalisée par la décision des partis politiques d’adopter le général Abacha comme leur seul candidat à la présidentielle, appelle au boycottage du scrutin de samedi comme elle l’a laissé récemment entendre. Ces développements, l’absence de Constitution, le manque de crédibilité du programme de transition et des formations politiques en lice, pourraient expliquer la désaffection de l’électorat. La nouvelle Constitution, élaborée en 1995 et censée fixer les règles du jeu politique, n’a toujours pas été promulguée. Des questions essentielles comme le découpage du pays en six zones, le principe d’une rotation de la présidence entre ces zones et le système de gouvernement qui sera mis en place en octobre 1998, demeurent dans le vague. Alhaji M. D. Yusufu, un musulman de 66 ans, ancien chef de la police nigériane sous l’administration militaire du général Olusegun Obasanjo (1976/1979) et l’avocat Tuji Braithwaite, 64 ans, un chrétien yorouba radical, les deux seules personnalités nigérianes qui avaient osé sortir du rang pour entrer dans la course à la présidence, donnant ainsi un semblant de crédibilité au processus de transition en cours, ont été mises sur la touche par leur propre parti. L’opposition, brisée par le régime militaire à la suite de son dernier sursaut de l’été 1994, est à la recherche d’un second souffle. Elle regroupe ses forces et menace de faire échec aux ambitions présidentielles prêtées au général Abacha. Pour elle, point de salut hors de la reconnaissance de la victoire électorale de Moshood Abiola, son champion, lors de l’élection présidentielle du 12 juin 1993, arbitrairement annulée, selon l’opposition, par les militaires. Décrié par la communauté internationale sur le plan des droits de l’homme, le régime militaire, sourd à ses détracteurs, maintient le cap, comme si de rien n’était, vers l’objectif annoncé: le transfert du pouvoir à un président civil élu au 1er octobre 1998. (AFP)
Les élections de l’Assemblée nationale (bi-camérale) nigériane, aujourd’hui, sont la dernière phase importante du programme officiel de désengagement par étapes du pouvoir des militaires nigérians avant la présidentielle du 1er août. Un climat de crise s’est installé dans le pays à la veille de ce scrutin, les cinq formations politiques légales s’étant totalement discréditées aux yeux de l’opposition et d’une partie de la communauté internationale en invitant le chef de l’Etat nigérian, le général Sani Abacha, à être leur seul candidat à la présidentielle d’août. Par leur allégeance à l’homme fort du régime, les partis politiques ont porté atteinte à la crédibilité du processus de transition en cours que les Etats-Unis ont accusé le général Abacha de «manipuler». Bien que le...
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