Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Décès du meurtrier de Martin Luther King (photo)

James Earl Ray souffrait d’une cirrhose du foie qui, en quinze mois, l’avait contraint à être hospitalisé plus d’une douzaine de fois. Jusqu’au bout, son avocat avait tenté en vain d’obtenir un nouveau procès pour cet homme de 70 ans, qui était revenu sur ses aveux quelques jours après avoir été condamné pour le meurtre du leader noir des droits civiques et reste le seul condamné dans cet assassinat. James Earl Ray, qui depuis clamait son innocence, avait été condamné à 99 ans de prison le 10 mars 1969. Le 4 avril précédent, le prix Nobel de la paix avait été tué d’une balle dans la tête, sur le balcon d’un motel de Memphis (Tennessee) où il était venu apporter son soutien à une grève des éboueurs. La mort du pasteur King avait exacerbé les tensions raciales et provoqué des émeutes dans des dizaines de grandes villes américaines: pillages, incendies, échanges de tirs avec la police et la garde nationale avaient fait 42 morts. Ray, arrêté à Londres deux mois après l’assassinat, avait à l’époque plaidé coupable, pour éviter la chaise électrique selon ses dires. Il avait été condamné après trois heures d’une audience où aucune des questions de fond sur ses motifs et d’éventuelles complicités n’avaient été abordées. Mais il s’était ensuite rétracté, affirmant avoir plaidé coupable sous la contrainte. Il affirmait avoir été victime d’une machination, orchestrée par un certain «Raoul» à l’accent latin, avec lequel il trafiquait des armes et de la drogue. Des empreintes digitales retrouvées sur l’arme présumée du crime, une carabine, concordaient avec celles de Ray. Un témoin affirmait l’avoir vu sortir de l’hôtel pour clochards d’où aurait été tiré le coup de feu, mais tant l’arme que l’endroit d’où a été tiré le coup mortel ont été contestés. Des enquêtes officielles ont cependant conclu par trois fois que Ray était le seul responsable du meurtre de King et qu’aucune preuve concluante ne pouvait être apportée sur la participation d’autres personnes, y compris le mystérieux «Raoul». De nouveaux tests avaient encore été menés sur la carabine l’an dernier, sans résultat probant. La théorie d’un complot, dont Ray n’aurait été que le bras armé, a été largement évoquée, beaucoup ne voyant pas comment et pourquoi Ray, à l’époque détenu échappé d’un pénitencier du Missouri, aurait planifié seul cet assassinat. Après le meurtre, il avait pu quitter Memphis, était parti pour le Canada, y avait achevé un faux passeport avant de repartir pour le Portugal et la Grande-Bretagne, visiblement sans problèmes financiers. La veuve de Martin Luther King, Coretta, avait elle même demandé au début du mois à l’Attorney general (ministre de la Justice) Janet Reno de rouvrir l’enquête sur cet assassinat. Mme Reno avait répondu que son ministère allait étudier cette requête. Après l’annonce du décès de James Earl Ray, la famille de Martin Luther King s’est dite «profondément attristée» par la mort de son assassin. «Nous sommes profondément attristés par la mort de James Earl Ray. C’est une tragédie non seulement pour M. Ray et sa famille mais aussi pour la nation toute entière», a-t-elle indiqué dans un communiqué publié à Atlanta, la ville dont le prix Nobel de la paix assassiné était originaire. «L’Amérique», a ajouté la famille, «ne profitera jamais du procès de M. Ray, qui aurait apporté de nouvelles informations sur l’assassinat de Martin Luther King Jr, et établi les faits concernant l’innocence de M. Ray». «Le peuple américain a le droit de connaître la vérité dans cette tragédie», a-t-elle encore indiqué. (AFP)
James Earl Ray souffrait d’une cirrhose du foie qui, en quinze mois, l’avait contraint à être hospitalisé plus d’une douzaine de fois. Jusqu’au bout, son avocat avait tenté en vain d’obtenir un nouveau procès pour cet homme de 70 ans, qui était revenu sur ses aveux quelques jours après avoir été condamné pour le meurtre du leader noir des droits civiques et reste le seul condamné dans cet assassinat. James Earl Ray, qui depuis clamait son innocence, avait été condamné à 99 ans de prison le 10 mars 1969. Le 4 avril précédent, le prix Nobel de la paix avait été tué d’une balle dans la tête, sur le balcon d’un motel de Memphis (Tennessee) où il était venu apporter son soutien à une grève des éboueurs. La mort du pasteur King avait exacerbé les tensions raciales et provoqué des émeutes dans des...