Actualités - CHRONOLOGIE
La prise d'otage, un danger permanent pour les étrangers en Somalie
le 24 avril 1998 à 00h00
Etre pris en otage, et avant tout par ses propres gardes du corps, est un danger permanent pour les étrangers séjournant en Somalie où règne la loi du plus fort. La plupart des prises d’otages sont la conséquence d’un problème d’argent entre employés et employeurs. Toutefois, dans le cas des dix membres des organisations de la Croix-Rouge détenus au nord de Mogadiscio depuis une semaine, leur enlèvement paraît plutôt lié à une pression d’un clan somalien pour que ses membres soient employés par les organisations humanitaires internationales. La plupart des prises d’otages en Somalie sont résolues relativement rapidement, et aucun otage n’a jusqu’à présent été tué. En revanche des étrangers ont été assassinés, généralement pour des raisons financières, et neuf journalistes tués depuis 1992. Les employeurs des étrangers enlevés affirment presque toujours qu’aucune rançon n’est payée, mais des sources dignes de foi font état de plusieurs milliers de dollars remis aux ravisseurs en Somalie ou dans d’autres pays. Parfois, la «rançon» secrète peut être la mise en route d’un projet de développement, comme creuser des puits dans la zone contrôlée par les preneurs d’otages. Sans gouvernement depuis la chute du président Mohamed Siad Barre en 1991, la Somalie est gouvernée par des chefs de guerre dont les alliances changent à tout moment. Le choix d’un garde du corps est vital, particulièrement à Mogadiscio où cinq chefs de guerre se partagent la ville, mais où ils sont parfois incapables de contrôler des éléments de leur propre milice. A Mogadiscio-Sud où des miliciens à bord de «technicals» lourdement armés tirent en l’air pour réclamer des droits de passage aux ronds-points, aucun étranger ne penserait se déplacer tout seul. Un garde se loue entre 20 et 120 dollars par jour, suivant le degré de tension. Un «technical», 150 dollars par jour. Un homme d’affaires néo-zélandais David Morris, qui fut tué en 1995 par des concurrents, a été le premier à reconnaître avoir payé une rançon, sous forme d’argent et de nourriture, pour la libération de deux de ses employés, un Néo-Zélandais et un Kenyan. Choisir le bon clan 21 étrangers, majoritairement français et américains, ont été les victimes de l’une des prises d’otages les plus retentissantes de ces dernières années, lors de la prise de Baidoa (Sud) en septembre 1995 par les forces du général Mohamed Farah Aïdid. Les otages ont été libérés quelques jours plus tard, les femmes d’abord, les hommes le lendemain. En 1996, un jeune pilote australien, Justin Fraser, accusé d’espionnage, a été détenu 4 mois par les forces d’Aïdid. Ce cas a été compliqué par le gouvernement australien qui refusait de reconnaître le chef de guerre comme «président» de la Somalie. Fraser a été libéré par Hussein Mohamed Aïdid après la mort de son père. Daniel Suther, un employé de l’USAID, l’agence de développement américaine, a lui été pris en otage deux fois. La première fois, en 1996, il a été libéré après une journée de détention. A nouveau kidnappé en 1997, il a réussi à tromper la vigilence de ses gardiens, la seule évasion réussie à ce jour. La plupart des agences humanitaires emploient des gardes armés équipés de «technicals», mais elles doivent s’assurer qu’elles choisissent les hommes issus du bon clan dans la zone où elles opèrent. «Mon clan contre ton clan, mon sous-clan contre ton sous-clan, ma famille contre ta famille, mon frère et moi contre toi, moi contre mon frère», rappelle un dicton somali. Les gardes qui protégeaient les dix personnes enlevées — neuf étrangers et un Somalien — à l’aéroport de Mogadiscio-Nord ont choisi la discrétion plutôt que le courage, fuyant devant l’arrivée des quatre «technicals» des preneurs d’otages. Un porte-parole des kidnappeurs s’est plaint que le Comité International de la Croix-Rouge et la Fédération de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge n’employaient pas des membres du sous-clan Daoud comme gardes de sécurité, l’un des rares emplois rémunérés aujourd’hui à Mogadiscio. (AFP)
Etre pris en otage, et avant tout par ses propres gardes du corps, est un danger permanent pour les étrangers séjournant en Somalie où règne la loi du plus fort. La plupart des prises d’otages sont la conséquence d’un problème d’argent entre employés et employeurs. Toutefois, dans le cas des dix membres des organisations de la Croix-Rouge détenus au nord de Mogadiscio depuis une semaine, leur enlèvement paraît plutôt lié à une pression d’un clan somalien pour que ses membres soient employés par les organisations humanitaires internationales. La plupart des prises d’otages en Somalie sont résolues relativement rapidement, et aucun otage n’a jusqu’à présent été tué. En revanche des étrangers ont été assassinés, généralement pour des raisons financières, et neuf journalistes tués depuis 1992. Les...
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