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Actualités - CHRONOLOGIE

Algérie : loin des violences, Tamanrasset cherche à reconquérir les touristes

Sous la pleine lune et le ciel constellé d’Inakachaker, un splendide paysage de dunes d’où jallissent, en de multiples formes, des pitons sculptés par la nature, quelque 150 personnes ont bivouaqué lundi dernier dans une ambiance conviviale. La veille, à des centaines de kilomètres de là, autant de personnes avaient dressé leurs tentes sur le plateau de l’Assekrem, à près de 3.000 mètres d’altitude, ce site qui permet la vue d’un incomparable coucher du soleil, et où le père Charles de Foucault avait choisi de bâtir son ermitage en début de siècle. Fait presque insolite dans un pays ravagé par une violence à laquelle les étrangers ont aussi payé un lourd tribut, plusieurs Français et Allemands, ainsi que des ambassadeurs accrédités à Alger, comptaient parmi les campeurs. Ils étaient tous les invités des autorités qui voulaient leur faire vivre la quiétude du Sahara, dans l’espoir qu’ils servent ensuite de relais à une campagne de relance du tourisme. «En termes de distance, Paris est plus proche du centre des violences que Tamanrasset», plaide Yves Boisset. Ce cinéaste français soutient que si les conditions étaient réunies, il tournerait «volontiers» en Algérie son prochain film, le «Patos», nom par lequel les anciens pieds-noirs nommaient les Français de la métropole. Yves Boisset qui séjourne pour la seconde fois en quelques semaines dans le sud algérien (la première à l’occasion du festival du cinéma Cannes-juniors) estime qu’«il faut absolument casser cette image d’un égorgeur derrière chaque palmier». Mais, explique-t-il, «il faut que cela soit dit par des gens crédibles et non des politicards ou des officiels». Pourtant, ce sont les autorités qui tentent de relancer les initiatives en invitant délégation sur délégation dans différents coins du Sahara. A Tamanrasset (2.000 km au sud d’Alger), le ministère du Tourisme a profité de la célébration de Tafsit, la fête des artisans locaux qui salue le printemps touareg, pour recentrer l’intérêt sur le Hoggar. Sous le slogan: «Le tourisme des grands espaces, tourisme du troisième millénaire», les autorités nourrissent le très ambitieux projet de faire de ce massif de 400.000 km2 une destination privilégiée des touristes au siècle prochain. Les Touaregs au chômage Pour l’instant, le Hoggar, même loin de l’épicentre des violences et même si les risques d’attentat y sont pratiquement nuls, ressent lourdement les contrecoups des affrontements entre les forces de sécurité et les groupes armés islamistes qui ont éclaté en 1992. Depuis, les activités touristiques ont quasiment fondu au grand dam des Touaregs pour lesquels elles constituaient la principale source d’emplois et de revenus. Le chômage s’est alors répandu dans cette wilaya (département) de 160.000 habitants où les seuls employés sont les fonctionnaires de l’Etat, explique le maire, Mokhtar Zounga, drapé dans la tenue des mythiques «hommes bleus» du Sahara. L’une après l’autre, les agences de tourisme qui avaient fleuri dans les années 70 et 80 ont commencé à mettre la clé sous le paillasson. «Certains opérateurs se sont expatriés vers les pays sub-sahariens, d’autres ont changé d’activité. Moi-même j’ai dû transformer mon terrain de camping en verger pour pouvoir vivre», explique un ancien agent touristique qui profite de la venue de délégations pour exercer ses talents de guide dans les vastes et rudes étendues du désert. Le maire déclare fonder beaucoup d’espoirs sur les tours-opérators français pour lancer des initiatives et donner le ton d’une relance afin de sortir l’Algérie de la «zone rouge» dans laquelle elle a été classée par les compagnies d’assurances internationales. En attendant le retour hypothétique des touristes occidentaux, Tamanrasset peut se consoler de cultiver son image de carrefour africain. En effet, des ressortissants de 38 pays d’Afrique y vivent, selon des sources locales. (AFP)
Sous la pleine lune et le ciel constellé d’Inakachaker, un splendide paysage de dunes d’où jallissent, en de multiples formes, des pitons sculptés par la nature, quelque 150 personnes ont bivouaqué lundi dernier dans une ambiance conviviale. La veille, à des centaines de kilomètres de là, autant de personnes avaient dressé leurs tentes sur le plateau de l’Assekrem, à près de 3.000 mètres d’altitude, ce site qui permet la vue d’un incomparable coucher du soleil, et où le père Charles de Foucault avait choisi de bâtir son ermitage en début de siècle. Fait presque insolite dans un pays ravagé par une violence à laquelle les étrangers ont aussi payé un lourd tribut, plusieurs Français et Allemands, ainsi que des ambassadeurs accrédités à Alger, comptaient parmi les campeurs. Ils étaient tous les invités...