Actualités - CHRONOLOGIE
Indonésie - Circulation dangereuse à Djakarta L'armée ouvre le feu sur les manifestants : quatre morts (photo)
le 14 novembre 1998 à 00h00
Quatre étudiants ont été tués et plusieurs autres personnes blessées vendredi lorsque l’armée indonésienne a ouvert le feu durant une manifestation près du Parlement à Djakarta, a-t-on appris de sources hospitalières et auprès de témoins. Les militaires ont procédé vendredi en début d’après-midi dans le centre de la capitale à une intervention musclée, faisant usage d’armes à feu, de gaz lacrymogènes et de véhicules blindés, pour tenter de disperser une foule de plusieurs milliers de personnes. Peu après 15h30 (08h30 GMT), les soldats ont ouvert le feu pour disperser les groupes de manifestants qui les harcelaient en les bombardant de projectiles divers. Les forces de l’ordre ont ensuite fait usage de gaz lacrymogènes, actionné les canons à eau et fait avancer en ligne des blindés de transport de troupes le long de l’avenue Sudirman, au pied de l’hôtel Hilton, pour repousser la foule vers le Nord. C’est dans le même secteur qu’ont éclaté jeudi à la nuit tombée les incidents qui ont fait au moins 2 morts et 100 blessés (hospitalisés). Les manifestants — parmi lesquels des étudiants — essaient, comme les jours précédents, de parvenir au Parlement où se déroule la session extraordinaire de l’Assemblée qui doit démocratiser la vie politique du pays. Les protestataires estiment que cette assemblée aux membres en grande majorité nommés par l’ex-président Suharto sont incapable de démanteler le régime autoritaire et militarisé en place dont ils sont les premiers bénéficiaires. Situation «sous contrôle» Entre-temps, le commandant en chef de l’armée indonésienne, le général Wiranto, a affirmé vendredi que «la situation dans la capitale était sous contrôle» tout en demandant à la population de Djakarta «de réduire sa présence dans les rues». Le général Wiranto, qui est également ministre de la Défense et de la Sécurité, a en même temps demandé à la population «de vaquer à ses activités quotidiennes». «Les soldats, ensemble avec le peuple, feront face et agiront avec fermeté contre qui que ce soit, individu ou groupe, violant les lois et la Constitution», a affirmé le général Wiranto s’adressant aux journalistes dans les couloirs du Parlement. La grand majorité des Indonésiens, dont des milliers ont été bloqués vendredi faute de transports en commun, sont restés chez eux et la plupart des écoles fermées jusqu’à lundi. Il est impossible de s’approcher à moins de 5 kilomètres du siège du Parlement, et l’autoroute desservant l’aéroport international est, pour la troisième journée consécutive, fermée à tout véhicule sauf militaire. Le trafic automobile est rare dans les rues désertées mais la circulation est dangereuse, les quelques véhicules fonçant sans tenir compte des moindres règles de sécurité, remontant même des autoroutes à contresens. Les affrontements de jeudi, les plus graves depuis ceux qui en mai dernier ont entraîné la démission du président Suharto, ont opposé quelque 20 000 manifestants exigeant la mise en place effective des réformes promises à l’imposant dispositif de sécurité. Plusieurs journaux vendredi s’interrogent sur le type des munitions qui sont utilisées, se demandant s’il s’agit seulement de balles de plastique durci où si des munitions de guerre ont aussi été employées.
Quatre étudiants ont été tués et plusieurs autres personnes blessées vendredi lorsque l’armée indonésienne a ouvert le feu durant une manifestation près du Parlement à Djakarta, a-t-on appris de sources hospitalières et auprès de témoins. Les militaires ont procédé vendredi en début d’après-midi dans le centre de la capitale à une intervention musclée, faisant usage d’armes à feu, de gaz lacrymogènes et de véhicules blindés, pour tenter de disperser une foule de plusieurs milliers de personnes. Peu après 15h30 (08h30 GMT), les soldats ont ouvert le feu pour disperser les groupes de manifestants qui les harcelaient en les bombardant de projectiles divers. Les forces de l’ordre ont ensuite fait usage de gaz lacrymogènes, actionné les canons à eau et fait avancer en ligne des blindés de transport de...