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Actualités - CHRONOLOGIE

Automobile Défection au sein du Big Three Chrysler depuis hier sous la coupe allemande

Chrysler a disparu vendredi de la Bourse de New York. C’est une page qui se tourne pour l’histoire automobile américaine avec le passage du troisième constructeur automobile sous la coupe du géant allemand Daimler-Benz. Mardi, le lancement du quatrième constructeur mondial en termes de volume de production sera célébré avec la cotation des actions Daimler-Chrysler à la fois à New York et à Francfort. Tout ne changera pas radicalement du jour au lendemain, mais pour les Américains, la disparition de Chrysler se matérialise d’abord par l’abandon de l’appelation «Big Three» qui caractérisait jusqu’ici les trois constructeurs nationaux General Motors (GM), Ford et Chrysler. Née en 1925, avec Walter Chrysler, ancien patron de Buick (GM) qui a racheté Maxwell Motor Car, la marque Chrysler va s’étendre rapidement avec le rachat de Dodge en 1928 et le lancement, la même année, de la marque Plymouth. Comme la plupart des constructeurs, Chrysler construit des camions et des chars pendant la Deuxième Guerre mondiale et, bien calé sur ses bases américaines, le groupe tente l’aventure à l’international à la fin des années 50. La crise pétrolière change la donne au beau milieu des années 70 et les voitures japonaises, moins gourmandes, réussissent leur percée sur le marché américain, au détriment notamment de Chrysler qui fait face alors à d’énormes difficultés. En pleine débâcle, le mythique Lee Iacocca, ancien grand patron du concurrent Ford, prend les rênes de Chrysler et se désengage du marché européen en vendant ses filiales européennes au groupe français Peugeot-Citroën (1978). Mais les difficultés persistent. Les deux années suivantes, le groupe automobile dégage des pertes records de plus d’un milliard de dollars et se retrouve au bord du gouffre. C’est une intervention du gouvernement américain, grâce à un prêt exceptionnel de 1,2 milliard de dollars, qui sauve le constructeur de la faillite. Lee Iacocca redresse la barre, rembourse son prêt par anticipation et lance aux États-Unis le concept du monospace, comme l’a fait auparavant Renault en Europe. L’offensive Iacocca-Kerkorian Sur la lancée du succès, le constructeur américain rachète d’ailleurs, en 1987, la filiale américaine de Renault qui fabrique des Jeep dont le modèle Cherokee, au tout début des années 90, redonne un nouveau coup de pouce au groupe Chrysler. La réussite attire les convoitises. En 1995, le milliardaire Kirk Kerkorian lance un raid boursier sur Chrysler avec l’aide de Lee Iacocca, remplacé trois ans plus tôt par Robert Eaton. Ce dernier, qui s’effacera dans trois ans au profit du patron de Daimler-Benz Jürgen Schrempp, repousse habilement cette offensive. Mais la réussite à l’international fuit toujours Chrysler. Chrysler – sixième plus gros constructeur mondial derrière GM, Toyota, Ford, Volkswagen et Fiat – est cantonné pratiquement sur le marché nord-américain. Le constructeur y écoule plus de 90 % de ses quelque 2,8 millions de véhicules assemblés chaque année. Grâce à ses quatre marques (Chrysler, Plymouth, Dodge et Jeep), Chrysler est un des groupes automobiles les plus rentables sur les deux dernières années. Début janvier, quand, à l’occasion du Salon automobile de Detroit, Jürgen Schrempp vient voir Robert Eaton, le patron de Chrysler n’hésite pas longtemps. Cette fusion est enfin l’opportunité pour le constructeur de réussir en dehors de ses frontières. En effet, le groupe allemand détient des parts importantes dans des usines et des sociétés filiales en Amérique du Sud, l’Égypte, la Turquie et la Corée du Sud . Détour de l’histoire, Chrysler qui détenait auparavant des activités aéronautiques, avec notamment Gulfstream, tombe dans l’escarcelle du numéro un de l’industrie allemande qui, outre la célèbre marque Mercedes, construit des avions, des satellites et du matériel militaire.
Chrysler a disparu vendredi de la Bourse de New York. C’est une page qui se tourne pour l’histoire automobile américaine avec le passage du troisième constructeur automobile sous la coupe du géant allemand Daimler-Benz. Mardi, le lancement du quatrième constructeur mondial en termes de volume de production sera célébré avec la cotation des actions Daimler-Chrysler à la fois à New York et à Francfort. Tout ne changera pas radicalement du jour au lendemain, mais pour les Américains, la disparition de Chrysler se matérialise d’abord par l’abandon de l’appelation «Big Three» qui caractérisait jusqu’ici les trois constructeurs nationaux General Motors (GM), Ford et Chrysler. Née en 1925, avec Walter Chrysler, ancien patron de Buick (GM) qui a racheté Maxwell Motor Car, la marque Chrysler va s’étendre...