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Actualités - CHRONOLOGIE

Ulster - Le pénitencier du maze ferme ses portes Le dernier sorti éteint la lumière

La plaisanterie a déjà fait le tour des cellules de la prison du Maze en Irlande du Nord, le plus grand pénitencier pour «terroriste» d’Europe, qui se vide à un rythme soutenu avant une fermeture programmée dans moins de deux ans. La paix n’est vieille que de sept mois, mais les autorités de la province commencent déjà à faire disparaître les symboles du conflit qui l’a ensanglantée pendant trois décennies. En vertu du compromis signé en avril dernier, plus de 200 détenus du Maze ont quitté leurs geôles depuis début septembre grâce à des libérations anticipées, entraînant la fermeture de trois premiers des huit blocs du centre de haute sécurité. Il reste à peine 300 «occupants» à l’intérieur, appelés pour la plupart à recouvrer la liberté d’ici à juin 2000, date à laquelle le gouvernement a décidé de mettre définitivement les clés de la prison sous la porte. Elle pourrait être transformée en site industriel, ou en logements sociaux. Catholiques ou protestants, les Nord-irlandais sont bien peu nombreux à pleurer la forteresse érigée à une vingtaine de kilomètres de Belfast au début des années 1970. Les premiers l’ont toujours perçu comme l’instrument de la «répression» britannique. C’est derrière ses hautes enceintes que Londres a dans les années 1970 interné par centaines et sans procès des militants républicains soupçonnés de soutien à l’IRA. Parmi eux, se trouvait un certain Gerry Adams, aujourd’hui leader du Sinn Fein. C’est encore au Maze que dix prisonniers républicains se sont laissés mourir de faim en 1981 dans l’espoir d’obtenir le statut de prisonnier politique. Ils n’avaient pas réussi à l’époque à faire plier la «Dame de fer» Margaret Thatcher. Mais, de manière posthume, ils ont été comblés sans doute au-delà de leurs espérances. Les autorités ont progressivement assoupli le régime des détenus du Maze, au point d’en faire paradoxalement la prison la plus laxiste du Royaume-Uni. Un rapport officiel rendu cette semaine est accablant pour la maison d’arrêt, surnommée «le plus grand centre de vacances d’Irlande du Nord» dans la presse. Les détenus sont depuis des années regroupés selon leur appartenance à telle ou telle milice et fonctionnent en quasi-autogestion. Chaque quartier est dirigé par un «commandant» auquel les gardiens doivent venir demander la permission de fouiller les cellules. Lors de l’appel du matin, les «matons» ont pour consigne de ne pas réveiller les détenus qui font la grasse matinée, ils ferment les yeux sur les téléphones portables ou sur les allées et venues des femmes ou compagnes de prisonniers dans les geôles. «La direction a capitulé devant les prisonniers paramilitaires, elle leur a presque donné les clés», tempête un responsable du syndicat des gardiens de prison nord-irlandais, Finlay Pratt. Le personnel pénitencier sera pourtant le seul à regretter la clôture du Maze. Pas pour les conditions de travail: 29 gardiens de prison ont été tués en 30 ans de troubles, beaucoup par d’anciens prisonniers déterminés à «régler leurs comptes». Mais pour des raisons financières. Compte tenu des risques, le salaire est d’un tiers supérieur aux prisons du reste du royaume. Les 1 180 gardiens de la maison d’arrêt (soit actuellement 4 par détenu!) vont tous perdre progressivement leur emploi d’ici à deux ans. Avec peu de chances d’en retrouver rapidement. Objets de menaces constantes des paramilitaires, les gardiens sont largement considérés comme des pestiférés dans la province.
La plaisanterie a déjà fait le tour des cellules de la prison du Maze en Irlande du Nord, le plus grand pénitencier pour «terroriste» d’Europe, qui se vide à un rythme soutenu avant une fermeture programmée dans moins de deux ans. La paix n’est vieille que de sept mois, mais les autorités de la province commencent déjà à faire disparaître les symboles du conflit qui l’a ensanglantée pendant trois décennies. En vertu du compromis signé en avril dernier, plus de 200 détenus du Maze ont quitté leurs geôles depuis début septembre grâce à des libérations anticipées, entraînant la fermeture de trois premiers des huit blocs du centre de haute sécurité. Il reste à peine 300 «occupants» à l’intérieur, appelés pour la plupart à recouvrer la liberté d’ici à juin 2000, date à laquelle le gouvernement a...