Actualités - CHRONOLOGIE
Kurdes - Après la Syrie et la Russie, le chef du PKK pensait trouver refuge en Italie Abdullah Ocalan arrêté à Rome (photo)
le 14 novembre 1998 à 00h00
Le chef du Parti des travailleurs du Kurdistan a été arrêté jeudi soir à l’aéroport Fiumicino de Rome, a fait savoir vendredi la police italienne, confirmant une information auparavant donnée par la police turque à Ankara. Le dirigeant kurde est arrivé vers 21h00 GMT muni d’un passeport turc, au nom d’Abdullah Sarikurt, qui a attiré l’attention de la police des frontières. Cette dernière s’est aperçue que le document était faux et a pu identifier Öcalan, qui était vêtu élégamment en costume cravate. L’arrestation d’Abdullah Öcalan, l’ennemi public numéro un d’Ankara, a été faite par les policiers antiterroristes de la Digos aidés de la police de l’air et des frontières. Selon les premières informations, Abdullah Öcalan, alias «Apo», était arrivé sur un vol en provenance de Moscou et voyageait seul. C’est le président de la IVe section de la Cour d’appel de Rome, Tommaso Figliuzzi, qui a mis sous écrou extraditionnel le séparatiste kurde en attendant que la Turquie et l’Allemagne fassent une demande d’extradition motivée. Selon la procédure, un magistrat va maintenant procéder à l’identification officielle d’Abdullah Öcalan, puis lui demander s’il entend s’opposer ou non aux demandes d’extradition. Un délai de 40 jours est prévu à partir de la date de l’arrestation pour régler les procédures d’extradition. C’est au ministre de la Justice, le communiste Oliviero Diliberto, de statuer en dernière instance sur la demande d’extradition. Abdullah Öcalan a été amené à l’hôpital militaire romain Celio pour être soumis à des contrôles, après son arrestation, a-t-on appris de sources italiennes. Le chef des séparatistes kurdes de Turquie s’était récemment réfugié dans la capitale russe après avoir quitté la Syrie sous la pression de la Turquie, a-t-on appris de source policière. La police italienne a notifié à Abdullah Öcalan son arrestation provisoire à fin d’extradition, sur la base de deux mandats d’arrêt internationaux. Cette arrestation a eu lieu fortuitement et non sur la base d’une enquête, a-t-on appris, par ailleurs, de source informée. «Nous ferons tout notre possible pour obtenir son extradition», a, de son côté, déclaré le chef de la police turque, Necati Bilican, à la chaîne de télévision turque NTV. Mesut Yilmaz a demandé vendredi son extradition à l’ambassadeur italien à Ankara, tandis que l’ambassadeur turc à Rome exprimait la même demande au ministère italien des Affaires étrangères. L’Italie a quarante jours pour prendre une décision, selon une source judiciaire italienne. «J’espère que les autorités italiennes n’adopteront pas une position erronée» concernant cette extradition, a ajouté M. Yilmaz. Le PKK a été récemment un sujet de friction entre Ankara et Rome. Début octobre, la Turquie avait rappelé son ambassadeur en Italie pour consultations pendant une dizaine de jours, après la tenue d’une réunion du «Parlement kurde en exil», étroitement lié au PKK, dans les locaux du Parlement italien. Ankara le tient pour principal responsable des 30 000 personnes tuées dans les violences liées à la rébellion kurde, lancée en 1984 par le PKK pour obtenir la création d’un État kurde indépendant dans le sud-est de la Turquie, à majorité kurde. «Au stade actuel, ce qui est important pour nous, c’est qu’il (Öcalan) a perdu le contact avec son organisation», a dit M. Yilmaz. «Nous sommes heureux» de cette arrestation, a-t-il souligné. Avant l’arrestation d’Apo, la Turquie avait porté un coup dur à son organisation en capturant en avril Semdin Sakik, 42 ans, considéré comme le bras droit d’Öcalan. De son côté, le parquet fédéral allemand pourrait demander l’extradition du chef kurde, l’Allemagne ayant délivré un mandat d’arrêt contre lui en 1990 «pour homicide et direction d’une organisation terroriste». Pour l’heure, le parquet «ne peut dire» s’il demandera ou non l’extradition d’Öcalan, 49 ans. «Il faut d’abord certifier qu’il s’agit bien de lui», a précisé la porte-parole, et «un certain temps» est nécessaire pour prendre une décision. Le chef de la rébellion kurde de Turquie est soupçonné d’avoir donné l’ordre d’assassiner un Turc en août 1984 à Rüsselsheim (ouest). Cet ordre correspondait aux «efforts menés par le PKK pour poursuivre les renégats», a affirmé la porte-parole.
Le chef du Parti des travailleurs du Kurdistan a été arrêté jeudi soir à l’aéroport Fiumicino de Rome, a fait savoir vendredi la police italienne, confirmant une information auparavant donnée par la police turque à Ankara. Le dirigeant kurde est arrivé vers 21h00 GMT muni d’un passeport turc, au nom d’Abdullah Sarikurt, qui a attiré l’attention de la police des frontières....
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