Actualités - CHRONOLOGIE
Irak-Nouvelle sommation US à Saddam Hussein Bagdad continue de miser sur une solution politique exclue par Washington (photo)
le 14 novembre 1998 à 00h00
Les États-Unis ont sommé à nouveau, vendredi, Saddam Hussein de reprendre la coopération avec l’Onu sur son désarmement, sous peine de représailles militaires, tandis que le président irakien a lancé un appel en faveur d’une initiative diplomatique. «Il est encore en son pouvoir de mettre fin à la crise maintenant en reprenant une coopération totale avec les inspecteurs de l’Unscom», a déclaré le président américain Bill Clinton à l’adresse de l’homme fort de Bagdad, lors d’une cérémonie à la Maison-Blanche. Auparavant, le secrétaire d’État américain, Madeleine Albright, a demandé au président irakien Saddam Hussein d’annuler «publiquement sa décision et de reprendre totalement la coopération avec l’Unscom» (les inspecteurs en armements de l’Onu) s’il veut éviter des frappes militaires. «Nous souhaitons toujours une solution pacifique mais nous sommes prêts à agir», a-t-elle prévenu. «Il (Saddam Hussein) doit changer de position ou subir les conséquences», a souligné Mme Albright lors d’une conférence de presse, avant de quitter Washington pour l’Asie. Saddam Hussein a affirmé pour sa part à l’ambassadeur russe qui lui a remis deux messages du président Boris Eltsine et du Premier ministre Evgueni Primakov, que son pays était favorable à «toute initiative susceptible de satisfaire ses demandes justes et équilibrées». Il a souligné que «les décisions irakiennes du 5 août et du 31 octobre ne visaient pas à créer une crise ou à ne pas coopérer avec le Conseil de sécurité, mais à satisfaire les demandes justes de l’Irak», dans une référence à la levée de l’embargo imposé à son pays depuis son invasion du Koweït en 1990. Le 5 août, l’Irak avait suspendu sa coopération avec les experts de l’Unscom et l’Agence internationale de l’énergie nucléaire (AIEA). Le 31 octobre, il avait décidé de rompre totalement la coopération avec les inspecteurs en armements de l’Onu. Le chef de l’Unscom, Richard Butler, a estimé pour sa part que «la voie diplomatique semble épuisée». «Fini de jouer» Alors que Washington, opposé à toute médiation, cherchait à mobiliser ses alliés dans le monde, Moscou et Pékin, deux membres permanents du Conseil de sécurité, se sont déclarés opposés au recours à la force contre l’Irak. Pour dénouer la crise, officiels et médias ont multiplié les appels à une intervention du secrétaire général Kofi Annan. Aux Nations unies, une réunion à huis clos du Conseil de sécurité était prévue vendredi dans la nuit mais des collaborateurs de M. Annan ont déjà averti que ce dernier n’avait pas de projet précis à présenter. Rentré jeudi à New York après avoir écourté une tournée en Afrique du Nord, M. Annan a déclaré qu’il ne projetait pas de se rendre à Bagdad. Washington a laissé entendre que les préparatifs militaires américains étaient désormais suffisants pour permettre au président Clinton de prendre la décision de frapper l’Irak. Les États-Unis ont affirmé avoir reçu le ferme soutien de la communauté internationale face à l’Irak. Le secrétaire américain à la Défense, William Cohen, a souligné que son pays avait «fini de jouer» avec l’Irak. Selon des responsables de l’armée, le déploiement militaire américain dans le Golfe est plus important que prévu initialement. Pour Paris, qui a recommandé à ses ressortissants de «reporter tout voyage en Irak et au Koweït», l’Irak peut encore éviter une intervention militaire et obtenir la levée des sanctions s’il annule sa décision de ne plus coopérer avec l’Onu. Le chef de la section des intérêts français en Irak, Yves Aubin de la Messuzière, qui avait été rappelé à Paris pour consultations, est arrivé vendredi en fin d’après-midi à Bagdad. La Belgique a demandé vendredi, comme l’Allemagne et la Grande-Bretagne la veille, à ses ressortissants de quitter l’Irak.
Les États-Unis ont sommé à nouveau, vendredi, Saddam Hussein de reprendre la coopération avec l’Onu sur son désarmement, sous peine de représailles militaires, tandis que le président irakien a lancé un appel en faveur d’une initiative diplomatique. «Il est encore en son pouvoir de mettre fin à la crise maintenant en reprenant une coopération totale avec les inspecteurs de l’Unscom», a déclaré le président américain Bill Clinton à l’adresse de l’homme fort de Bagdad, lors d’une cérémonie à la Maison-Blanche. Auparavant, le secrétaire d’État américain, Madeleine Albright, a demandé au président irakien Saddam Hussein d’annuler «publiquement sa décision et de reprendre totalement la coopération avec l’Unscom» (les inspecteurs en armements de l’Onu) s’il veut éviter des frappes...