Actualités - CHRONOLOGIE
Maladie, faim et cauchemars hantent les survivants du volcan Casitas (photo)
le 16 novembre 1998 à 00h00
La maladie, la faim et les cauchemars hantent les quelques centaines de survivants du glissement de terrain qui a enseveli plus de 2 200 personnes sur le volcan Casitas au nord-ouest de Managua, confinés dans la promiscuité de refuges insalubres et sans nul horizon. Des enfants sous-alimentés, atteints de diarrhées et de maladies respiratoires, se serrent dans les refuges de Chichigalpa et Posoltega, dans le département de Chinandega, où une coulée de boue a emporté cinq villages le 30 octobre dernier. Adultes et enfants font la queue pour recevoir un peu de riz, quelques haricots et une banane qui devront durer toute la journée. «Ils n’ont pas de nourriture, ils n’ont pas où dormir, ils n’ont pas où aller. Ils sont traumatisés, ils ont des cauchemars, ils ont peur et ne savent pas de quoi demain sera fait», affirme le médecin Alvaro Molina, qui prend soin d’eux. Des 400 personnes présentes dans ce refuge improvisé dans une des écoles du village, 60% sont atteints de conjonctivite et pratiquement tous ont des champignons, ajoute-t-il. «Nous sommes à la veille d’une explosion épidémique. Les gens n’ont pas le minimum de conditions pour vivre. Ils dorment sur le carrelage humide, l’eau est contaminée», explique-t-il. Les enfants déambulent à grand-peine, perdus dans un lieu étrange, le regard interrogateur, comme s’ils cherchaient une explication à l’absence de leurs parents, leurs frères, leurs grands-parents À huit heures «on éteint la lumière pour qu’ils dorment, et en application des ordres donnés par la municipalité, ils n’ont pas le droit de sortir pour éviter les désordres», indique le Dr Molina. Son collègue Carlos Arguello, chargé d’un autre refuge, estime que les sinistrés sont pratiquement «en prison». «Parce que, où peuvent-ils aller? Ils ont envie de sortir, mais en même temps ils veulent rester parce qu’ils ne savent pas où ils iraient», explique-t-il. «Moi je voudrais partir. Mais où aller? J’ai perdu mon époux, je ne l’ai plus revu depuis la coulée de boue. Je ne sais pas ce que je vais faire avec mes enfants», affirme Carla Alvarado, 22 ans, qui est restée deux jours dans la boue jusqu’à l’arrivée des secours. Quatre familles vivent là dans six mètres carrés, enfants et adultes dorment par terre sur des cartons apportés par les équipes de secours. «Nous n’avons ni maison ni rien. Mon papa, ma grand-mère et un frère sont morts quand la maison leur est tombée dessus. Moi, le courant m’a emporté et je croyais que j’allais mourir parce que j’ai avalé beaucoup de sable, mais j’ai résisté», raconte Celia Vargas, 20 ans. «Mes frères, je les ai reconnus par leurs pleurs, parce que nous étions couverts de boue et nous ne nous voyions pas», ajoute la jeune fille les yeux rougis de tant pleurer. Elle songe au petit bout de terre qu’ils avaient sur le flanc du volcan avec les quelques animaux domestiques. «Nous étions pauvres mais au moins on travaillait, on avait de quoi manger, un toit et une famille».
La maladie, la faim et les cauchemars hantent les quelques centaines de survivants du glissement de terrain qui a enseveli plus de 2 200 personnes sur le volcan Casitas au nord-ouest de Managua, confinés dans la promiscuité de refuges insalubres et sans nul horizon. Des enfants sous-alimentés, atteints de diarrhées et de maladies respiratoires, se serrent dans les refuges de Chichigalpa et Posoltega, dans le département de Chinandega, où une coulée de boue a emporté cinq villages le 30 octobre dernier. Adultes et enfants font la queue pour recevoir un peu de riz, quelques haricots et une banane qui devront durer toute la journée. «Ils n’ont pas de nourriture, ils n’ont pas où dormir, ils n’ont pas où aller. Ils sont traumatisés, ils ont des cauchemars, ils ont peur et ne savent pas de quoi demain sera fait», affirme...
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