Actualités - CHRONOLOGIE
USA - Bill Clinton se débarrasse d'une affaire empoisonnante Le silence de Paula Jones pour 850.000 dollars
le 16 novembre 1998 à 00h00
Bill Clinton s’est finalement débarrassé de l’affaire Paula Jones, acceptant de verser 850 000 dollars à la jeune femme pour qu’elle renonce à une plainte pour harcèlement sexuel qui empoisonnait le président américain depuis quatre ans et avait donné naissance au scandale Lewinsky. M. Clinton n’a cependant admis aucun tort ni présenté aucune excuse à l’ancienne employée de l’Arkansas, aujourd’hui âgée de 32 ans, qui l’accusait de propositions indécentes dans une chambre d’hôtel de Little Rock en 1991, alors qu’il était gouverneur de cet État du sud. L’avocat de M. Clinton, Robert Bennett, a d’ailleurs précisé qu’il restait «certain que les accusations de (Mme Jones) étaient sans fondement». Ce règlement amiable, procédure relativement commune aux États-Unis lorsque deux parties veulent éviter un procès, met un terme à quatre ans d’un conflit qui a donné naissance au scandale Lewinsky, et donc indirectement à la procédure de destitution qui menace aujourd’hui le président américain. Le mois dernier, Paula Jones avait fait appel du jugement ayant en avril classé sa plainte pour harcèlement sexuel contre M. Clinton. Son avocat avait précisé vendredi soir que l’accord financier avec M. Clinton mettait un terme à cette procédure. Si Paula Jones n’était pas sûre d’obtenir gain de cause en appel, cette procédure était cependant un souci supplémentaire pour M. Clinton, alors qu’il fait déjà face à une enquête en destitution en relation avec l’affaire Lewinsky. C’est dans le cadre de l’enquête sur l’affaire Paula Jones que M. Clinton avait été interrogé en janvier par les avocats de cette dernière sur ses relations avec Monica Lewinsky. C’est dans sa réponse sous serment qu’il avait nié toute relation sexuelle avec Monica Lewinsky, se rendant coupable selon le procureur indépendant Kenneth Starr de parjure, accusation désormais au cœur de l’enquête de destitution. M. Starr doit la semaine prochaine s’expliquer devant la commission judiciaire de la Chambre des représentants sur son enquête, dans un contexte où le résultat des élections législatives, défavorable aux républicains, a refroidi l’ardeur au Congrès en faveur de cette destitution. Vendredi, il a envoyé à la commission judiciaire en charge de l’enquête plusieurs cartons de nouveaux documents, apparemment liés à l’affaire Kathleen Willey. Cette militante démocrate accusait le président Clinton de gestes déplacés dans le bureau ovale en 1993. Dans son rapport rendu public en septembre, M. Starr n’y avait toutefois quasiment pas fait référence. Apparemment peu enclin à relâcher son étreinte judiciaire autour de M. Clinton, M. Starr a également obtenu vendredi une troisième inculpation contre un proche de M. Clinton, Webster Hubbell, l’inculpant notamment de fraude et faux témoignages. M. Hubbell était dans les années 80 un collaborateur de Hillary Clinton à l’époque de l’investissement Whitewater, première enquête dévolue à M. Starr en tant que procureur indépendant. L’accord financier entre M. Clinton et Mme Jones intervient au bon moment pour cette dernière. Ses avocats, apparemment lassés de ses exigences — elle avait récemment porté la barre à deux millions de dollars pour renoncer à sa plainte, puis était redescendue à 950 000 dollars — avaient annoncé le 5 novembre qu’ils ne la représenteraient pas au-delà la procédure d’appel en cours, quelle que soit la décision de la Cour d’appel. Mme Jones a depuis abandonné l’idée de toucher également un million de dollars d’un magnat new-yorkais de l’immobilier Abe Hirschfeld qui lui avait proposé cet argent pour débarrasser le pays de l’affaire. Mme Jones a amassé en tout plus de deux millions de dollars de frais d’avocats, et il est probable que ceux-ci toucheront la majeure partie de la somme que M. Clinton s’est engagé à verser, ce dans un délai de deux mois.
Bill Clinton s’est finalement débarrassé de l’affaire Paula Jones, acceptant de verser 850 000 dollars à la jeune femme pour qu’elle renonce à une plainte pour harcèlement sexuel qui empoisonnait le président américain depuis quatre ans et avait donné naissance au scandale Lewinsky. M. Clinton n’a cependant admis aucun tort ni présenté aucune excuse à l’ancienne employée de l’Arkansas, aujourd’hui âgée de 32 ans, qui l’accusait de propositions indécentes dans une chambre d’hôtel de Little Rock en 1991, alors qu’il était gouverneur de cet État du sud. L’avocat de M. Clinton, Robert Bennett, a d’ailleurs précisé qu’il restait «certain que les accusations de (Mme Jones) étaient sans fondement». Ce règlement amiable, procédure relativement commune aux États-Unis lorsque deux parties...