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Actualités - CHRONOLOGIE

La volte-face de Bagdad a réussi à diviser la communauté internationale (photo)

Washington et Londres restaient toujours prêts à une action militaire contre l’Irak après avoir rejeté l’offre de Bagdad pourtant saluée par Moscou, Paris, Pékin et de nombreuses capitales arabes. Sous la menace de bombardements imminents, l’Irak avait fait en effet une spectaculaire volte-face en acceptant de reprendre sans condition la coopération avec l’Onu sur son désarmement, interrompue brutalement le 31 octobre. Mais l’offre irakienne faite au secrétaire général des Nations unies Kofi Annan est assortie d’un texte annexe, très diversement interprété, et qui exprime les souhaits de Bagdad pour la levée des sanctions internationales imposées depuis 1990. Le Conseil de sécurité de l’Onu s’est réuni samedi soir pour examiner sa réponse à Bagdad. Les quinze membres du Conseil apparaissaient toutefois divisés sur l’appréciation de la décision irakienne contenue dans une lettre que Washington a jugée «inacceptable», essentiellement en raison de cette annexe. Jusqu’alors, Saddam Hussein avait réussi à tourner contre lui une majorité de la communauté internationale, en cessant toute coopération avec les inspecteurs de l’Unscom. Washington exige de Bagdad «une déclaration claire qu’ils se soumettront pleinement» aux exigences des résolutions des Nations unies. «Nous ne le voyons pas dans cette lettre», a déclaré le conseiller du président Clinton pour les Affaires de sécurité nationale, Sandy Berger. L’ambassadeur d’Irak à l’Onu, Nizar Hamdoun, s’est pourtant employé toute la journée à assurer au nom du gouvernement irakien que la décision de Bagdad de reprendre sa coopération avec l’Onu était «inconditionnelle». Il a assuré que l’annexe à la lettre contenait «les vues et préférences» de l’Irak sur la revue globale des sanctions et a remis une nouvelle lettre en ce sens au président du Conseil de sécurité, le chargé d’affaires américain Peter Burleigh. Mais selon plusieurs chaînes de télévision américaines, les États-Unis ont rejeté une nouvelle fois cette clarification. Washington souhaite que Bagdad s’exprime au plus haut niveau de l’État irakien et veut, en fait, une vraie «capitulation» du président Saddam Hussein. À l’Onu, d’autres membres du Conseil, en particulier Français et Russes, ont aussi estimé que la lettre du vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz et ses annexes ne contenaient aucune condition. Les États-Unis, ainsi que la Grande-Bretagne, ont samedi soir, selon des diplomates, rejeté une proposition de déclaration faite par la Russie. Le président Clinton, qui entend régler cette question rapidement, a annulé son départ prévu pour la Malaisie pour le sommet économique de l’Apec. Sandy Berger a prévenu que les États-Unis étaient «sur le point de recourir à l’action militaire et le restent». Selon la chaîne de télévision américaine CNN, les bombardiers B-52 américains avaient déjà reçu l’ordre de lancer plus d’une centaine de missiles de croisière sur l’Irak, y compris sur Bagdad. Une heure environ avant le déclenchement de la frappe, prévue samedi soir en Irak, le président Clinton a annulé son ordre pour examiner l’offre irakienne. Le gouvernement britannique a aussi décidé samedi soir de maintenir ses troupes en état d’alerte dans le Golfe, prévenant qu’il n’accepterait pas que les demandes formulées dans le même temps par Bagdad soient considérées comme des conditions. Le Premier ministre Tony Blair a estimé que le conflit était «loin d’être réglé» par la lettre envoyée par l’Irak. Comme Washington, il s’est inquiété en particulier des annexes adressées par Bagdad aux ambassadeurs de Chine, de France et de Russie aux Nations unies. L’ambassadeur britannique à l’Onu, Jeremy Greenstock, a aussi affirmé samedi en «avoir assez des tergiversations de l’Irak». Selon le Pentagone, plus de 50 avions de combat ont décollé samedi de bases militaires américaines pour rejoindre la région du Golfe. Il s’agit du plus important déploiement militaire américain depuis le début de cette crise entre l’Irak et l’Onu. Il comprend l’envoi de bombardiers B-52 et B-1 mais aussi des chasseurs F-15, F-16, des avions de surveillance Awacs et des appareils de reconnaissance, a précisé le lieutenant-colonel William Darley. Une douzaine de chasseurs furtifs F-117 Stealth, utilisés pour bombarder Bagdad durant la guerre du Golfe, ont quitté les États-Unis dimanche matin. Quelque 1 500 soldats, essentiellement du personnel de soutien, ont accompagné ce déploiement de force aérienne.
Washington et Londres restaient toujours prêts à une action militaire contre l’Irak après avoir rejeté l’offre de Bagdad pourtant saluée par Moscou, Paris, Pékin et de nombreuses capitales arabes. Sous la menace de bombardements imminents, l’Irak avait fait en effet une spectaculaire volte-face en acceptant de reprendre sans condition la coopération avec l’Onu sur son désarmement, interrompue brutalement le 31 octobre. Mais l’offre irakienne faite au secrétaire général des Nations unies Kofi Annan est assortie d’un texte annexe, très diversement interprété, et qui exprime les souhaits de Bagdad pour la levée des sanctions internationales imposées depuis 1990. Le Conseil de sécurité de l’Onu s’est réuni samedi soir pour examiner sa réponse à Bagdad. Les quinze membres du Conseil apparaissaient...