Actualités - CHRONOLOGIE
Lutte antidopage Vers une obligation pour les médecins de déclarer toute suspicion de dopage
le 16 novembre 1998 à 00h00
La commission Médecins du sport et lutte antidopage préconise l’obligation aux médecins de déclarer toute suspicion de dopage, dans le rapport qu’elle a remis au gouvernement, a-t-on appris samedi auprès d’un membre de cette commission. Cette proposition s’inscrit dans un dispositif d’alerte baptisé Trac-dop pour les médecins du sport, a révélé à l’AFP Valérie Fourneyron, membre de cette commission et elle-même médecin du sport. Le dopage étant considéré comme une contre-indication à la pratique d’un sport, tout cas suspect devra être déclaré à une cellule médicale rattachée au Conseil de prévention et de lutte contre le dopage, une autorité indépendante composée de neuf membres. Après enquête, le Conseil aura le droit, si besoin est, de saisir les ordres, celui des médecins et celui des pharmaciens, alors qu’actuellement une telle saisine n’est possible que pour les patients eux-mêmes, a commenté le Dr Fourneyron, par ailleurs, première adjoint à la mairie de Rouen et conseillère régionale. Outre des mesures pour la formation des médecins, pour le suivi médical des sportifs de haut niveau ainsi que pour le suivi des quelque 13 millions de licenciés français, la commission suggère d’inscrire le dopage comme fléau social dans le code de la santé publique au même titre que le tabac ou les drogues. «Le dopage n’est pas seulement une affaire de tricherie mais un problème sanitaire de santé publique», a souligné Valérie Fourneyron. La commission a remis son rapport en fin de semaine à Marie-George Buffet, ministre de la Jeunesse et des Sports. Souhaitant «renforcer le dispositif sanitaire» et ne plus limiter les contrôles à l’analyse d’urine «qui s’avère un échec», les membres de la commission proposent d’instituer pour les sportifs de la catégorie Élite une visite médicale trimestrielle dans une structure labellisée (CHU ou services médicaux des CREPS notamment). «Chaque visite comprendra notamment un bilan biologique complet, et le médecin devra signer un certificat de non-contre-indication à la pratique d’un sport», souligne le Dr Fourneyron. Les quelque 13 millions de possesseurs d’une licence pourraient se voir réclamer le même document une fois par an, même si les conditions de remboursement par la sécurité sociale d’un tel examen médical codifié ne sont pas encore acquises. Actuellement, la visite annuelle est obligatoire uniquement pour les sportifs qui pratiquent la compétition. Les propositions de la commission – mise en place conjointement par Marie-George Buffet et Bernard Kouchner, secrétaire d’État à la Santé, et coprésidée par le professeur Jean-Paul Escande et Olivier Rousselle, maître des requêtes au Conseil d’État – feront l’objet d’amendements au projet de loi sur le dopage déposé par Marie-George Buffet, déjà approuvé par le Sénat et qui sera soumis à l’Assemblée nationale le 18 novembre. Une grosse quantité de drogue, dont de la cocaïne et de la morphine, a été découvert dans un vieux frigidaire du laboratoire antidopage de l’Acqua Acetosa, à Rome, au cours d’un inventaire réalisé par le secrétaire général Michel Maffei et le directeur des tests Francesco Botré, affirme la Gazzetta dello Sport de samedi. Les deux dirigeants de ce laboratoire – qui dépend du Comité national olympique italien (Coni) – abasourdis par leur découverte ont immédiatement prévenu le commissaire de la fédération de médecine sportive, Mauro Checcoli, qui, à son tour, l’a signalée à l’unité antidrogue des carabiniers (NAS) qui a saisi les produits, selon le journal italien. Ils devraient être ensuite examinés par les magistrats Silverio Piro et Vincenzo Roselli qui enquêtent sur l’existence de dopage dans le Calcio. Selon la loi italienne en vigueur, les responsables pourraient encourir une peine allant de 8 à 20 ans de réclusion. Si les carabiniers avaient effectué une perquisition avant la plainte des dirigeants fédéraux, ceux-ci auraient pu être arrêtés à leur tour pour flagrant délit, a affirmé la Gazzetta. Le laboratoire de Rome est fermé pour trois mois par le CIO, pour des irrégularités constatées dans son fonctionnement: omission de recherches du PH et disparition de tests de contrôles avant les contre-expertises.
La commission Médecins du sport et lutte antidopage préconise l’obligation aux médecins de déclarer toute suspicion de dopage, dans le rapport qu’elle a remis au gouvernement, a-t-on appris samedi auprès d’un membre de cette commission. Cette proposition s’inscrit dans un dispositif d’alerte baptisé Trac-dop pour les médecins du sport, a révélé à l’AFP Valérie Fourneyron, membre de cette commission et elle-même médecin du sport. Le dopage étant considéré comme une contre-indication à la pratique d’un sport, tout cas suspect devra être déclaré à une cellule médicale rattachée au Conseil de prévention et de lutte contre le dopage, une autorité indépendante composée de neuf membres. Après enquête, le Conseil aura le droit, si besoin est, de saisir les ordres, celui des médecins et celui des...
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