Actualités - CHRONOLOGIE
Indonésie - Les manifestations ont dégénéré dans la capitale Djakarta sombre dans la violence (photo)
le 13 novembre 1998 à 00h00
La capitale indonésienne s’est enfoncée jeudi dans la violence, les forces de l’ordre faisant usage de leurs armes et utilisant canons à eau et gaz lacrymogènes pour disperser des milliers de manifestants. Comme chaque jour, depuis l’ouverture mardi de la session, ils protestaient contre la session de l’Assemblée consultative du peuple désignée par l’ex-président Suharto et incapable, selon eux, de réformer le système autocratique et militarisé régissant la vie politique et économique de l’Indonésie depuis 32 ans. Mais jeudi, à la différence des jours précédents et comme cela s’était passé en mai lors des manifestations qui ont abouti à la démission de M. Suharto, les cortèges quotidiens, parfois folkloriques, des étudiants ont été rejoints par d’autres couches de la population. Dès le milieu de la journée jeudi, au moins trois groupes de manifestants, leurs rangs grossissant sans cesse, sillonnaient, souvent au son des tambours, les artères du centre de cette ville de 12 millions d’habitants. Sous une pluie fine de mousson, les protestataires semblaient jouer au chat et à la souris avec les forces de l’ordre, sans incident jusqu’à la tombée de la nuit, essayant de les empêcher de converger vers le Parlement. Un seul de ces cortèges, qui selon les estimations des journalistes ont rassemblé au total environ 20 000 personnes, y est parvenu avant d’être brutalement dispersé par une charge des forces de l’ordre lancée après l’échec de l’intervention de trois canons à eau montés sur des véhicules blindés. Au moins neuf des manifestants qui s’étaient assis sur la chaussée ont été brutalement frappés et emmenés le visage ensanglanté. Balles en plastique durci À peine une demi-heure plus tard, peu après 18h30 heure locale (11h30 GMT), à moins de deux kilomètres, au pied de l’hôtel Hilton, l’armée ouvrait le feu pour disperser un autre groupe de manifestants qui tentait de forcer le passage afin de se rapprocher du siège du Parlement. Une première salve d’une demi-douzaine de coups de feu a été tirée – certains en tir tendu – et au moins trois personnes dans le groupe qui en comptait environ 500 ont été blessés. Selon des témoins sur place, les trois blessés, qui ont été hospitalisés, ont été atteint par des balles de plastique durci. Au total, 15 personnes ont été blessées, selon un membre de la Croix-Rouge Indonésienne sans préciser la gravité de leur état. Les manifestants se sont rassemblés jeudi malgré le renforcement d’un dispositif de sécurité déjà imposant qui fait ressembler le centre de Djakarta à une ville en état de siège. Appuyés par des blindés embusqués aux carrefours, des soldats, en tenue de combat et le fusil d’assaut à l’épaule, arpentent des rues où le trafic automobile est inexistant. Jeudi matin, l’armée avait décidé la fermeture de l’autoroute urbaine qui traverse la capitale d’Est en Ouest et passe devant le Parlement obligeant les voyageurs voulant se rendre à l’aéroport international à des détours longs et complexes à travers les banlieues populaires. À la mi-journée avec la montée de la tension, la quasi-totalité des magasins et bureaux dans le centre ville fermaient leurs portes laissant leurs employés à la recherche d’un moyen de rentrer chez eux alors que les transports en commun cessaient également de circuler. Pendant ce temps, et alors que des manifestations de protestation étaient signalées dans plusieurs villes du pays, les 1 000 membres de l’assemblée, ceux-là mêmes qui ont reconduit à l’unanimité en mars M. Suharto à la tête de l’Indonésie, continuaient leurs travaux.
La capitale indonésienne s’est enfoncée jeudi dans la violence, les forces de l’ordre faisant usage de leurs armes et utilisant canons à eau et gaz lacrymogènes pour disperser des milliers de manifestants. Comme chaque jour, depuis l’ouverture mardi de la session, ils protestaient contre la session de l’Assemblée consultative du peuple désignée par l’ex-président Suharto et incapable, selon eux, de réformer le système autocratique et militarisé régissant la vie politique et économique de l’Indonésie depuis 32 ans. Mais jeudi, à la différence des jours précédents et comme cela s’était passé en mai lors des manifestations qui ont abouti à la démission de M. Suharto, les cortèges quotidiens, parfois folkloriques, des étudiants ont été rejoints par d’autres couches de la population. Dès le milieu...