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Actualités - CHRONOLOGIE

Turquie - Le premier ministre accusé de collusion avec la mafia Le gouvernement Yilmaz malmené par sa propre coalition (photo)

Le gouvernement minoritaire de Mesut Yilmaz est entré en crise jeudi après le retrait du soutien de son petit allié le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), qui a, de surcroît, déposé au Parlement une motion de censure pouvant lui être fatale. Le CHP a rejoint le parti de la Juste voie (DYP) de Mme Tansu Ciller et le parti islamiste de la Vertu Fazilet, en déposant à son tour jeudi une motion de censure au Parlement contre M. Yilmaz, pour abus de pouvoir et allégations de liens avec la mafia. Ces motions, si elles sont effectivement votées par les trois partis, entraînent mathématiquement la chute du gouvernement de M. Yilmaz, car ils détiennent la majorité absolue en sièges (276) requise pour destituer le Premier ministre. «Mesut Yilmaz doit démissionner sinon nous le destituerons pour une société propre», a déclaré Onder Sav, l’un des dirigeants du CHP. Mais le Premier ministre a exclu cette possibilité lors d’une conférence de presse. «Je ne pense définitivement pas à une démission», a-t-il déclaré, dénonçant un «complot destiné à empêcher la lutte de (son) gouvernement contre la mafia et les organisations du crime» en Turquie. Le gouvernement droite-gauche minoritaire de M. Yilmaz, en fonction depuis juin 1997, est le 55e des 75 ans de la République turque. Le CHP de Deniz Baykal soutenait la coalition tripartite sans en faire partie, lui assurant une précaire majorité au Parlement. Le Premier ministre est sur la sellette depuis les révélations d’un homme d’affaires, Korkmaz Yigit, qui l’accuse d’avoir fermé les yeux sur ses liens avec un chef mafieux au moment où il achetait une banque d’État. Après la diffusion de ces révélations mardi soir, l’opposition avait immédiatement appelé M. Yilmaz à démissionner. Le Parlement doit voter, probablement la semaine prochaine, sur l’inscription à l’ordre du jour des motions. Si elles sont inscrites, elles feront l’objet d’un débat suivi d’un second vote sur leur adoption. Le processus doit prendre une dizaine de jours. Korkmaz Yigit a expliqué, dans une cassette vidéo pré-enregistrée diffusée sur deux chaînes de télévision lui appartenant, ses liens avec le chef mafieux turc emprisonné en France, Alaattin Cakici. Il a affirmé que ces liens étaient connus de M. Yilmaz et de son ministre chargé de l’Économie, Gunes Taner, au moment où il avait acheté une banque d’État, Turk Ticaret Bankasi (TTB), en juillet pour 600 millions de dollars. M. Yigit, interpelé par la police dans le cadre d’une enquête sur la privatisation de TTB, a indiqué qu’il avait expliqué à M. Taner l’insuffisance des ses moyens financiers pour acheter cette banque, mais que le ministre lui avait promis un crédit pour faciliter le paiement. M. Taner a rejeté ces accusations «mensongères». La privatisation de la TTB avait été gelée mi-octobre, après la révélation des liens présumés entre M. Yigit et le chef mafieux.
Le gouvernement minoritaire de Mesut Yilmaz est entré en crise jeudi après le retrait du soutien de son petit allié le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), qui a, de surcroît, déposé au Parlement une motion de censure pouvant lui être fatale. Le CHP a rejoint le parti de la Juste voie (DYP) de Mme Tansu Ciller et le parti islamiste de la Vertu Fazilet, en déposant à son tour jeudi une motion de censure au Parlement contre M. Yilmaz, pour abus de pouvoir et allégations de liens avec la mafia. Ces motions, si elles sont effectivement votées par les trois partis, entraînent mathématiquement la chute du gouvernement de M. Yilmaz, car ils détiennent la majorité absolue en sièges (276) requise pour destituer le Premier ministre. «Mesut Yilmaz doit démissionner sinon nous le destituerons pour une société...