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Actualités - CHRONOLOGIE

Le retrait du personnel de l'ONU diversement apprécié Le Conseil de Sécurité étale une fois de plus ses divisions

Le Conseil de sécurité de l’Onu a manifesté une nouvelle fois ses divisions, trois de ses membres – la Chine, la France et la Russie – ayant protesté contre l’absence de consultations sur la décision du retrait du personnel onusien de Bagdad. Selon des diplomates, les représentants de ces trois pays ont clairement exprimé leur sentiment, lors de la réunion du Conseil à huis clos mercredi soir, que les Etats-Unis s’étaient servis de l’autorité du Conseil pour prendre une décision unilatérale dans la perspective d’éventuelles frappes contre l’Irak. Le Conseil s’était réuni à la demande de la Russie qui tenait à protester contre la décision soudaine de retirer de Bagdad les 103 experts du désarmement ainsi que le personnel humanitaire de l’Onu, chargé notamment de la mise en œuvre de l’accord «pétrole contre nourriture». Tous les membres du Conseil, sauf le représentant américain, n’ont appris cette décision que mercredi. Selon un diplomate, l’ambassadeur de Russie Sergueï Lavrov «a eu le souffle coupé» en écoutant l’explication fournie par le coordonateur de l’Onu pour les affaires de sécurité, Benon Sevan, qui a affirmé que c’était son travail d’évaluer les risques pour le personnel de l’Onu. M. Lavrov a alors demandé de connaître «la vraie raison» de la menace qui a poussé le chef de la Commission spéciale, Richard Butler, à retirer d’Irak tous ses inspecteurs, ajoutant que cette raison n’était autre que la menace d’un des pays membres du Conseil – les États-Unis – d’utiliser la force contre Bagdad. M. Butler, qui n’a pas pris la parole pendant la session à huis clos du Conseil, avait affirmé dans la journée qu’il avait agi sur la base de «fermes recommandations» de la part du chargé d’affaires américain, Peter Burleigh, qui préside actuellement le Conseil. Dans une lettre aux membres du Conseil, il a exprimé ses «regrets» de ne les avoir informés que mercredi matin, après le départ d’Irak de 92 experts de l’Unscom et de 11 membres de l’Agence internationale de l’Énergie atomique. Eviter les fuites La décision de Butler d’agir rapidement et en secret a été apparemment dictée par le souci d’éviter des fuites de la part de pays comme la Chine, la France et la Russie dont l’attitude est moins radicale à l’égard de Bagdad. Butler n’a mis au courant de cette décision que ses principaux adjoints et n’en a rien dit à ses conseillers français et russes, selon une source à l’Onu. M. Burleigh a cependant informé le Conseil que la décision du retrait a été mise en application mardi, après un appel téléphonique du secrétaire d’État américain, Madeleine Albright, au secrétaire général Kofi Annan qui se trouvait au Maroc. Mme Albright lui a dit que Washington projetait de retirer le personnel non essentiel du Koweit, de Jérusalem et de Tel-Aviv, et a suggéré que l’Onu, de son côté, devait prendre ses propres mesures de précaution. La décision du retrait est intervenue après une conversation entre M. Benon Sevan et Kofi Annan. Mais aussi bien l’ambassadeur russe Sergueï Lavrov que le représentant chinois Shen Guofang et l’ambassadeur français Alain Dejammet ont souligné qu’ils auraient préféré que le Conseil soit convoqué pour une réunion d’urgence, la nuit, afin d’examiner la situation. Après trois heures de débats, M. Burleigh est sorti de la réunion pour annoncer simplement que M. Sevan avait «totalement informé» le Conseil et que celui-ci apportait son «soutien total» à l’appel à l’Irak lancé dans la matinée par Kofi Annan en faveur d’une reprise de la coopération de Bagdad avec l’Unscom.
Le Conseil de sécurité de l’Onu a manifesté une nouvelle fois ses divisions, trois de ses membres – la Chine, la France et la Russie – ayant protesté contre l’absence de consultations sur la décision du retrait du personnel onusien de Bagdad. Selon des diplomates, les représentants de ces trois pays ont clairement exprimé leur sentiment, lors de la réunion du Conseil à huis clos mercredi soir, que les Etats-Unis s’étaient servis de l’autorité du Conseil pour prendre une décision unilatérale dans la perspective d’éventuelles frappes contre l’Irak. Le Conseil s’était réuni à la demande de la Russie qui tenait à protester contre la décision soudaine de retirer de Bagdad les 103 experts du désarmement ainsi que le personnel humanitaire de l’Onu, chargé notamment de la mise en œuvre de l’accord...