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Actualités - CHRONOLOGIE

Irak-Le compte à rebours a commencé Washington en meilleure position pour frapper Bagdad (photo)

Le gouvernement américain est mieux placé pour agir militairement que lors des précédentes crises avec l’Irak, tant vis-à-vis de son opinion publique que de ses partenaires internationaux. À l’heure où le compte à rebours semble lancé, les Européens, même les mieux disposés envers l’Irak comme la France, perdent patience. Les pays arabes ont moins d’arguments à opposer à Washington depuis que l’accord israélo-palestinien de Wye Plantation a amélioré les perspectives de paix au Proche-Orient. Le bon score des démocrates aux élections législatives du 3 novembre a levé une hypothèque. Les États-Unis «bénéficieront d’un soutien diplomatique très solide dans le monde» même en cas de bombardements intensifs et prolongés sur l’Irak parce que «personne ne souhaite que ce problème persiste», estime Richard Haas, de la Brookings Institution. Lors de la précédente crise en février, les trois principaux responsables de la politique étrangère américaine – Madeleine Albright (secrétaire d’État), William Cohen (secrétaire à la Défense) et Samuel Berger (conseiller pour la Sécurité nationale) – s’étaient fait huer par des étudiants pacifistes à l’Université d’État de l’Ohio à Colombus. Cette fois, Washington a fait peu d’efforts pour se justifier auprès de l’opinion publique. Les éditorialistes des grands journaux américains tiennent pour acquis que Bill Clinton est décidé à frapper et lui donnent raison. L’essentiel des commentaires porte sur l’ampleur des raids et sur leur objectif: «affaiblir les capacités» militaires de l’Irak, comme l’affirme William Cohen, ou renverser Saddam Hussein. Les principaux pays arabes semblent résignés au pire. Réunis à Doha jeudi, les ministres des Affaires étrangères des six monarchies du Golfe, de l’Égypte et de la Syrie ont reconnu qu’une frappe américaine était inéluctable si Bagdad ne faisait pas machine arrière rapidement. Selon un participant à la réunion, les États-Unis ont prévenu qu’ils s’efforceraient de bloquer toute initiative diplomatique de dernière minute, afin de dissuader Bagdad de défier l’Onu à intervalles réguliers. En février, le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan avait négocié in extremis un accord. Mais l’Irak n’a pas respecté cet accord. Pour mettre Européens, Russes et Arabes de leur côté, les États-Unis ont laissé du temps à la diplomatie depuis que Bagdad a commencé à restreindre les inspections de son armement le 5 août, avant de les interrompre totalement le 31 octobre. Une méthode que l’éditoriste William Safire, dans le New York Times, appelle ironiquement «la stratégie du paillasson» : jouer l’apaisement «pendant si longtemps que même les Français ont fini par se lasser d’être humiliés» par Bagdad. Tout est prêt Entre-temps, Washington a continué jeudi ses préparatifs pour une opération militaire contre l’Irak qui s’annonce massive et a laissé entendre que les options préparées par le Pentagone pour le président Bill Clinton étaient désormais suffisamment au point pour lui permettre de prendre la décision d’attaque à tout moment. Si toutes les forces engagées par le Pentagone ne sont pas encore arrivées dans le Golfe, les États-Unis disposent déjà dans la région d’une puissance de feu considérable permettant des frappes contre l’Irak. Le porte-avions Eisenhower et 23 navires de soutien armés de missiles de croisière Tomahawk et 173 avions de combats sont prêts à intervenir. Le secrétaire à la Défense William Cohen a en outre décidé de renforcer cette armada en envoyant 129 appareils et 3 000 hommes supplémentaires qui rejoindront les quelque 23 000 soldats américains déjà présents dans le Golfe. Un second porte-avions américain l’Enterprise et un navire d’attaque amphibie le Belleau Wood font également route à pleine allure pour le Golfe où ils renforceront la force de frappe américaine à partir du 23 novembre. À Washington, la question qui se pose est désormais de savoir quand le président Clinton estimera venu le temps d’une frappe militaire contre l’Irak.
Le gouvernement américain est mieux placé pour agir militairement que lors des précédentes crises avec l’Irak, tant vis-à-vis de son opinion publique que de ses partenaires internationaux. À l’heure où le compte à rebours semble lancé, les Européens, même les mieux disposés envers l’Irak comme la France, perdent patience. Les pays arabes ont moins d’arguments à opposer à Washington depuis que l’accord israélo-palestinien de Wye Plantation a amélioré les perspectives de paix au Proche-Orient. Le bon score des démocrates aux élections législatives du 3 novembre a levé une hypothèque. Les États-Unis «bénéficieront d’un soutien diplomatique très solide dans le monde» même en cas de bombardements intensifs et prolongés sur l’Irak parce que «personne ne souhaite que ce problème persiste», estime...