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Actualités - CHRONOLOGIE

Les sorties de la semaine L'Amérique de Redford et les problèmes de Lebowski (photo)

Nostalgique et passionné, toujours très talentueux, Robert Redford filme «son Amérique à lui» dans The Horse Whisperer, avec la belle Kristin Scott-Thomas, une fillette et un cheval blessés. Rien à voir avec l’Amérique trouble des cités disjonctées, mise en scène par les bizarres frères Coen: leur Big Lebowski serait-il un film maudit (chez nous)? Une sortie reportée, au moment de mettre sous presse, sur laquelle il nous faudra revenir une fois plus précisément informé. Le Drive-In, qui n’a pas fait des débuts fracassants, s’en rend à Zorro (c’est plus sûr?) pour garnir ses fauteuils – pardon, ses voitures. On annonce, pour la semaine prochaine (vendredi 20), un film tout nouveau de Jamie Blanks, Urban Legend. Et pour le jeudi 26, Out of Sight, de Steven Soderbergh. Le lyrisme et les adieux The Horse Whisperer de Robert Redford Il faudra bien, un jour, tenter un parallèle entre Clint Eastwood et Robert Redford. Certes, les deux hommes ont suivi des itinéraires dissemblables et ils font, derrière la caméra, un travail très différent. Il n’empêche qu’ils ont de nombreux points en commun. L’un et l’autre ont longtemps été des acteurs (de talent) avant de passer à la mise en scène. Aujourd’hui, Redford et Eastwood, marqués par l’âge (mais sans la moindre lourdeur!), assumant une maturité lucide, toujours intelligente, réalisent – avec un bonheur évident – des films de réflexion, à l’occasion de dénonciation, où perce de plus en plus un regard nostalgique vers le passé: de l’Amérique, du cinéma, d’une manière de vivre et, donc, d’eux-mêmes. Et ce sont de beaux films, de très beaux films, comme Midnight in the Garden of Good and Evil d’Eastwood, et maintenant The Horse Whisperer, de Redford. Par ailleurs, au niveau de la production, la notoriété et encore la popularité des deux cinéastes sont telles que les studios des «majors» – avec qui il leur faut bien travailler – leur laissent, en général, une paix royale. Eastwood comme Redford suivent la même politique: accepter, de temps à autre, un rôle dans un film plus «commercial» (d’un autre réalisateur), pour avoir la liberté de tourner les œuvres qui leur plaisent. Jusques à quand?... L’adieu à une certaine Amérique. Celle du pays profond – pas celui du Deep South, rien à voir! – des terres et des montagnes où vivent des hommes et des femmes attachés aux valeurs traditionnelles de l’Amérique (non, cela ne veut pas dire «réactionnaires»!), où l’on sait prendre son temps au rythme des travaux et des jours. Une Amérique qui disparaît peu à peu, inexorablement... Observez, dans The Horse Whisperer, ces scènes épisodiques, qui peuvent paraître marginales mais qui ont leur importance: la caméra s’attarde, au passage, sur la table garnie des plats traditionnels de la région (les fermiers ont bon appétit!). Elle embrasse l’amplitude des paysages chers au cœur de Redford (le créateur du Sun Dance Film Festival) et ne néglige aucun des personnages, si modeste soit-il. Le film est ancré dans une réalité vivante, attachante, filmée avec un amour passionné mais sans emphase. Tout cela souligné, il y a une histoire, dans The Horse Whisperer et elle garde toute son importance. En fait, une des réussites de Redford, c’est d’avoir su l’intégrer à ses préoccupations personnelles, en un équilibre quasi parfait. L’adolescente et son cheval blessés, leur cure «paranormale» (?), tout cela rend un accent de vérité et se suit avec un intérêt constant. Deux remarques: «l’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux» (Tom Booker, joué par Redford) n’est pas seulement une création du romancier Nicholas Evans. Des hommes existent encore de nos jours, pareillement pourvus de ce don insolite: une espèce en voie d’extinction, on s’en doute... D’autre part, il est curieux de remarquer que, dans ce film, Redford a encore quelque chose du cowboy (un autre adieu à un emploi du passé?!). Car le cheval a tenu une place de choix dans la filmographie de l’acteur: voir Butch Cassidy and the Sundance Kid (George Roy Hill – 69) – Tell Them Willie Boy is Here (Abraham Polonsky – 69) The Electric Horseman (Sydney Pollack – 79) – et surtout, du même réalisateur, Jeremiah Johnson, en 72. Faut-il ajouter que nous recommandons – au maximum – The Horse Whisperer (un succès remarqué aux États-Unis, mais qu’en sera-t-il chez nous?). Et, pour terminer, retrouvons Clint Eastwood. Est-ce un hasard si la fin de l’idylle Redford-Kristin Scott-Thomas (excellente) évoque la séparation mélancolique d’Eastwood et Meryl Streep dans The Bridges of Madison County? Décidément, The Horse Whisperer est, magnifiquement, le film des adieux. De tous les adieux.
Nostalgique et passionné, toujours très talentueux, Robert Redford filme «son Amérique à lui» dans The Horse Whisperer, avec la belle Kristin Scott-Thomas, une fillette et un cheval blessés. Rien à voir avec l’Amérique trouble des cités disjonctées, mise en scène par les bizarres frères Coen: leur Big Lebowski serait-il un film maudit (chez nous)? Une sortie reportée, au moment de mettre sous presse, sur laquelle il nous faudra revenir une fois plus précisément informé. Le Drive-In, qui n’a pas fait des débuts fracassants, s’en rend à Zorro (c’est plus sûr?) pour garnir ses fauteuils – pardon, ses voitures. On annonce, pour la semaine prochaine (vendredi 20), un film tout nouveau de Jamie Blanks, Urban Legend. Et pour le jeudi 26, Out of Sight, de Steven Soderbergh. Le lyrisme et les adieux The Horse...